08-Pas de pouvoirs

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Mais rien n'allait être aussi beau, comme El avait l'habitude que les choses se passent. Elle sentit son amie lui prendre le poignet et lui chuchoter des paroles si bas qu'elle avait du mal à les entendre.

-Ne fais pas ça. Elle en vaut pas la peine, essayait de la convaincre son amie.

L'adolescente fit la sourde oreille. Elle voulait que justice soit rendue, que cette peste paye pour toutes les méchancetés de son existence.

-En plus, t'apparais sur aucune photo, tu te montres pas, et il y a encore pleins de choses sur toi super cheloues. Je sais qu'il y quelque chose qui ne va pas chez toi, continuait Stacy d'une voix menaçante. El en avait plus que marre de ses remarques désagréables et médisantes.

-El, ne fait pas ça. Pas de pouvoirs en public.

-J'en peux plus, s'énerva-t-elle avec tant de rage dans la voix que sa meilleure amie avait du mal à la reconnaître.

Will décida alors de prendre les devants et de se placer juste devant son amie en la prenant par les épaules.

-El, ne l'écoutes pas, elle n'en vaut pas la peine. Ne t'abaisses pas à sa hauteur, elle est stupide. Et surtout, ne résous pas ce problème avec tes pouvoirs, ajouta-t-il un peu plus bas après avoir jeté un œil autour de lui.

-Elle le mérite, se contenta-t-elle de répondre, son regard hargneux maintenant planté dans celui de Will.

-T'es plus intelligente que ça, franchement. Est-ce que toute ta vie tu vas utiliser tes pouvoirs contre toutes les choses qui t'énevrent? Est-ce que tu es aussi stupide? Je suis pas amie avec une personne comme ça. Je suis amie avec une personne qui m'a sauvée d'un monstre et qui utilise ses pouvoirs pour les choses vraiment importantes. Tu trouves vraiment que ça, dit-il en se décalant pour montrer de la main Stacy, c'est important?

Étrangement, El se résigna à écouter son demi-frère. Peut-être que ses paroles l'avaient convaincue, après tout. Son corps se détendit, elle adopta une position plus normale. Max la tira alors par le poingnet en direction des toilettes, suivie de Will qui laissait alors Elliott seul. Ce n'est que quelques pas après qu'elle eût la dérangeante impression que ce n'était elle qui avait changé de décision, alors, mine de rien, elle utilisa ses pouvoirs contre Stacy, dos à elle, qui reçu un énorme coup invisible dans le ventre avant de se recroqueviller sur elle-même sous le regard interrogateur de ses camarades. Will et Max se retournèrent, avant de comprendre la situation et marcher d'un pas plus rapide vers les toilettes.

-El! On avait dit pas de pouvoirs! Lui rappelait Max, agacée.

-Elle. Le. Méritait!

-Mais enfin, enchaîna Will, bien-sûr qu'elle le mérite! Si tu savais le nombre de crasses qu'elle a pu faire dans l'ensemble de sa vie! Néanmoins, les pouvoirs, plus jamais en public.

-T'es personne pour me donner des ordres, Will.

-Pour ta gouverne, ce n'est pas mes ordres mais ceux de Hopper. Ensuite, ça ne résout pas tout. Je te jure qu'il faut la laisser parler et ça passera.

-Comment tu peux la savoir? Elle ne t'a adressé qu'une fois la parole de toute l'an-

-El! Tu ne me connaissais pas encore qu'elle me traitait de PD et me poussait dans les couloirs! Je n'ai jamais riposté, et finalement, elle s'est lassée. Mais le plus important c'est pas de pouvoirs!

-Vraiment, continuait Max, ne nous mets plus en danger.

-Il y a aucun danger.

-Quelqu'un pourrait tout découvrir par rapport à toi, c'est ça, le danger.

-Et alors quoi? Elle découvrirait que je viens du laboratoire de Hawkins qui a fermé il y a deux ans de cela, et c'est bon elle passera à autre chose.

-C'e-

-Non! J'en ai marre de me restreindre à tout ça! Comment vous voulez que je me sente normale si vous me donnez des règles à respecter et des restrictions stupides?

-Tu n'es pas normale, El, conclut Will. Eleven pouvait lire l'accord de Max sur son visage penché.

Cette fois-ci était de trop. El sortit des toilettes sentant les larmes lui monter et courut jusqu'à sa maison sans s'arrêter. Elle eut des douleurs horribles aux pieds, des points de côté atroces, sa vue fût floue à cause des larmes qui ne cessaient de couler sur ses joues alors humides.

Elle ouvrit la porte sans même devoir y passer la clé et la ferma derrière elle avant de se laisser glisser lourdement contre cette dernière, les sanglots envahissant le silence de la pièce.

Elle entendit un bruit de porte, des pas marcher rapidement vers elle, une voix, des mains se poser sur ses épaules.

𝖀𝖓𝖊 𝖑𝖚𝖙𝖙𝖊 𝖘𝖆𝖓𝖘 𝖋𝖎𝖓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant