Chapitre 2

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Mon père m'envoyait souvent à la boulangerie le matin pour aller acheter du pain.
Ce matin là :

- Joyce !

- Oui, Papa ?

- Tiens, va à la boulangerie qui est à coté du collège, et prend moi deux baguettes bien cuites!

- Oui, papa, j'y vais

Je pris l'argent, le mis dans ma poche, j'enfilai mes chaussures et mon manteau en un temps record. J'étais fin prête à y aller. Je n'allais que très rarement à la boulangerie que mon père m'indiquait, mais à une autre car je préférais leur pain à la première. Je courus, pour aller plus vite, vers la boulangerie. Arrivée en face de la boulangerie, je courus encore plus vite. Un bruit assourdissant pouvait se faire entendre de l'extérieur de la boulangerie. Je venais de me prendre la porte de la boulangerie, qui était transparente, en pleine poire... j'étais complètement sonné, j'avais mal au front !
La boulangère est sortie en se retenant de rire :

- Est ce que ça va ?

- Oui, oui, ça va, juste un peu mal au front.

On rentre dans la boulangerie, je prends mes deux baguettes, bien blanche, et avant de sortir, la boulangère a eu tellement pitié de moi, qu'elle m'a offert un pain au chocolat.

Je rentre chez moi, évidemment mon père me fait la réflexion pour les baguettes et le pain au chocolat, alors je lui ai expliqué. Il s'est seulement contenté de me regarder et de secouer la tête.

Samy et moi, nous nous sommes installés à table pour prendre notre petit déjeuner Je me préparai ensuite pour aller à l'école, je pris mon cartable et j'y allai. Oui, j'allais à l'école toute seule déjà, mon père ne m'a jamais accompagnée. C'est quelque chose que je lui ai reproché.

La maîtresse en C.E.1 était très sévère avec nous. Je ne l'aimais pas du tout, et je n'étais pas la seule à avoir ce sentiment envers elle. Quand nous arrivions en classe après la sonnerie, elle nous faisait mettre devant elle en file indienne et elle nous tirait les pattes de cheveux, vous savez, ce qui est tout petit juste à coté des oreilles. Sa faisait très mal. Ou quand on parlait trop, elle nous mettait sous une table.
Ce jour là, elle avait décidé de nous faire une dictée. J'étais si médiocre en dictée, que j'appréhendais ma note ! En plus, j'avais un stylo, qui commençait sérieusement à ne plus fonctionner. Une fois que la maîtresse nous avais rendu notre dictée, il fallait bien évidement la faire signer par nos parents quand on rentrait chez nous le soir. Moi je m'occupais plutôt du malheur de mon stylo que du mien.

Une fois rentrée à la maison, je voulais demander un nouveau stylo à mon père, et comme je n'étais pas très intelligente à l'époque, pour lui montrer que mon stylo n'écrivais plus, au lieu de lui apporté le stylo lui même, j'ai eu la merveilleuse idée de lui montrer ma dictée du jour.

Quand j'ai vu le visage de mon père se décomposé à la vue de ce 0/10 en dictée, j'ai voulu me dire "oh oh", mais j'en ai pas eu le temps, je me suis prise une grande baffe sur la joue. J'ai été sonné. Je me suis mise à courir dans ma chambre et je me suis caché sous mon bureau, je pensais que cela suffirais à ce que mon père ne vienne pas, mais j'eus tord car je l'entendais qui arrivais et qui criait :

- 0/10 ?? Tu as fais 10 fautes donc ! Tu vas voir ce que c'est de pas bien écrire français !

Arrivé à ma hauteur, oui, il s'est baissé, il m'a sorti par le col de sous mon bureau en me disant :

- Une faute, un coup de pied.

Ma belle-mère était derrière qui lui disais de ne pas me toucher, mon père n'entendait rien du tout, dans sa colère. Il m'a levé par le col, je touchais le plafond avec ma tête. J'étais terrifiée, je ne pouvais rien faire, mise à part hurler, pleurer et le supplier de me lâcher. Quand j'ai retouché le sol, je me suis dit c'est fini, mais non, là, les 10 coups de pieds sont venus se poser avec une telle force sur mes fesses que j'ai gardé les traces pendant très longtemps.
Je n'arrêtais pas de pleurer en lui disant que j'allais arrêter de faire des fautes, que j'étais désolé, mais rien y faisait,j'eu les 10 coups qu'il m'avait promis. En partant il m'a laissé seule dans ma chambre en larmes, aucune pitié pour moi et pour ce qu'il venait de me faire.

Finalement, mon père est revenu me voir avec un stylo neuf et je lui ai juré que plus jamais je ne ferais de fautes d'orthographe. J'ai tenu ma promesse, du moins j'essai de faire le moins de faute possible maintenant.

Et à partir de ce jour, mon calvaire a commencé, j'étais devenue son défouloir, mais surtout sa source de colère.

La Douleur Du Passé  [ EN COURS ]Where stories live. Discover now