Le chasseur Froid : Les mi-démons

Prologue

Bruno Boyer-Huet

Le chasseur froid

Les mi-démons

Prologue :

" Le monde fleurit par ceux qui cèdent à la tentation "

Elle arriva près de lui au crépuscule.

Elle s'enlaça autour de lui avec délicatesse, le mouvement de ses doigts sur sa peau nue était le seul geste ressenti par l'homme en cette nuit, accompagné par le doux vent. Son corps frémit.

Les lèvres humides et tremblantes de la femme s'approchèrent avec hésitation, sur le torse du mâle qui dormait paisiblement. Il était comme une feuille qui se laissait bercer par le courant d'air, prêt à tomber à tout moment. C'était pourtant suffisant pour le tirer de son sommeil profond. Il ouvrit les yeux et vit ce qu'il y avait de plus beau dans cet endroit plein de vie.

La jeune femme s'avança tranquillement vers lui, tel un prédateur, ployant un genou qu'elle appuya sur le sol où il était couché. Seul le son de la nature était perceptible, une douce brise de printemps rendait ce moment encore plus romantique. La demoiselle délicate s'agrippa à son torse musclé. Elle rapprocha ses cuisses, puis l'enserra tendrement. S'accotant sur son haut de corps, ses longs cheveux roux soyeux effleurèrent son visage, qui sentait les fleurs portant le parfum de la vie. L'homme, qui reprit ses esprits, l'attrapa par la taille, d'un geste ferme et presque violent. Il tenta de la raisonner. Elle se redressa, repoussant ses bras imposants. La lumière de la lune pouvait éclairer tout son corps, qui rayonnait comme une étoile en pleine nuit d'été. Il se balança de droite à gauche, mais elle lui interdit de changer de position. Ses mains enlaçaient les siennes et d'une forte pression de son entrejambe, elle demanda une explication. Elle se pencha vers lui, son iris vert et or qu'il vit, lorsqu'elle s'approcha, était aussi grand et lumineux que le soleil lui-même. Avec sa poitrine volumineuse, du ventre jusqu'à son torse, elle caressait le corps de l'homme. Elle s'avança vers lui les yeux mi-clos, et le regarda à travers ses cils baissés. La femme sourit, elle l'attrapa par le visage et lui murmura à l'oreille.

– Ne t'inquiète pas Adam. Je sais que tu le veux autant que moi.

Rassuré, il tomba dans les fleurs qui portaient le parfum de la vie.

La lune disparut pour faire place au soleil. Une lune, un soleil, c'était donc le lendemain.

Adam, qui se réveilla de sa courte nuit abracadabrante, regarda le visage de la jeune rousse qui était couchée sur lui, avec passion et amour. Il enleva le bras enlacé de la femme autour de lui avec retenue et délicatesse. Se levant de son pieu, il observa l'immense feuillu juste au-dessus d'eux. Ce n'était pas un végétal comme les autres, c'était l'arbre sacré de la vie et de la mort.

L'homme contempla les fruits rouges du pommier, qui semblaient délicieux et qu'il enviait.

À leur naissance, plusieurs règlements leur avaient été imposés. L'un d'entre eux, malheureusement, avait été enfreint la nuit dernière. Adam, qui combattit sa tentation, se retourna pour se diriger dans les prés. Il prit sa lance, sa fourrure et son petit couteau, pour aller chasser. Pour le souper de ce soir, il songea à du sanglier, puisque c'était le repas préféré de son amie. D'un coup de javelot, il transperça l'animal et rapidement l'attacha, puis le mit sur son épaule. Il repartit alors retrouver sa camarade, il était fier de lui présenter sa prise. Marchant tranquillement dans les prés, portant la bête sur son dos, il ressentit une étrange sensation. En plus de cette intuition, les animaux semblaient perturbés et affolés. Ils fuyaient les lieux en panique, comme s'ils avaient fait la rencontre d'un prédateur. Au retour de son aventure, un affreux et immonde serpent lui barra la route. Adam tenta de le contourner, mais se fit bloquer le chemin à chaque reprise. L'homme réagit en empoignant son arme. La main droite était sur le dessus, tandis que l'autre agrippait fermement le bas de la lance.