Baby G

XVI

Ce soir là je suis sorti du club bien plus tard que prévu. Je suis restée dans le bureau du boss pour faire mes devoirs et suis partis une fois fini. Et franchement je regrette, à peine arrivé à la station de métro que je me fais attraper par un inconnu qui m'attire dans une ruelle vide et sombre. Sa main couvre ma bouche alors que j'essaye de hurler de toute mes forces. Personne ne semble s'apercevoir de mon besoin urgent d'un sauvetage. Je me débats autant que je peux mais sa prise est trop forte. Arrivé a bonne distance de la rue, il me pousse et me lâche enfin. Je m'apprête à hurler et à le frapper de toute mes forces aux partis mais m'arrête net en reconnaissant le policier du bar. La peur est remplacée par la colère et flic ou pas je comprend bien lui montrer que je le suis.

"Vous êtes malade !? Vous m'avez foutu la trouille ! Vous êtes un putain de flic vous devriez savoir que ce genre de choses ne se fait pas !"

Il me regarde sans dire un mot, il sort son paquet de cigarette de sa poche, l'allume tranquillement et prend une taffe avant de soupirer.

"Bonsoir, Baby G." Dit-il calmement.

Il se fou complètement de ce que je viens de dire. Est-ce qu'il m'a même écouté ? Je croise les bras sur ma poitrine et attends qu'il daigne enfin m'expliquer la raison de cet "enlèvement" en plein milieu de rue. La peur de ma vie.

Il continue de fumer, prend plusieurs inspirations de son stick appel mort alors que je persd doucement patience. Encore trois tafs et je me barre.

1...2...

"Il est temps." Finit-il par dire en me regardant sérieusement.

Je déglutis difficilement comprenant de quoi il est en train de me parler. Je ne dis rien et attend qu'il poursuive, je n'ai pas envie de le faire, c'est dangereux et je refuse de me mêler ou montrer mon visage a un gang. Je vie dans le secteur de ce gang s'ils me reconnaissent je pourrais finir dans une cave violé et/ou tuer. Mais comme il me l'a fait remarquer lors de notre première rencontre je n'ai pas le choix. Je commence clairement à en avoir marre de ces hommes qui me prennent pour un vulgaire outil jetable.

"Demain soir tu travailles."

Je m'apprête à protester ce n'est pas prévu que je travaille demain mais il me coupe tout de suite dans mon élan.

"Ce n'est pas une question. J'ai vu avec l'affaire avec Jo, il n'était pas trop pour mais j'ai eu les arguments pour le convaincre."

Je décroise mes bras les laissant tomber de lassitude, cette journée est plus longue que prévu.

"Dite moi ce que je dois faire."

Il s'approche de moi et l'odeur du tabac embaume mes narines et mes poumons. Je tousse et secoue ma main devant mon visage pour chasser la fumer toxique qui émane de lui. Il s'amuse de mon geste en me balançant une bouffer en pleine figure.

Je lui envoie un regard noir et m'éloigne d'un pas. Si seulement j'avais une bouteille d'eau...

"C'est simple, tu fais ce que tu fais tous les jours. Tu sers des verres, tu te dandine devant eux et essaye de rester le plus longtemps possible dans le salon VIP. L'idéal aurait été que tu sois une de danseuse... mais Jo à refuser." Il grimace sur ses dernières paroles alors que je remercie intérieurement Jo pour son refus catégorique.

"C'est tout ? Vous ne me demanderez plus rien après ?"

Ses yeux m'examinent des pieds à la tête comme si c'était la première fois qu'il me voyait. Je ne vois rien de malsain dans ce geste de sa part. Il n'est absolument pas attiré par les gamines de mon genre comme les autres pervers qui se réunissent dans la boîte. Il finit par relever les yeux vers les miens et hausse les épaules.