Chapitre 4

5 1 0
                                    

«Alors, comme ça, on à voulu s'échapper?»

Et voilà comment des jours de préparation étaient réduits à néant par l'envie d'uriner d'un de ses geôlier et futur tortionnaire. Si Jeleppe ne pouvait plus rien voir car dépossédé de sa lampe, au moins avait-il réussi à reconnaître cette voix, ce qui était indispensable pour une éventuelle vengeance.

«Bon, vu l'heure, je vais faire simple et vite!»

Il entendit un craquement du côté de son bras droit, duquel surgit immédiatement une douleur écrasant toute pensée, et forçant à ouvrir la bouche pour laisser passer un cri éruptif, se perdant dans la nuit. Après sa pointe d'intensité, cette douleur persista en tant que seule sensation qu'il pouvait dorénavant ressentir de ce membre, mais son épaule, elle, pouvait sentir qu'on le lui tirât aussi violemment que requis pour l'arracher. Les innombrables cailloux du sol se mirent en mouvement pour lui râper le dos, tandis que les lumières du village qu'il avait cherché à fuir s'espacèrent de plus en plus jusqu'à l'entourer, et le placer devant la porte d'un bâtiment éclairé par l'une d'elle. Dans la lumière entra en première la botte sanglante du bandit qui allait le placer en prison, puis le reste de son corps armuré sommairement, où la peau visible était couverte de cicatrices qui ne purent tuer. Sur la hanche, du coté de son cœur, se trouvait un couteau, et du droit côté, le flingue ayant stoppé net l'élan de ses jambes. En ouvrant la porte, le bandit jeta une dernière phrase à Jeleppe: «Ne t'inquiète pas, demain on continuera les joyeusetés!» Il l'attrapa par le col, l'arracha du sol en face des ténèbres qui n'étaient présentes que pour Jelippe, son ravisseur portant des lunettes nocturnes, lui. Un mouvement du bras droit de ce dernier, qui allait très bien, envoya s'écraser dans l'intérieur obscur son prisonnier. Une fois celui-ci dans le bâtiment, la disparition de la lumière fut commémorée par un bruit de serrure.

Jambe gauche trouée, bras droit cassé, et maintenant yeux mouillés. Il ne pouvait pas sauver les autres, alors il s'était sauvé lui même pour qu'au moins une personne dans ce village puisse s'échapper de cet enfer. Celui-ci fut arrivé avec ces bandits qui trouvèrent le village le long de cette mystérieuse route, et qui avaient les armes pour ustensiles de vie, les armures pour vêtements, et la terreur pour labeur. Terreur qui aurait pu n'être qu'un simple événement pour le village, hélas, les réseaux de récolte d'artefacts rares s'enracinant dans les ruines souterraines accrocha l'œil de ces pilleurs. Et cela si profondément, qu'ils allèrent à courant-contre de leur nature nomade en pillant le même village indéfiniment.

Son éveil se perdit lentement dans le désespoir, avec le souhait inavoué de ne jamais retrouver ce premier. Mais ses yeux finirent par se rouvrir, lui alors montrant le jour où l'attendait sa mort couronnée de toutes sortes de châtiments. L'univers autour de lui restât silencieux et immobile, préférant laisser la peur et l'imagination de Jelippe débuter. Après un long moment, la porte s'ouvrit pour laisser entrer dans le bâtiment les pillards, qui l'emmenèrent au milieu du village où se tenait un pilori enchaïné l'attendant. Les villageois parmi lesquels se trouvait son vieux père, le virent durant leur trajet vers la grotte, les deux mains et la tête pleurante coincés dans ces trous ridiculement petits, tandis que ses jambes, elles pouvaient très bien se mouvoir dans le rayon de la chaîne. Ainsi, le ridicule et la faim était donc son long itinéraire vers la mort...

Après beaucoup de temps, Jelippe vit quelque chose dans la désolation constituant l'extérieur du village bouger au loin. Il s'agissait du genre de mouvement qui développait ce point en une silhouette, puis en un corps sans détails qui marche, puis enfin en porteur d'armure traînant un chariot qui le rendait maintenant détectable à l'ouïe. Ce bruit piqua la curiosité des bandits se trouvant là, et dont quelques uns décidèrent d'accueillir ce nouveau venu à la frontière du village. Jelippe ne put comprendre ce qui se disait à cette distance, mais il vit la réaction des pillards devenir de plus en plus violente en réaction à l'immobilité constante de l'homme en armure. Leur colère sembla grandir, leur voix hausser le ton, et leur bras faire de plus en plus de gestes, jusqu'à rien du tout. L'escalade de la violence fut coupée net d'un un mouvement de lame de l'homme en armure qui trancha en deux ceux qui faisaient le groupe autour de lui. Seuls trois échappèrent à cette attaque, pour finalement lancer les leur sur trois côtés différents.

Au moment où les trois attaques allaient se refermer sur l'homme, celui se propulsa en un éclair pour pousser du bout de son épée l'assaillant se trouvant à sa droite. Les deux pillards qui restaient s'arrêtèrent un instant pour voir les quatre membres de leur compère, pendre sans toucher le sol, tandis que la lame écarlate du guerrier émergeait de son dos. Celui-ci se retourna vers eux et sembla attendre qu'ils viennent, prêt à terminer le combat à mains nues. Mais les deux durent se dire que pour agir comme ça, il était tout aussi dangereux sans son épée, et donc que le combat serait perdu d'avance, car ils retournèrent au village en regardant constamment derrière eux.

Le reste des bandits du village avait regardé la scène en pleine hésitation entre la peur et la vengeance, auquel l'approche du guerrier qui avait retiré son arme du corps forçait à trancher. Finalement, un bricolage entre les deux se fit. Quand il arriva dans le cercle de bâtiments qu'était le village, il fut entouré des pillards qui se cramponnaient à leur armes à feu tout en se tenant à distance du guerrier, et en le maintenant au centre de leur vision. Le guerrier, lui, continuait à marcher sans que la haine émise par leur âmes ne l'affecta. L'un des bandits commença à lui lancer des questions comme «Qui est tu» ou «Que fait-tu ici», mais cela ne l'arrêta point.

Il passa devant Jelippe. Celui-ci l'implora de l'aider, mais cela eu tout autant d'effet que les questions. Mais Jelippe garda espoir en le guerrier, non pas à ce qu'il le délivre et tue ces bandits par altruisme, mais à ce qu'il puisse manipuler cette force extérieure et absolument puissante pour sa liberté et celle du village. Car bien que ce guerrier soit totalement silencieux et semblait porter peu d'intérêt à la situation, si il était venu ici, c'est car il y a ici quelque chose qu'il l'intéresse...

Il était presque arrivé à la source du signal, qui maintenant pointait vers le sous sol. Probablement dans cette grotte vers laquelle il marchait, et qui était entouré par ce village. Il entendait les appels et les avertissements, mais il n'en avait cure, du moment cela ne le dérangeait pas.

Il ressentit un impact sur le côté du casque, rapidement suivi par d'autres sur différents endroits de son armure. Ce moment le dérangea, alors il se propulsa avec une modeste détonation vers l'entrée de la grotte

Orages Dans La DésolationWhere stories live. Discover now