- Toi, lâche-t-il en me pointant du doigt.

- Moi ? m'effrayai-je en voyant deux agents marcher vers moi.

Je me débats, sans succès. Les hommes arrivent, me détachent et m'obligent à me lever. Battant des jambes dans le vide tandis qu'il me maintenaient, je voyais Bruno hurler de rage.

- Laissez-la tranquille !

Le dénommé Adam rit de plus belle.

- Que vous êtes mignon, murmure-t-il. Je l'emmène juste en salle d'interrogatoire. Je me chargerai de...

- Laisse-moi faire, Adam.

Comme si il ne s'y attendait pas, il toise Flora qui venait de parler. J'ai l'impression qu'un éternité passe avant qu'il ne réponde :

- D'accord... Je vais m'occuper de l'électricité.

- Pas besoin, réplique la dame.

Faisant signe aux gardes de me libérer, ceux-ci obéirent. Je tombe lourdement au sol.

- Suis-moi, lance sèchement la dame. Et ne t'avise pas de partir ou alors c'est la fin pour ton copain.

Les lèvres retroussées, je me relève péniblement et la suis en suivant le moindre de ses gestes. La peur qui montait en moi fait maintenant place à la colère. Tout ce qu'on fait ne nous mène à rien. Bruno et moi venons de « cambrioler » un président. Mais peut-être que c'était Mr Myker qui allait détruire Kepzo à cause de son projet ? Finalement, c'est peut-être bien qu'il soit mort...

Pensive, je ne me rend pas compte qu'on arrive dans une petite salle mal éclairée, une table rectangle ornant le milieu. Florence me fait signe de m'asseoir. Sans me plaindre, j'obéis et j'attends qu'elle fasse de même. Une fois installée devant moi, elle me questionne :

- Qui es-tu ?

- Je ne donne pas mon nom à des inconnus.

Elle regarde Bruno à travers la vitre qui nous sépare de la salle blanche. Je déglutis en comprenant parfaitement et finis par répondre :

- Cébren.

- Bien Cébren. Pour qui travailles-tu.

Voyant que je ne réponds pas, elle continue :

- Ne t'en fait pas, je ne ferais rien, même si je connais déjà la réponse.

- Mr Only...

Elle baisse les yeux, comme déroutée. Je penche la tête pour voir son expression vide mais je ne parvient qu'à voir ses cheveux noisettes. D'un coup, elle relève les yeux et soupir.

- Je m'en doutais.

- Vous le connaissez ? demandé-je calmement.

Elle ne répond pas et continue son questionnaire.

- Pourquoi avoir cambriolé le président de la Californie ?

- Pour...

Je déglutis à nouveau et sort de mon sac le dossier médical que j'avais « emprunté » sans que Bruno ne le sache. Je lui tend le dossier. Lentement, elle le prend entre ses doigts.

- Quel rapport ? s'étonne-t-elle en lisant le document.

- Il y a un nom qui m'intéresse là-dessus, lui expliqué-je en lui pointant du doigt le nom qui m'a poussé à prendre le document. Je suis Cébren Audier.

Comprenant de qui il s'agissait, elle referme le dossier. Surprise qu'elle me le rende, je fronce les sourcils.

- Pourquoi nous enfermer si vous ne tenez pas à reprendre son dossier ? m'étonnai-je en rangeant la feuille dans mon sac.

Elle soupir.

- J'étais sa meilleure conseillère, avant, avoue-t-elle. Je l'aimais beaucoup, en tant qu'ami bien sûr. Je n'avais aucune chance de l'avoir pour mari. Nous étions très proche au collège. Depuis que j'ai appris sa mort, je le pleure, comme tout ces valets ici présent. Maintenant, plus rien ne m'importe et je ne veux pas me mêler des histoires de Mr Only.

Voyant qu'elle frissonne en parlant de Mr Only, je la taquine :

- Il vous fait peur ?

Elle relève la tête, étonnée.

- C'est un monstre, dit-elle d'une voix rauque. Je m'étonne que vous ne l'ayez pas remarqué plus tôt...

- Ce n'est pas vraiment un monstre, lui expliqué-je.

Même si au fond de moi je sais que ce que dit Florence est vrai, je ne peux lui dire ce que je pense et lui dire pourquoi j'ai volé quelques dossiers pour lui.

- Vous l'aimiez vraiment ? insisté-je en repensant au corps dans le salon.

Elle hoche la tête.

- Même pour ses crimes ?

Elle fronce les sourcils.

- Quels crimes ?

Elle n'est pas au courant ?! Comment ce fait-il que personne ne voit le vrai visage de Mr Myker quand on peut voir des corps sur ses canapés ?

- Il y a un mort dans son salon, répliqué-je d'une voix forte pour couvrir mes tremblements dans ma voix.

- Dans son salon ?

##

On nous emmène dans le manoir, au milieu des agents. Quand nous entrons dans le salon, Florence en reste bouche-bée.

- Qu'est ce que je vous disait ! m'exclamai-je, frissonnante.

Florence me fait signe de s'approcher. Bruno me suis à travers ces géants et regardons le salon. Après un long silence, Florence déclare :

- Il n'y a pas de corps.

Les yeux ronds, j'en perds les moyens. Qu'est ce qui m'arrive ? Pourtant, il y en avait un là ! Juste là !

Patate.

Oh non...

Je venais de rêver à l'instant où je suis entrée dans le salon pour la première fois, ce j'étais en train de penser.

Me voilà à confondre rêves et réalité.  

Les HooperWhere stories live. Discover now