Chapitre 38

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- Je répète ma question, dit la mère de Newt en croisant les bras sur sa poitrine. Qu'est-ce que vous faites là ?

Newt entend Thomas déglutir à ses côtés. En même temps, sa mère peut faire peur quand elle vous regarde droit dans les yeux avec colère.
Newt inspire un bon coup et s'avance d'un pas vers sa mère.

- On vient chercher de quoi manger pour partir à la recherche de Teresa, dit-il avec conviction.

Il ne ment pas. Enfin, à moitié.
Derrière lui, Thomas gigote. Newt est sûr qu'il est en train de se demander ce qu'il fabrique.
Il reporte son attention sur sa mère qui a laissé tomber ses bras le long de son corps. Il peut voir dans ses yeux de la compassion, mais aussi un reste de colère. La partie n'est pas totalement gagnée.

- Newt ... Je comprends. Je comprends que tu veuilles retrouver Teresa, mais les policiers sont déjà sur le-

- Depuis combien de temps, demande Newt en fronçant les sourcils. Depuis combien de temps ils la cherche ? Deux jours maman ! Deux jours ! C'est énorme !

La mère de Newt pousse un soupire exaspéré.

- Tu exagères Newt. Arrête de vouloir jouer les héros. Deux jours c'est rien chéris. Il faut laisser le temps au policiers, ne t'en fait pas. Ils vont la retrouver.

Thomas voit Newt serrer les poings et s'approche pour poser sa main sur son épaule.

- De plus, continue la mère du blond, ce n'est pas une raison pour sécher les cours. Je vais appeler le lycée pour les prévenir que vous revenez cet après-midi. Monte dans ta chambre et emmène ton ami.

Elle commence à partir, puis s'arrête dans son mouvement. Elle tourne lentement sa tête vers Newt avant de lâcher :

- Tu as de la chance que ton père ne soit pas là.

Les yeux de Newt s'écarquillent. Il s'attendait à tout sauf à ça.
Thomas lui secoue l'épaule, l'obligeant à reprendre contenance.
Newt se défait de son emprise et commence à monter les marches, les pas de Thomas le suivant de près. Il ouvre la porte de sa chambre, laisse rentrer le brun sans un mot, et referme sa porte d'un geste sec. Il se retourne et regarde Thomas qui observe sa chambre avec attention.

- Tu veux t'assoir, demande Newt.

Thomas tourne sa tête brune vers lui et fait oui de la tête sans rien dire. Pour la première fois depuis que Thomas l'a embrassé sur la joue, Newt se sent horriblement gêné. Il ne sait même pas pourquoi. Peut-être est-ce le fait que Thomas est dans sa chambre et qu'ils sont seuls ? Pourtant, ils ont déjà été seuls. Ils ont même dormis ensemble une fois.

Newt tire sa chaise de bureau et fait signe à Thomas de s'assoir dessus. De son côté, il s'installe sur son lit, en tailleur. Un silence gênant se propage dans la pièce. Le blond passe distraitement sa main dans ses cheveux, tandis que Thomas n'arrête pas de bouger sur la chaise, cherchant probablement une position confortable. C'est d'ailleurs lui qui rompt le silence.

-On fait comment pour Teresa ? 

-Comme prévu, répond Newt en s'allongeant sur son lit, les bras derrière la tête. Je vais chercher ma batte de baseball, à manger, plus deux ou trois autres trucs et on se casse de là.

Thomas sourit et se lève de la chaise pour rejoindre le lit. Il monte à quatre pattes dessus et fait face à Newt qui se redresse sur ses coudes. 

-J'aime quand tu fais ton chef, lâche Thomas avec un sourire en coin. 

Newt fronce les sourcils. Il raconte quoi là ? 

- Qu'est-ce que tu dis encore ? 

- Que j'aime bien quand t'essaye de tout contrôler, répond calmement Thomas en s'asseyant en tailleur. 

Ok, il cherche à le déstabiliser. Mais Newt est plus fort à ce petit jeu. Il lance un coup d'œil à Thomas et se rapproche de lui pour être assit sur les genoux en face de lui. 

-Je contrôle toujours ce que je fais, dit le blond en se penchant vers Thomas avec un rictus carnassier collé au visage. Dans n'importe quelle situation. 

Il prononce la dernière phrase avec un clin d'œil pour souligner le sous-entendus. Son visage s'avance encore plus vers celui de Thomas. Il a voulut commencer à jouer avec lui ? Il va voir ce qu'il va voir. Et c'est avec ravissement que Newt voit déjà les joues du brun se teinter de rouge. Un rouge dû à leur rapprochement ou à la phrase de Newt ? 

-Tu veux vérifier si je contrôle tout, tout le temps, demande Newt en se mordant la lèvre. 

Thomas pique un fard et se recule précipitamment. 

-C'est bon. T'as gagné. J'arrête de te provoquer, marmonne celui-ci en essayant de cacher la gêne sur son visage. 

Newt sourit d'un air triomphant et s'assoit à côté de Thomas comme si de rien n'était. 

-Comment ça ce fait que tu sois aussi sensible à mes remarques ? 

Thomas arrête tout mouvement et se tourne vers Newt. Ses yeux caramel trouvent subitement ceux plus sombre du blond.
Et le temps s'arrête.
C'est la première fois que Thomas se permet de se perdre dans le regard de Newt. Et c'est la première fois que leurs yeux se rencontrent sans qu'il ne soit face à face en train de se battre. Et putain qu'ils sont magnifiques les yeux de son blond.

-J'aimerais bien le savoir moi aussi, souffle Thomas pour répondre à la question de Newt. 

Sans qu'ils n'aient besoin de se concerter, leurs visages se rapprochèrent encore plus. Les yeux plongés dans ceux de l'autre, leurs respirations se mélangèrent et leurs lèvres se frôlèrent. 

-Newt ? Je peux entrer ? 

Le blond se recule précipitamment de Thomas, une lueur de surprise et d'effroi traversant son visage. La voix de sa mère l'a sortit de sa transe, comme on sort d'un rêve où on tomberait dans le vide et où on se réveillerait avant de percuter le sol. Thomas n'est pas mieux. Son visage passe du cramoisi au blanc en quelques secondes et il se lève subitement du lit. 

La porte s'ouvre à cet instant, et la mère du blond entre dans la pièce en fronçant les sourcils. 

- Tu pourrais répondre quand je pose une question. Le lycée est prévenus, vous y retournez cet après-midi. J'y veillerais personnellement.

Newt fait oui de la tête, sans quitter Thomas du regard. Le brun se frotte le bras avec énergie, les yeux rivés au sol.

- Tout va bien, demande la mère de Newt en sentant le malaise qui règne dans la pièce.

- Oui, souffle le blond. Nickel. Je vais juste ... aller au wc. C'est ça. Je vais aller pisser.

Il sort de la pièce sans un mot, ses yeux quittant Thomas précipitamment. Il se dirige vers les wc d'une démarche rapide, son coeur battant la chamade comme jamais. Une fois arrivé à bon port, il rentre dans la petite pièce, ferme la porte et se laisse tomber contre. Il ne sent plus ses jambes et l'image des lèvres de Thomas à quelques centimètres des siennes revient dans sa tête avec fracas.
Il a faillit l'embrasser.
Il a faillit embrasser son pire ennemis.

Mais peut-il encore le considérer comme son ennemis ?

I Hate you, I love you Where stories live. Discover now