Éloigne toi

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J'ai espéré ne pas me souvenir de son adresse mais perdu dans mes pensées, je m'y rends sans même réfléchir au chemin. Je repense évidemment à toutes les choses que j'ai dit à Jaemin avant de m'enfuir lâchement sécher le dernier cours d'aujourd'hui.

Plus je réfléchis, plus je me rends compte que je commence à réfléchir trop tard. Mais j'ai toujours été impulsif, ils le savent, sous l'énervement je peux dire n'importe quoi.

Si je ne me trompe pas, c'est le seuil de sa porte juste sous mes yeux, je ne tergiverse pas plus longtemps et je frappe. Je n'entends pas ce qu'il se passe à l'intérieur mais moins d'une minute plus tard, la poignée s'abaisse, la porte s'ouvre et une femme que je ne connais pas apparaît. Je mets un temps à relever une ressemblance avec celui que je suis venu voir mais reste interloqué par son visage relativement jeune.

-C'est toi qu'a tabassé mon frère? me demande-t-elle calmement.

Je m'agrippe plus fort à la bretelle de mon sac à dos et me force à réfléchir à une formulation.

-Justement, il m'a sorti de là avant que je finisse à l'hosto. Tu peux le laisser entrer.

La demoiselle lâcha la porte et disparut dans les escaliers, me laissant avec Donghyuck qui tourna les talons, et je le suivis.

-T'es venu m'dire ce que t'as pas été foutu de me dire quand j'étais encore chez toi?

Il n'est même pas surpris que je soie venu chez lui, pas même que je sache où se trouve sa maison et c'est mieux ainsi. C'est des questions inutiles, écartées de la vraie raison qui m'a poussé à venir.

-D'abord pour te demander pourquoi t'es pas venu de la semaine. je dis en m'adossant au mur après avoir posé mon sac de cours.

-Pourquoi, je t'ai manqué? demande-t-il en s'asseyant sur une chaise haute.

Je lève déjà les yeux au ciel. T'énerve pas, Renjun, sois plus malin.

-Réponds pas à une question par une autre question.

Il rit et s'adosse confortablement dans sa chaise. Il ne me quitte pas du regard et sourit, d'un sourire mesquin, vicieux et satisfait; ça ne me plaît pas du tout. J'ignore ce qui me retient d'aller l'attraper par le col et de lui dire tout ce que j'ai en tête; mais je m'efforce de garder mon sang froid. Parce que ce qui me fait défaut depuis plusieurs jours c'est de ne pas réfléchir avant d'agir.

-Tu voulais pas qu'ils te voient comme ça. je déduis en le voyant incapable de m'expliquer. C'est ça?

Ses lèvres se pincent alors qu'il acquiesce en fuyant mon regard. Il était visiblement en train d'essuyer la vaisselle avant que je n'arrive et il s'y attache de nouveau alors que je marche vers le canapé de salon. Chamois, comme les rideaux et les abat-jours.

-Allez, sers moi une bière.

Il ne dit rien, je l'entends juste ouvrir la porte du frigo et la refermer et de s'approcher de moi. Il me tend une canette que j'attrape et ouvre sans attendre, constatant qu'il s'installe à côté de moi et me regarde; comme s'il attendait quelque chose.
Je bois une gorgée et sursaute, je manque de tout cracher.

-C'est gazeux, c'est quoi cette connerie?!

Il ne rit même pas, mais porte toujours son sourire vicieux sur ses fines lèvres alors que je le regarde, hésitant à lui jeter son stupide soda au visage.

-Du sprite. Tu t'es un peu cru dans un bar, toi.

Je soupire et fais basculer ma tête contre le dossier du canapé, en arrière. Je soupire mais à chaque fois que je ferme les yeux, je l'entends m'ordonner de le frapper et je frissonne; ce depuis tantôt.
Je bois une autre gorgée du soda, une main dans la poche de mon jean, puis je me rends compte qu'il ne me quitte toujours pas du regard même une fois assis juste à ma gauche, un genou presque sur ma cuisse.

Fuck off, sweetheart || renhyuckWhere stories live. Discover now