Chapitre 4

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John se releva péniblement. Il examina la pièce où il était ; plutôt petite, avec en plus d'un banc, une fenêtre à barreaux laissant passé la lumière de la lune qui éclairait une porte blindée.

Le médecin soupira et entreprit d'ouvrir la porte en abaissant la poignée, avec le - maigre - espoir, indécent au vu du lieu, que celle-ci s'ouvre sur un Sherlock ravi de l'avoir retrouvé. Mais non, bien sûr, la porte était évidemment fermée.

Il se résigna et se retourna avant de saisir un barreau et de regarder la Lune. L'astre était énorme et luisait d'un rouge menaçant. Une lune de sang le soir de la pleine lune le tout pour Halloween, songea t-il terrorisé, à croire que Moriarty a vraiment tout prévu...

L'ex soldat laissa ses pensées suivre leurs cours. Évidemment après quelques jurons bien sentis balancés à Moriarty, Moran et son karma, un visage s'imposa à son esprit terrifié. Sherlock. John sourit en visualisant mentalement le visage mainte fois admiré. Boucles brunes indomptables. Yeux bleus magnétiques qui sondent votre âme de leurs regards. Nez aquilin. Fin sourire en le voyant. Grand avec Rosie. Dans les yeux avec Mycroft.

Ce simple rituel suffit à l'apaiser, Sherlock allait arriver et le sauver il en était sûr. La seule question était... quand ? Mais John ne perdait pas espoir, jamais avec Sherlock. Il faisait une confiance aveugle au détective et le suivrait jusqu'au bout, quoi qu'il arrive.

Ils s'étaient disputés, bien sûr, s'était réconciliés, évidemment, et avait résolu toutes les enquêtes, comme d'habitude, avant de fêter tout et n'importe quoi chez Angelo, sans rien payer bien sûr. Leur petite routine de couple gay où s'était greffé une petite tornade de quatre ans.

John sourit en pensant à sa fille qui devait ennuyer Mycroft et Greg. En espérant que ces derniers ne soient pas trop inquiets pour eux. Il se frappa soudain le front, se rappelant d'un coup que d'ici quelques jours, Sherlock et lui fêterait leur première année en couple.

"Déjà un an..." Murmura t-il, se remémorant cette fin d'enquête particulièrement éprouvante où John avait enfin réussi à embrasser l'homme de sa vie sous le porche du 221B. Il gloussa en se rappelant la surprise sur le visage de Sherlock, quand son palais mental se fit la malle. Même si sur le moment il n'avait pas ri du tout !

Le médecin soupira en touchant la petite boîte dans son pantalon. Cela faisait un mois qu'elle y gisait, abandonnée, il ne savait toujours pas si demander Sherlock en mariage était une bonne idée. Greg lui avait dit de foncer, Molly - qui était passée à autre chose depuis - lui souhaita tout le bonheur du monde, Mrs Hudson courut commencer les faire-parts - il dût même l'en empêcher - et Mycroft s'étouffa avec son thé quand il lui demanda son avis.

Rosie, quant à elle n'avait sûrement pas tout compris mais avait tapé dans ses petites mains en criant "Papa 'lock ! Papa 'lock !" car il lui avait simplifié la situation en lui disant que "se marier'' signifiait (en gros) qu'elle pourrait appeler Sherlock "Papa" autant de fois qu'elle le voudrait. Mais aujourd'hui, elle devait éviter d'appeler le détective ainsi, leur couple étant "secret". Secret à tous, enfin, sauf à leurs proches, Moriarty et Moran ça, John le devinait sans problème.

Entendant un bruit, John se retourna, effrayé. Mauvaise idée, car aussitôt, des projecteurs s'allumèrent et l'éblouir. Se protégeant de sa main, le médecin cligna des yeux pour tenter de se réhabituer à la lumière vive. Apercevant une porte ouverte dans le mur, - une trappe soulevée en réalité mais des points lumineux dansaient encore devant ses yeux - et deux flèches fluorescentes indiquant cette direction, il soupira et s'engouffra à l'intérieur.

Après quelques tâtonnements hésitants dans la galerie redevenue sombre, John trébucha sur une pierre et un "merde" sonore lui échappa. Ruminant sa colère, il se releva et failli hurler de douleur en se rendant compte qu'il s'était fait mal à la cheville.

S'asseyant pour tenter de s'ausculter, il sursauta en entendant la voix de Moriarty sortir d'un haut-parleur :

"Allez Johnny, ne lambine pas, Sherlock ne va pas se sauver tout seul !

- Laissez-le tranquille ! Hurla le médecin, terrifié à l'idée de perdre son compagnon.

- Alors dépêche-toi Johnny, soupira le criminel, exaspéré de la fragilité humaine.

- J'aimerai bien vous y voir espèce de malade mental, siffla t-il, furieux d'être aussi lent.

- Insulter celui qui vous retient prisonnier n'est pas très intelligent Johnny, mais bon, ce n'est pas pour ça que tu es connu ! Se moqua Jim, enfin rassures toi, je compte bien jouer encore un peu avec vous..."

Le haut-parleur grésilla puis se tut définitivement. John soupira, seul et abandonné dans le noir, désespéré d'être encore un pion utilisé contre Sherlock.

Trick or treat ? //#WAITINGFORSHERLOCK//Où les histoires vivent. Découvrez maintenant