Vieille Chanson

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Même si je chante les louanges de ma nouvelle vie
Il m'arrive encore d'entendre le vieux disque de la nostalgie
Car si je ne peux décemment regretter mon passé
C'est lui qui m'a permis de devenir ce que j'espérais
Je me souviens de cette jungle coincée entre quatre murs
Ou la loi du plus fort règne, n'en déplaisent aux dissidents
Au sortir de l'enfance les temps sont souvent durs
Et durant quatre ans mieux vaut ne pas être différent
Dans ce pré nos semblables ne sont que des moutons
Aveuglément ils suivent les puissants
Ils ne jurent que par le nombre, et sans nulle réflexion
Il poursuivent de leur vindicte tout ceux qu'ils jugent dissidents
Et si les mêmes termes se répètent en ces vers
C'est parce que ces bourreaux n'ont qu'un faible vocabulaire
Leur seul champ lexical est celui de la colère
Et ils châtient ceux qui tentent de s'imposer des barrières
En ces lieux nuls soutiens de la part de ceux censés te protéger
Eux qui tentent par tous les moyens de faire voir une fausse sérénité
Parce qu'ils ne désirent que de la tranquillité
Et pour l'atteindre ils n'hésitent à sacrifier
Ceux qui demandent un brin de soutien
Mais que pour aider il faut se salir les mains
Alors tu enfermes ta souffrance, et la souffrance t'enferme
Dans un cercle qui pousse à ce que dans ta tête germe
De noires idées qui te donneront de toi une vision erronée
Et qui ne feront que renforcer cette prison qui t'es imposée
Ainsi la société met elle fin à notre enfance
En nous enfermant ces années entre les murs de la souffrance
Et en ce lieu plus ton esprit s'allège
Plus tranquille sera ton collège

Il y a quelques temps j'aurai conclut par ces deux lignes
Mais aujourd'hui cette fin ne me parait guère maligne
Moi qui recherche perpétuellement les nuances
Puis je dire que cette sombre période n'était que souffrance ?
La réponse est bien évidemment que nous avions aussi des chances
Et qu'à l'époque jeunesse rimait encore avec insouciance
Si la société nous poussait à nous conformer
Aux standards que les dominants voulait nous imposer
Certains déjà tentaient de résister
A cette machine faites pour broyer
C'est là que se sont fondées mes plus vieilles amitiés
Merci à Bidule, Machin et au poulet fermier
Bien peu comprendront de telles références
Mais comprenez que tout n'était pas souffrance
Cette vieille chanson qui résonne dans un coin de ma tête
Me rappelle pourquoi je peux aujourd'hui avoir l'esprit en fête
Mais il me remémore chaque jour que c'est aussi
Sur mes peines et mes souffrances que je me suis construit
Enfin pour ne point garder une amère bile
Je ne garderait pas qu'au mauvais souvenir de ce vieux vinyle
L'armoire de ma mémoire est grande, et j'aurais la place de ranger
Le vieux poste neuronal dans lequel cette vieille chanson me rappelle les valeurs de l'amitié

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