Partie 15

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Quelques jours passèrent, cours, rires et routine s'installèrent dans mon quotidien. Emy et Garrett se révélait deux atouts de taille dans la tâche ardue qu'était garder le sourire spontanément.

Du côté scolaire, seul le sport me posait réellement problème. Le complexe sportif du campus était tel que beaucoup de choix était disponible pour ces cours. Entre le baseball, le basket et l'athlétisme, déjà, le premier semestre était chargé.
Mes bras, à force de porter des cartons de livres et de pousser le chariot plein, étaient plus endurants que tout autre muscle de mon corps. Mais mon esprit de compétitivité habilement aiguisé par Garrett lors de nos heures communes me poussait à me surpasser, quitte à supporter les relents de douleur musculaire.

Après une séance particulièrement éprouvante, j'eu du mal à plier les jambes, notamment juste pour m'assoir le soir même au cours de littérature.

César m'a fait la remarque, distingué et attentionné: « Tu bouge aussi sensuellement que mon vieux chat. Il lui manque un patte, le pauvre.».

Lorsque nous parlions d'un endroit propice au travail sur la philo, il m'a expliqué que chez lui, entre sa mère et ses sœurs qui parlent fort et beaucoup ça allait être compliqué.
Je lui ai proposé la bibliothèque pas loin à laquelle nous avons accès grâce à la carte du lycée et il l'a proposé de l'y rejoindre le samedi. Donc à l'heure d'aujourd'hui c'est le lendemain.

La cloche sonna et nous nous séparâmes sur sa remarque subtile: «besoin d'aide pour traverser la rue ?» d'un air goguenard.

En dehors du lycée, le petit vent frais témoignait de l'orage qui était passé par là quelques jours plus tôt et je le bénissais pour le confort qu'il apportait entre les pulls et les frissons.
Maggy n'avait pas décroché le job pour lequel elle avait passé un entretien et cherchait déjà une nouvelle annonce. Elle m'avait simplement dit «si à force de chercher je ne fini pas par trouver c'est que je devrais passer de l'autre côté du bureau.»
Cherchant un poste dans l'édition, Maggy écrit aussi des thèses et elle m'a plusieurs fois fait comprendre son envie de la soumettre à la critique professionnelle.

À la librairie, peu d'agitation a mouvementé ma soirée. Deux adolescents qui m'ont demandé les vieux exemplaires d'une saga de science fiction et quelques personnes âgées, en recherche des livres ayant marqué leur vie.
Plus tard, lorsque je pousse enfin la porte de l'appartement, ma mère est installée à la table, un verre d'eau trônant sur la surface vide devant elle.

Quelques rayons de la lune levante viennent se poser sur divers meubles et se fragmentent alors qu'ils passent à travers une fissure sur la vitre.

Le raclement de la chaise fait sursauter maman qui lève les yeux vers mon visage.

A une heure plus avancé de cette soirée, installées sur mon lit, ma mère et moi debrieffions de notre situation actuelle, respectant notre officieux rituel semestriel.
Ma mère aillant fait des longues journées, mes heures allongées lors des vacances et nos toutes petites économies nous promettaient un bon présage.
Enfin, ma mère respirait avec moins de difficultés lorsqu'elle ouvrait le compte bancaire. Le nombre de zéro était ridicule mais suffisant à nos alors actuels besoins vitaux.

Quelques nuages jouaient dans le ciel, rendant une luminosité tamisée mais agréable. Un léger souffle de vent s'infiltrait sous ma chemise blanche et bleue nouée à ma taille, me caressant la peau alors que je franchissait le hall.

En quelques minutes j'eu rejoins la bouche de métro et maladroitement bousculé trois personnes dans les tunnels étroits.
L'atmosphère étouffante me donnant des bouffées de chaleurs. Peut être une légère claustrophobie.

Sans surprise, les écouteurs dans les oreilles, je m'avance vers la bonne ligne et m'adosse au mur longeant les rails, attendant la rame.

La bibliothèque est non-loin du lycée, je me suis mise d'accord avec Garrett pour l'heure à laquelle il passerait me prendre vers l'école. En effet, Garrett m'emmène à la soirée d'intégration de ce soir, Emy est déjà dans le secteur.

Assise dans le wagon peu fréquenté en ce samedi, j'enlève un écouteur pour être sure de bien entendre l'annonce venant de passer sur les hauts-parleurs. Un retard est prévu sur les lignes, un règlement de compte à la station nord, comme c'est étonnant. En cherchant César dans le répertoire de mon téléphone, je me rends compte que nous n'avons pas échangé nos numéros. L'arrière de mon crâne se pose contre la vitre derrière moi et je soupire malgré moi.

Je déteste faire attendre. C'est tellement irrespectueux. J'espère qu'il ne m'en voudra pas trop de mes 20 minutes de retard.

Me rappelant que je dois d'ailleurs lui rendre les quelques feuilles qu'il m'a confiées, je les sors de mon sac.

Ma préférée est sur le haut de la liasse, c'est celle qu'il m'a envoyé en boulette le premier jour des cours.

«Bruissement des mines contre les cahiers, vide des pensées.

Un simple regard.
Un jeu.
Une nouvelle dimensions découverte dans l'or de ses yeux.

Un accent, une fluidité de parler, charme parfait. »

Entre le-dit accent et les yeux « d'or », j'eus vite fais le lien avec moi. Quelque part, j'étais flattée qu'il m'ait prise comme muse le temps d'un texte mais je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que cela pouvais représenter.
Était-ce de l'ambiguïté pure ou un léger flirt passager, le temps de s'amuser et passer le temps ?

Mes yeux furent attirés par une nouvelle note sous le papier légèrement froissé. Un numéro.

J'en profitais pour envoyer à celui que je supposais être Cesar: « Bonjour Origan ! Je vais avoir une vingtaine de minutes de retard, mon métro est bloqué.. »

Sa réponse ne se fit pas attendre. Vibrant dans ma main, mon téléphone afficha son message.

« Comment ça va Peter ? T'inquiètes pas pour ça, j'ai privatisé la table près de la clim et pose mon sac sur ta chaise, tu peux être tranquille. »

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Salut ! J'espère que votre rentrée s'est bien passée et que vous êtes pas trop déçu des emplois du temps et des potes dans vos classes...

Je vais avoir du mal à poster régulièrement, avec la réforme du bac les profs sont acharnés.

J'avais une petite question: vous écoutez les musiques que je mets en média sur chaque chapitre ?:)

Untitled LifeWhere stories live. Discover now