Melancholia

Conscience Astrale

Dans le silence assourdissant des trop sombres nuits
Entre les astres qui semblent paisiblement endormis
Réside peut être une diaphane Muse
Qui souffle l'inspiration de sa cornemuse
Afin de s'adresser à ceux pour qui les rayons du soleil
Sont des flèches qui teintent les cœurs de vermeil
Eux qui jadis afin d'atteindre l'idéal d'Épicure
Coiffaient leur crinière de billes de mercure
Ceux qui ne jure pas que par les plaisirs de la chair
Mais que Vénus tourmente quand ils la sentent dans l'air
Alors ils comparent a tous les joyeux de la Terre
Ceux et celles à qui ils dédient leurs plus beaux vers
Mais Mars leur impose parfois d'intérieures guerres
Et leur tristes existences semblent frappées de la foudre de Jupiter
Est ce une blanche silhouette qui par un lien divin
Inspira à Verlaine ses poèmes saturniens ?
Mais dans ce cas comment ne pas garder rancune
Envers une entité à la lyre glaciale comme Neptune ?
Voici la une bien inutile question
Car le coupable n'est pas la création
Car si l'existence est parfois empreinte de souffrances
L'écriture nous offre une bienfaisante délivrance
Et si la poésie est une science
Grâce à elle le poète explore les consciences
Sous la clarté blafarde de la Lune
Avec comme seule arme sa plume
Il contemple les siècles vécus par l'humanité 
Entre ombre et lumière, il choisit la nuance
Et par ces vers, il nous rappelle que la vie est une chance
Champions de la mélancolie, de Verlaine à Corbieres
Leurs états d'âmes transcendent les ères
Magiciens des mots, de Ronsard à Appollinaire
Ils font du langage un calligramme enchanté par leurs vers
Car musique est le maître mot, de Rimbaud à Hugo
Et qu'elle enchante notre monde, jusqu'à le rendre plus beau
Résistants au conformisme, ils rappellent la liberté de l'art
Comme l'ont fait dans les années de terreurs et de noir
Desnos, Aragon Char, Cohn et Éluard
Car chacun leurs œuvres ont la force de milliers d'armées
Et éternelles sont leurs leçons, de Prévert à Mallarmé
Mais l'hommage serait incomplet
Sans parler de toutes ces mains levées 
Qui continuent à écrire leurs pensées
Leurs sentiments, leur mélancolie et leurs idées
C'est vous qui, en lui consacrant une part de votre vie
Rendez éternelle la poésie
Alors n'oubliez jamais la leçon
Qui nous rappelle les bienfaits de la modération
Au final nul ne peut définir d'où vient l'inspiration
Et chaque écrivain a une Muse qui remplit sa fonction 
Le poète est un explorateur de la conscience humaine
Mais c'est entre les astres que s'évade la sienne