Chapitre 4

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- Te voilà enfin ! Tu faisais quoi ?

Thomas ne bronche pas, étant habitué à cet acceuil plus que froid. Pas de petit bonjour, pas de petite marque d'affection, les Edison ne sont pas du genre doux et prévenants, encore moins avec leur fils.

Le brun baisse la tête, se tordant les mains dans son dos, se demandant comment il va annoncer à ses parents qu'il était en colle. Oh et puis zut, autant y aller franco, la punition sera la même !

- J'étais en colle, marmonne-t-il, les yeux rivés sur ses chaussures.

-Encore ? Mais tu ne sais faire que ça de ta vie ou quoi ? Pense un peu à la réputation de la famille nom de dieu, hurle le père, le visage contracté par la colère.

William Edison est un homme grand et fort. Tout chez lui montre sa puissance, que ce soit ses yeux gris perçants, sa mâchoire carrée, sa carrure imposante, son nez droit et aquilin, ou bien ses cheveux noirs tirés à quatre épingles. Patron d'une lourde entreprise, il souhaite que Thomas prenne sa succession quand il sera trop vieux, que le brun soit d'accord ou non.

- Tu nous fait honte, Thomas. Tu ramènes des filles toutes les nuits, tu rentres de fête complètement soûl, tu passes ta vie en colle, lui dit sa mère en comptant sur ses doigts ce qui, à ses yeux, fait de Thomas un mauvais garçon. Tu nous fait honte, bordel ! Tu sais ce que les gens pensent de nous, dans le quartier ?

Jamais Thomas n'avait eut autant envie de disparaître sous terre. Les paroles de sa mère, la réputation de la famille, son avenir, tout ça est en train de le rendre dingue et lui gâche la vie constamment. Il n'y a que cela qui compte pour ses parents.
Et par dessus tout, Thomas est un enfant non désiré, Kate Edison étant tombée enceinte lors du décollage de la carrière de son mari. Des jumeaux en plus de ça, Thomas et Teresa.
Elle les a pratiquement élevé seule, William étant toujours absent à cause de son travail. C'est elle qui a légué à son fils ses cheveux brun et ses yeux caramels. Mais pour ce qui est du reste de sa personnalité, personne ne sait d'où elle vient.

- Non, je ne sais pas, répond Thomas, avec sincérité. Et je m'en fous, pour tout t'avouer ! Je m'en fous de ce qu'on peut penser de nous ! Vous ne savez même pas vous occuper de vos enfants correctement, il n'y a que la réputation de la famille et l'argent qui compte ! Vous n'avez jamais daignés à me jeter le moindre regard, autre que pour me juger en silence !

Thomas reprend son souffle, se sentant légèrement soulagé d'avoir lâché tout ça. Sa mère le fixe d'un regard blasé, les bras croisés, alors que son père le jauge froidement, sa bouche réduite à un mince filet de peau.

- Monte dans ta chambre, Thomas.

Les larmes aux yeux, le brun monte les escaliers 4 à 4 et claque la porte de sa chambre avec une énergie hors norme.
Il se laisse tomber sur son lit, serrant son oreiller contre lui en retenant l'eau qui stagne dans ses yeux et ne demande qu'à être libérée pour rouler sur ses joues. Il n'en peut plus.
La porte s'ouvre doucement, laissant apercevoir la tignasse brune de sa soeur.

- Je peux entrer ?

Thomas lui répond d'un grognement, délaissant son oreiller pour se tourner vers elle.

I Hate you, I love you Où les histoires vivent. Découvrez maintenant