Tant pis.

J'abaisse la poignée.

La porte s'ouvre.

Je manque une respiration. Je brandis mon déo avant de découvrir que ce n'est que le vent qui faisait tomber les objets. Ouf ! Mais je me rends bien vite compte que ce n'est pas le vent grâce à un bruit continu et des gémissements. Une porte cachée ce trouve derrière l'armoire. J'ouvre une nouvelle fois. Quelque chose de poisseux atterrit sur ma joue et mes mains. Je ferme les yeux pendant un instant avant de découvrir quelque chose. Je regarde mes mains, qui sont à présents rouges. J'ai un haut-le-cœur.

Ce n'est pas le vent.

Ni une personne.

C'est un ventilateur.

Un ventilateur qui déchiquetait le président de la Californie.

PDV Cébren :

Nous arrivons à l'hôpital. La voiture s'arrête et on détache nos ceintures. Ils ouvrent les portières, sauf moi. Papa me regarde bizarrement.

- J'arrive, dis-je pensive.

Je sors lentement de la voiture. On se dirige vers l'entrée que papa pousse. Quelqu'un nous attends à l'accueil, derrière un bureau blanc et rond. Il porte une blouse blanche d'hôpital. Derrière ses petites lunettes carrées se trouvent de beaux yeux bleus. Papa a les mêmes lunettes. Ses cheveux bruns mal coiffés lui donne un air sérieux.

- Bonjour, lance papa, tendu.

- Alain Audier ? demande l'autre.

- C'est bien moi.

- Le dossier médical s'il vous plaît.

- Oui...

Papa sort de son sac un petit livre. Mon carnet de santé.

- Alors, a-t-elle fait des...

Je n'entends pas la suite. Je viens de faire un bond en arrière le plus discrètement et m'enfuis en courant. Je pousse la porte en me faisant un bleu à l'épaule et cours dans la rue, me faufilant entre les gens. Je regarde, à gauche, à droite... À droite.

Je dois le faire. Il ne peut pas le faire sans moi. Mon meilleur ami à besoin de moi.

On est inséparable.

##

Le temps me paraît long sur le chemin. Je vois où je suis, mais je sais que je n'en suis même pas à la moitié. Papa et Blanche ont dû s'apercevoir de ma disparition soudaine. Je voulais revenir dans la petite rue devant l'église, là où on a rencontré Ludo. Je n'arriverai jamais à temps, songé-je au désespoir. Je dois demander à quelqu'un de me conduire chez moi... Mais qui ? Aucune voiture ne passait devant moi et les gens autour de moi étaient tous occupés. À croire qu'ils le font exprès.

Le soleil tape fort sur mon visage que je suis obligée de couvrir avec mon bras. Je suis sensible. J'attrape facilement des coups de soleil. Autour de moi, une vaste étendue de champs s'étend autour de la petite route sur laquelle je marche. Quelques arbres au loin qui me paraissent minuscule, se dressent sur de hautes collines vertes. J'ignorais qu'au printemps il faisait si chaud. Soudain je trébuche sur une pierre en me griffant le pied. Je tombe et roule sur le côté, atterrissant dans l'herbe. Je me redresse, portant une main à mon pied brûlant. Je le relâche aussitôt tellement qu'il me pique. Un liquide rouge s'en échappe. Génial... Manquait plus que ça... Et puis quoi encore, Ludo viendrait me chercher sur cette petite route par chance ?

Je m'aide de la rambarde pour me relever quand je découvre la voiture noire de Mme Turner foncer. Papa la conduite, visiblement fâché. Très fâché.

Les HooperWhere stories live. Discover now