Karui

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 Première année

Maman m'embrasse le front et me donne mon petit sac à dos pour l'école. J'ai très peur d'aller à l'école pour la première fois. Je ne connais pas tout ces gens et les regards sur moi se pose déjà. Je le ressens au fond de moi, ils ne sont pas bienveillant. Je les aient déjà vu auparavant mais maman me dit de ne pas y faire attention, seulement, c'est pas maman qui essuie ces regards noirs et sombre. J'entends et vois déjà des chuchotements, d'abords les grands adultes et puis les enfants de mon âge. Je sais bien qu'ils parlent de moi et ce sentiment reviens. Celui de ne pas être à sa place, de ne pas être bien vu et juger. J'ai envie de leur crier que je ne suis qu'une enfant et que ce n'est pas de ma faute si je suis comme je suis. Je jette un regard à maman qui me sourit chaleureusement, elle est grande, mince et les cheveux noirs corbeaux. J'aimerais tellement lui ressembler plus tard mais une différence de taille nous sépare.

L'appel du professeur se poursuit, jusqu'à ce qu'on prononce mon prénom, Karui. Tout les regards ce jettent sur moi alors que maman semble plus excité que moi. Je lui jette un regard après avoir balayer l'ensemble de la cours. Maman me pousse gentiment en direction de mes camarades appelés précédemment, j'avance à petit pas, timidement. J'ai peur. Je ne suis vraiment pas à l'aise mais je ne peux pas faire demi-tour. J'aimerais tellement courir jusqu'à la maison, rejoindre mon lit et monsieur Doudou pour le serrer fort dans mes bras. J'aurai aimé qu'il soit avec moi mais maman m'a dis que je risquais de le perdre à l'école alors je l'ai laissé dans mon lit, sous la couette pour qu'il fasse dodo pendant que je serais à l'école.

Une fois en classe, j'hésite avant de m'asseoir. Je vois tout le monde s'installer sans réfléchir. Les copains avec les copains. Les copines avec les copines. Mais moi, je n'ai pas tout ça alors je prend la seule place qui ce trouve libre. J'arrive à côté d'une fille, blonde et au premier abord sympathique. Je lui souris timidement avant de tirer ma chaise pour m'asseoir. Elle me rend mon sourire et je pose mon sac sur la table. Alors que j'allais m'asseoir, je tombais au sol, sur les fesses. La classe entière ria. Je suis morte de honte et très vite mon visage vire au cramoisie. J'aimerais me cacher sous ma couette et pleuré. Je déteste l'école. Je déteste tout. Ma voisine de classe s'esclaffe aussi avant d'ajouter :

- Bha alors on sais pas s'asseoir le singe ?

Le ton était donné pour le reste de l'année. Toute la classe ria de plus belle à cette sois disant plaisanterie qui me blessais profondément. Je savais que ma couleur de peau allait être le sujet de discussion et de moquerie de la classe entière, à peine avais-je mis un pied dans la cours. Je maudissais mon père, je maudissais la génétique de m'avoir donner ce teint, pourquoi est-ce que je ne ressemble pas à maman avec sa peau si claire ? Je n'ai eu que sa couleur des yeux, dorés. C'est la seule chose que j'aime chez moi, tout le reste je le tiens de mon père... plusieurs fois l'on as demandé à maman si j'étais sa fille ou si j'étais une enfant qu'elle gardait.

Cela ne faisais que quelques mois que nous étions arrivés ici, dans cette ville. Nous devions, mon père et moi être les seuls à être de couleur vu comment les gens nous regardaient. Mais étrangement, papa le supportais plutôt bien. Il avait galérer à trouver un emploi, toujours les même refus, juste parce que sa couleur de peau n'était pas conventionnel d'après les employeurs. Maman elle, gagnait bien sa vie et n'avait aucun soucis à ce faire bien voir et être accepter dans la communauté de Kumo. Papa avait fini quelques semaines avant que je n'entre à l'école à être embaucher dans une entreprise progressiste qui visais à étendre leur exploitation au-delà des frontières de la ville.

Je me remis sur ma chaise, cette fois, l'attrapant bien comme il faut de mes petites mains pour ne pas chuter une seconde fois. Si j'avais su que ce malheureux accident allait engendrer des années de moqueries, racisme et misogynie, disons-le, j'aurais fait demi tour dans cette cours d'école et j'aurais fuis très très loin.

Entre tes mainsWhere stories live. Discover now