CHAPITRE 2

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STEFAN

Je comprenais qu'elle me craigne, je me comportais comme un bourreau avec elle. De plus, elle imaginait que j'avais violé cette fille juste avant que je la trouve dans ce couloir. Mais c'était nécessaire qu'elle ait peur de moi, sinon j'allais me retrouver dans une situation plus que déplaisante. Sur le coup, je n'avais pas réfléchi, son visage juvénile m'avait dupé sur son âge et j'avais pensé à tort qu'elle était une stagiaire en observation pour la journée.

L'aplomb dont elle faisait preuve en soutenant mon regard m'agaçait autant qu'il me troublait. Même lorsque je l'avais saisi violemment dans le couloir pour l'emmener dans le sanitaire, elle n'avait pas crié. Et pourtant, ses joues avaient rougi en réponse à la peur au moment où je l'avais coincée contre le mur. J'avais remarqué ses tremblements quand j'avais détaché ses longs cheveux blonds. Son regard bleu accentué par des sourcils épais et parfaitement taillés avait croisé le mien. J'étais captivé par ses yeux qui reflétaient la terreur qu'elle essayait de dissimuler, encore plus, lorsqu'ils s'étaient posés vers mon entrejambe. J'avais souri parce que même devant l'insinuation perverse induite par mon pantalon ouvert, elle avait gardé son calme. A ce moment-là, j'avais pu lire sur son visage « je ne veux pas subir la même chose » et cela avait excité mon âme pervertie par l'envie viscérale de dominer les autres. J'adorais ce genre de fille, qui paraissait fragile, mais qui possédait un mental à toute épreuve.

Elle se révélait tout le contraire de celle que j'avais punie juste avant. J'avais fait la fête toute la nuit et j'avais repris cette pilule qui accentue l'effet délirant de l'alcool. J'avais flirté avec une des étudiantes de la soirée, une infirmière, une allumeuse qui collectionnait les conquêtes. Elle s'était frottée à moi, m'avait lancé des regards aguicheurs et dès que j'eus l'occasion de me retrouver seul avec elle, je l'avais repoussée de manière élégante afin de ne pas la froisser. Mais je n'étais pas le parfait gentleman qu'elle pensait. Son comportement avait réveillé en moi un désir sadique de la punir. J'avais continué à faire la fête jusqu'à cinq heures du matin et repris le travail à sept heures. J'avais gardé un œil sur la garce du club toute la matinée. Puis au moment où elle s'était dirigée vers l'espace dédié au personnel, j'avais enroulé ma cagoule après m'être assuré que personne ne rôdait dans le couloir. Lorsqu'elle était sortie du vestiaire, je l'avais attrapée avant de la coincer contre le mur du vestibule. Mes mains gantées avaient soulevé sa jupe pour caresser ses fesses puis j'avais bifurqué vers son entrejambe. D'un coup sec, j'avais introduit plusieurs doigts dans sa chair intime. Elle avait gémi de douleur, mais ma main sur sa bouche et mon corps collé au sien l'empêchait de crier ou de se débattre. La peur visible sur son visage me donnait une satisfaction proche de l'extase. Puis j'avais déboutonné mon pantalon pour l'obliger à me toucher, j'avais envie de sentir ses lèvres autour de mon sexe, mais je ne franchissais jamais cette limite auto-imposée. Aussi j'avais fini par la lâcher et elle avait pris ses jambes à son cou.

Jamais les soupçons ne se porteraient sur moi, celui qu'elle pensait être l'interne en médecine le plus brillant de sa génération, dont la rumeur disait qu'il cherchait une relation sérieuse.

Mais il y en avait une qui savait et elle se tenait là, devant moi, tremblante.

— Ne me jette pas ce regard, Lucy, lançai-je, je comprends parfaitement que tu me détestes pour ce que j'ai fait. Tu as surement beaucoup d'empathie pour cette fille. En l'occurrence, je vais faire tout mon possible pour que nous vivions cette situation dans les meilleures conditions.

— Je n'ai pas besoin de toi.

