CHAPITRE 5

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STEFAN

Je savais qu'il allait venir me voir, je connaissais trop bien ce genre d'homme. Il se prenait pour un justicier, sauf que s'il devait y avoir confrontation physique, j'aurais le dessus. Il était plutôt baraqué c'est sûr, mais la force ne faisait pas tout. Il frappa énergiquement contre le carreau en m'imposant de sortir, ce que je fis. Je contournai lentement le véhicule, jetai un regard mauvais en direction de Lucy qui se décomposa, puis lui fit face.

— Montre-moi tes papiers ? m'ordonna-t-il.

— C'est quoi ? Un contrôle officiel ?

— En quelque sorte.

— Dans ces cas, attends d'être en service pour me les demander.

Violemment, il attrapa le col de mon manteau et colla mon dos contre la porte de la voiture.

— Ne fais pas le malin avec moi, donne-moi ton nom.

Je restai muet, il n'allait quand même pas me frapper pour un nom de famille ? Nous nous dévisageâmes pendant plusieurs secondes. Il capitula le premier. Faible, nerveux et idiot, Simon était tout sauf courageux. Il lança une œillade vers ma plaque d'immatriculation. Je levai les yeux au ciel, agacé.

— Tu aurais peut-être dû commencer par ça au lieu de m'agresser! remarquai-je.

— Dans une heure je saurai tous de toi, alors fais gaffe.

Il se dirigea vers Lucy, je n'entendais pas ce qu'il lui disait, mais elle me regarda furtivement. Je lui fis un signe de tête, discret, pour qu'elle parte avec moi. Bien entendu monsieur « la petite frappe » désapprouva son choix. Mais je fixai Lucy afin de l'intimider silencieusement. Ainsi, elle comprit qu'elle passerait un mauvais quart d'heure si elle ne montait pas avec moi. Malgré les remontrances de son petit ami, elle s'empressa d'ouvrir la porte du passager pour s'installer sur le siège. Je jetai un regard satisfait à Simon et lui lançai même un clin d'œil insolent. J'aimais pousser à bout les gens comme lui. Assise sagement, Lucy tremblait. Je fis démarrer la voiture à toute allure.

— Je suppose que tu es furieux ? murmura-t-elle.

— Furieux, le mot est faible par rapport à ce que je ressens.

— C'est toi qui es venu à l'appartement, tu n'aurais pas dû...

— Ne me dis pas ce que je dois faire ! hurlai-je en lui coupant la parole.

Elle sursauta, comme toujours lorsque je lui criai dessus. Puis je vis qu'elle fermait ses yeux pour calmer son angoisse. J'avais toujours aimé dominer, mais avec elle mon sadisme était décuplé et pourtant je ne voulais pas lui faire de mal. Je lui en avais déjà trop fait. Pendant quelques secondes, je lui avais pris sa liberté et je me détestais pour ça.

— Ton petit ami va devenir un problème s'il continue comme ça.

— Est-ce qu'il va trouver des choses compromettantes sur toi, lorsqu'il aura effectué ses recherches.

— Non lorsque je tus, je le fais de manière anonyme, ironisai-je.

Je jetai un œil dans sa direction, elle se mit à rougir. Je plaisantai à moitié, j'avais déjà tué.

— Je déconne, Lucy, mentis-je.

Un silence s'installa dans la voiture, elle semblait réfléchir.

— Tu vas devoir rompre avec lui, affirmai-je.

— Je saurai le gérer. Je te promets que je vais le détourner de notre histoire.

— Tu as déjà dit ça hier et aujourd'hui il a faillit m'en coller une. Tu dois rompre avec lui, répétai-je.

— Je... hésita-t-elle, je suis désolée, mais je ne vais pas faire ça.

Déterminé à me faire obéir, je donnai un coup de volant violemment sur la droite et pris plusieurs routes jusqu'à trouver un chemin de terre. J'accélérai pour faire monter la pression dans l'habitacle pendant que Lucy commençait à s'agiter sur son siège.

— Où tu vas ? s'affola-t-elle, Stefan s'il te plaît !

Je ne la regardai pas et continuai à rouler jusqu'à m'enfoncer complètement dans les bois. Les roues de ma voiture tenaient bon alors qu'elles devaient supporter le choc des différents trous du sentier. Je stoppai net le moteur, Lucy semblait avoir arrêté de respirer, elle était en état de panique et ses yeux se remplirent de larmes. J'avais envie de lui faire du mal afin qu'elle comprenne que c'était moi qui décidais.

— Descend ! lui sommai-je d'une voix sombre.

— Je romprais avec lui, haleta-t-elle. Je ferai tout ce que tu me demandes.

— Pour le moment, ce que je veux c'est que tu sortes de cette foutue voiture.

Je parlai calmement mais mon ton était menaçant. Je me mis à la fixer pour l'intimider, elle me regarda, effrayée par ce que j'étais capable de lui faire, puis, résignée, elle posa sa main sur la poignée et s'exécuta. Je la suivis presque aussitôt et contournai le véhicule rapidement afin de me retrouver devant elle.

— Je veux que tu poses tes mains à plat sur le siège avant.

Elle fronça les sourcils, son visage afficha une expression terrifiée.

— Qu'est-ce que tu vas faire ?

— Te punir. Maintenant, pose tes mains, répétai-je.

Le regard qu'elle me lança me remplit d'une euphorie malsaine, elle avait peur et ça me plaisait de voir son expression désabusée devant mon attention. Comme elle ne bougeait pas, je lui attrapai moi-même ses deux poignets et les plaquait contre le siège. Mon entrejambe cogna contre son derrière, ce qui accentua mon excitation. Cette position était plus qu'implicite. N'écoutant que mon instinct pervers, je levai ma main et vins claquer une de ses fesses. Elle sursauta mais ne cria pas. Je recommençai deux fois puis décidai de la laisser tranquille. Je n'avais pas senti sa peau cachée par son jean, mais ça m'avait quand même fait un bien fou de la voir si docile et fragile. Cette fille était en train de réveiller les vieux démons qui sommeillaient en moi et ce n'était bon pour personne. 

Sombre Secret - dark romance - ( en réécriture)Where stories live. Discover now