Sombre Secret - dark romance - ( en réécriture)

CHAPITRE 6

LUCY

Je ne disais pas un mot de tout le trajet. Stefan m'avait foutu la trouille de ma vie, j'avais cru qu'il allait me tuer, que ma dernière heure était venue. Mais non, il m'avait frappé à un endroit intime pour atteindre un peu plus mon âme et pour mieux me contrôler. Sa perversité n'avait aucune limite. 

Parfois lors de mes rapports sexuels avec Simon, il lui arrivait de me donner de petites claques sans conséquences sur les fesses. Mais celles de Stefan avaient été brusques et violentes, elles m'avaient fait mal, presque plus psychologiquement que physiquement.

— Tu es malade, affirmai-je en tremblant lorsqu'il arrêta la voiture au sous-sol de l'hôpital.

— C'est maintenant que tu le remarques ?

— Ne me frappe plus jamais.

Il émit un rire moqueur qui me fit sursauter.

— Sinon quoi, Lucy ? dit il en posant sa main sur le dossier de mon siège.

— Sinon je te tuerai, parce que je refuse que tu fasses de ma vie un enfer, je préfère la prison à vie plutôt que d'être ta marionnette !

Il me donna une petite tape derrière la tête.

— Je rêve ou tu es en train de me menacer ? lança-t-il d'un ton sarcastique.

— Arrête.

J'essayai de retenir mes larmes, de lui montrer que je n'étais pas faible, mais face à lui tout devenait compliqué. Son côté obscur et sa manière de me regarder me faisaient perdre mes moyens. Le menacer était loin d'être la meilleure solution, mais je n'allais pas le laisser faire de ma vie son terrain de jeu. Comme je me sentis craquer, je baissai les yeux.

— Lucy, regarde-moi, m'ordonna-t-il, si l'on n'avance pas ensemble dans la même direction, on finira sans cesse par se disputer et je n'envisage pas que notre relation soit conflictuelle. Cependant, tu dois comprendre que quoi que tu fasses, quoi que tu dises, j'aurai toujours le dernier mot. Tu ne gagneras jamais face à moi.

Mes yeux s'étaient remplis de larmes alors que j'essayai de toute mes forces de les retenir. Sa déclaration me faisait prendre conscience qu'à partir d'aujourd'hui ma vie ne serait plus jamais la même. Il n'allait pas me lâcher.

— Essuie tes larmes, exigea-t-il.

D'un revers de la main, je m'exécutai. Puis je reniflai.

— Ne me frappe plus jamais, répétai-je.

— Obéis-moi et je te promets que je ne le ferai plus. Commence par rompre avec Simon. Je ne veux pas qu'il soit sans cesse dans mes pattes. Auprès de tes collègues, tu leur diras que toi et moi on se fréquente.

— Est-ce qu'on peut discuter du cas de Simon ?

— Non.

J'hésitai à insister, mais il avait l'air déterminé et il n'allait pas revenir sur sa décision. Il ne pouvait pas me forcer à rompre quand même ? Mais qu'arriverait-il si je ne lui obéissais pas et Jusqu'où était-il capable d'aller ?

— Je t'en prie...

— Descends de la voiture, ordonna-t-il avant même que je ne finisse ma phrase.

Je sortis avant de glisser mon sac sur l'épaule, je sentis une main attraper la mienne. Je voulus la retirer. En vain.

— La police va sûrement venir aujourd'hui pour poser des questions sur l'agression, chuchota-t-il, tu diras que lors de ta pause, tu étais avec moi dans mon bureau, nous avons évoqué quelques cas de patientes et tu es repartie. Tu n'étais pas dans ce couloir ni dans les vestiaires, mais tu étais avec moi. Tu as bien compris ?