Agacé, je soupirai bruyamment. Lucy jouait avec mes nerfs et la patience était loin d'être une de mes qualités. En outre, je détestais que l'on ne m'obéisse pas. Insolente, Lucy avait tendance à me contredire chaque fois que je lui disais de faire quelque chose. Elle avait dû s'apercevoir de mon agacement, car ses joues se mirent à rougir sous l'émotion de la peur. Comme je la fixai sévèrement, elle baissa ses yeux. Volontairement, je la menaçai du regard. Je devais l'asservir totalement afin qu'elle n'aille pas se plaindre auprès de la direction. D'autant plus que mon père s'avérait être un homme d'affaires influent, connu dans tout le pays. Que son fils soit un violeur nuerait incontestablement à sa réputation.

Après quelques secondes de silence, je pris mon téléphone et lui demandai son numéro afin que je le rentre dans le répertoire de mon mobile. Puis je lui ordonnai de faire la même chose. Comme elle ne bougeait pas, je jetai un œil vers elle.

— Est-ce que tu peux me le noter sur un bout de papier ? proposa-t-elle.

— Je préfère que tu l'enregistres directement dans ton téléphone, affirmai-je

— Je ne l'ai pas sur moi.

Un mensonge qui déversa en moi une colère noire, je l'avais vu dans sa main quelques minutes plus tôt lors de notre rencontre dans les escaliers. Son attitude étant clairement un affront, je me précipitai vers elle. Elle recula, paniquée par mon élan menaçant. Lorsque j'agrippai son sac pour lui arracher des bras, elle poussa un cri. Je le renversai et étalai la totalité de son contenu à terre. Quand j'aperçus son téléphone, je l'attrapai avant elle. Mon regard se posa sur elle, avant que je ne reporte mon attention sur le mobile, ce dernier me demanda un code.

— Donne-moi ton mot de passe, lui ordonnai-je.

Cette fois, elle se mise à paniquer, sa respiration était bruyante et sacadée. Son attitude témoignait clairement de sa culpabilité.

— Lucy donne-moi ton mot passe ! criai-je.

Elle sursauta avant de me donner les quatre chiffres, j'atterris sur l'application « dictaphone ». La garce était en train d'enregistrer l'intégralité de notre conversation. Le regard noir que je lui lançai accentua sa crise de panique.

— Je suis désolée, haleta-t-elle entre deux sanglots étouffés.

Je supprimai rapidement l'enregistrement et tous les autres. Pendant ce temps, elle ne cessait pas de me supplier.

— Va t'allonger sur cette table, Lucy.

Je n'allais pas lui faire de mal, je voulais uniquement lui faire peur. De cette façon, elle n'essaierait plus de me nuire.

— Je sais que je t'ai énervé et je n'aurai pas dû faire ça, je regrette.

— Monte sur cette table, ordonnai-je fermement. Tout de suite ! répétai-je en criant.

Terrifiée, elle avança vers la table d'auscultation. Je lui demandai d'enlever ses chaussures, elle s'exécuta avant de s'allonger, résignée. Je m'assis sur le tabouret en roulant jusqu'à elle. Tandis que sa respiration se faisait plus rapide, je fixais son ventre qui gonflait et se dégonflait à un rythme saccadé. En gardant le silence ainsi, je faisais monter son angoisse. Elle ne savait pas le sort que je lui réservais, son cerveau devait probablement s'emplir d'images sadiques. Son corps entier tremblait alors que je déplaçai lentement ma main au niveau de son pubis. Étrangement, elle n'opposa aucune résistance. Que cherchait-elle à me prouver ?

Seuls ses sanglots réprimés et ses tremblements témoignaient de sa torpeur du moment. Je tentai de déboutonner son pantalon, mais instinctivement, elle posa fermement sa main pour m'empêcher de m'exécuter. Je fis claquer ma langue contre mes dents en signe d'avertissement.

— Ne fais pas ça, supplia-t-elle. Je t'en prie.

Enfin des supplications ! J'avais obtenu ce que je voulais et sa voix tremblante avait déclenché en moi une envie vorace de la posséder.

— Tu vois comme il est facile pour moi de te faire du mal. Lucy ne me cherche plus, sinon je te prendrai de force.

Elle secoua la tête pour me signifier qu'elle avait compris. Je retirai ma main et me levai d'un bond.

— Je te ramène dans ton service, lançai-je. Tu diras que tu as travaillé la matinée avec moi.

Cette fille était innocente et j'en avais assez de la malmener. Mais elle avait la possibilité de détruire tout ce que j'avais entrepris et je n'allais pas la laisser faire.   

Sombre Secret - dark romance - ( en réécriture)Where stories live. Discover now