Mirage

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La nuit couvrait de son noir manteau
Les sombres rues qui couraient près de l'eau
Au loin j'entendais les clameurs
Bien inhabituelles pour cette heure
Les étoiles se reflétaient dans les flots du port
Et dans le ciel d'encre régnait l'odeur de la mort
Au loin j'entendais les cris d'une foule
Qui perturbaient le doux murmure de la houle
Un silence de plomb enserrait le fer des bateaux
Aucun de ces fiers navires ne troublait les calmes eaux
Seule la Lune argentée projetait un peu de lumière
Comme si elle voulait qu'au milieu de la nuit la mer ne s'éclaire
Mais au loin résonnait toujours les mêmes cris
Qui déchirent ce doux instant de quiétude et de poésie

Le ciel, la Lune, les étoiles, les eaux, le port
Tout ce calme ne respirait que la mort
Alors la tête dans mes mains je mis fin à l'illusion
Et je cessais de croire que ce calme était bon
Au loin se déroulait une pacifique manifestation
De jeunes humains emplis d'espérance et de passion
Mais que peuvent de nobles émotions
Quand s'exerce la force et la répression ?
Ils voulaient simplement demander l'égalité
Mais ils sont tombés, frappés par la haine
Ils rêvaient d'indépendance et de liberté
Mais leurs revendications se sont noyées dans la Seine

Et depuis je pense à ce tableau d'un autre âge
Moi qui pensait avoir enfin trouver une part de sérénité
Eux qui espéraient enfin pouvoir s'envoler
Mais tous ces espoirs n'étaient qu'un mirage

Melancholia Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu