HEAVEN

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À peine ai-je le temps d'assimiler le fait qu'elle soit sortie que la jeune femme est déjà revenue, les bras chargés. Premier point, bien qu'inutile, le lieux dans lequel je suis est soit, petit a : très exigu ou petit b : la salle de bain se trouve dans sa chambre. Dans les deux cas, ses informations sont futiles.

Elle referme d'un coup sec la porte derrière elle à l'aide de son pied chaussé d'une sandale en cuir.

- J'ai remarqué que nous avons à peu près la même morphologie, alors voici quelques pépites venant de ma collection personnelle qui devraient te convenir, m'informe t-elle enjouée le visage plongé dans les tissus.

Elle dépose le tas de vêtement aux multiples couleurs et texture, au-dessus de l'évier. Jaune, Indigo, Vermeille ou Fuchsia, à frange, paillettes ou bien strass, tout y passe hormis ma palette habituelle constituée de teinte plus neutre.

Mon nez se retrousse, le coin de mes lèvres s'étire horizontalement à chaque nouvelle trouvaille, alors que j'explore l'amas de tissu. C'est tout bonnement abominable.

- Prends ce qui te plait !

Serait-ce malvenu de lui dire qu'aucun de ses vêtement n'entrent dans les grâces de mes gouts vestimentaires ? Certainement. En tout cas à sa place, j'enverrai une bonne patate dans le faciès de quelqu'un se permettant de le faire.

N'ayant pas l'intention de faire la difficile, je m'empare à la va vite d'un petit pull de Noël, qui ne m'a l'air à première vu pas trop irritant, ainsi que d'un jean rouge sang. Mieux vaut avoir l'air ridicule, qu'être nue.

Je met péniblement un pied devant l'autre car le frottement du jean sur mes jambes m'est désagréable et m'arrache de silencieuse complainte. Cela en devient presque douloureux lorsque je déplie trop brusquement mes genoux.

Je tourne la tête vers la gauche, croisant mon regard fatigué dans le reflet du miroir de la salle bain. Les os de mes joues sont saillants, me donnant l'air d'un cadavre et ne parlons pas de ses poches outrageusement violacées qui pendent sous mes yeux. Elles semblent interminables et grignotent même la naissance de mes pommettes, rendant l'aspect global de mon visage encore plus cadavérique si c'est possible. Moi qui pourtant arbore un teint mat toute l'année, c'est une première.

Je lève ma paume de main en l'air et mon reflet en fait de même. Je ris toute seule en me faisant un signe. Mettons cela sur le compte de la fatigue...

- Je pense qu'il est temps de faire les présentations, me dit alors la jeune femme, m'arrachant brutalement à ma rêverie enfantine. Je m'appelle Charly, se présente t-elle chaleureusement comme-ci le fait de me donner son prénom revenait à faire de nous des Best Friend Forever.

«- Je ne lui fais pas confiance. L'excès d'amabilité, c'est suspect. »

J'aurai pu donner mon prénom. C'est ce que toute personne normalement constituée ferait dans ma situation. Simplement par politesse. Mais je ne l'ai pas fait. Pourquoi ? La réponse est simple et je vais vous la fournir de suite. J'ai comme le pressentiment qu'elle en sait plus sur moi que j'en sais moi-même et cela ne me plait absolument pas. En même temps à qui cela plairait-il qu'un inconnu vous connaisse mieux que vous-même ? D'autant plus qu'Euphaïda ne semble pas non plus lui faire confiance.

- Charly ? m'étonné-je en relavant un sourcil, esquivant par la même occasion l'es présentations. Sans vouloir te vexer, n'est-ce pas un prénom plutôt masculin ?

-Eh non pas uniquement, rigole t-elle nullement vexée en venant s'asseoir à mes côtés, au bord de la baignoire. Tu sais, mes parents adoraient le téléfilm Charlie et la chocolaterie. Quand je dis adoraient, c'est plutôt qu'ils l'idolâtraient, rigole t-elle doucement le regard perdu dans le vague. Je disais donc, reprend t-elle quelques secondes après un silence pesant. Lorsqu'ils étaient jeunes, ils s'étaient jurés d'appeler leur premier enfant avec le même nom que celui du petit garçon. Et comme tu peux le voir, ils ont tenu leur engagement !

L'anecdote de l'origine de son prénom est plutôt amusante. J'aurais aimé pouvoir lui narrer à mon tour le récit de celui du mien, avoir eu l'occasion d'en parler avec mes parents autour d'un bon feu de bois ou même d'un repas convivial, peu importe. Mais ce n'est pas le cas, je n'ai rien eu de tout cela. Mon prénom avait simplement été griffonné sur un morceau déchiré de papier racorni que des personnes avaient enfoncés dans mon berceau. Alors je ne prend pas la parole et me contente de lui sourire.

Charly se relève, m'intimant de faire de même d'un bref mouvement de la tête.

- Il est temps que tu fasses un petit tour du propriétaire, s'exclame t-elle gaiement en ouvrant la porte, qui se flanque dans un bruit sourd. Après tout, tu risques de rester ici un bon bout de temps..., marmonne t-elle dans sa barbe.

Je lui souris encore une fois, comme-ci je n'avais rien entendu. Comme-ci car je n'ai pas fais tout ce chemin pour rester cloisonnée entre quatre murs aussi spartiate et confortable soit leur contenu.

Je lui emboîte le pas lorsqu'elle me guide à travers d'innombrables couloirs, sans s'arrêter. Mon regard vague ci et là, sans trop s'attarder par peur de la perdre de vue. Néanmoins, je relève que chacune des portes, toutes closes, sont ornementées d'une jolie « étiquette », où un ou plusieurs noms habillent le papier doré découpé en rectangle. On se croirait dans un hôtel, en plus personnalisé.

Nous ne croisons personne. Aussi bien lorsqu'elle m'indique par où trouver la salle de sport -qui je le crains ne me servira guère- que lorsqu'elle m'entraîne dans la cuisine à la pointe de la technologie.
Saviez-vous qu'il existait une machine lavant automatiquement votre vaisselle ? Je crois que cela s'appelle un essuie couvert ... Non. Un lave argenterie ? Toujours pas... Ce que c'est rageant, je l'ai sur le bout de la langue...
Ça y est, j'y suis ! Un lave vaisselle !
Pécheresse Annie, que cela nous aurait été utile à l'orphelinat, avec la tonne de couvert dont nous nous servions chaque jour.

Elle m'entraîne dehors à renforts de petites tapes dans le dos. Le soleil, à son zénith, m'éblouit tant que me vision devient sombre l'espace d'un instant, avant que je ne les clignent exagérément et que tout se rétablisse.
Le souffle coupé, le cœur au bord des lèvres, et muée d'un étrange pressentiment, je me retourne afin de contempler l'édifice monstrueux que je viens de quitter.
Mes yeux s'écarquillent et si je n'avais pas été autant sous le choc, j'aurai fondu en larme comme une petite fille devant son pire cauchemar.

«-Le manoir à madame Annie n'aurait pu trouver mieux comme sosie.»

- Ma chère Heaven, je te souhaite la bienvenue à l'académie ! s'exclame Charly en étendant ses bras de pars et d'autre de son corps, la demeure se dressant dans toute sa splendeur derrière sa frêle silhouette, alors que je me retiens, blême et tremblotante, à la rambarde afin de ne pas m'écrouler.

Le plus inquiétant dans cela est sans doute le fait que je ne lui ai jamais dit comment je m'appelais...

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Heyyyy, me revoilà après
une pose de....
Pffffiou, oulala, j'ai perdu le compte 🥺 En tout cas me revoici avec un
nouveau chapitre et
un autre de Soulmate en route !

Avez-vous aimés ce nouveau chapitre ?

Que pensez-vous de Charly ?

Mille bisous 🥰

Soulmate : Starry NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant