Chapitre 2

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Le sang déserta mon visage alors que les deux membres des Forces Spéciales Psi entraient dans la boutique de la station essence. Je les regardai avancer vers le comptoir contre lequel j'étais appuyée, comme au ralenti. Durant toute leur progression, je me mis des claques mentales. Bon sang, pourquoi avais-je donc décidé de faire confiance à cet homme ?! Il avait dit qu'il n'appellerait pas les FSP... évidemment, vu qu'il les avait déjà prévenus ! Mon coeur battait si vite qu'il semblait vouloir sortir de ma poitrine alors que mon souffle se précipitait.

Le Père Noël qui n'était d'un coup plus si sympa leva les yeux vers les FSP et leur décocha un sourire on ne peut plus professionnel.

-Messieurs. Que puis-je faire pour vous ?

Je baissai la tête pour ne pas qu'ils voient mon visage, les observant à travers mes cheveux. Ils avaient l'air assez jeunes, je ne leur donnais pas plus de 30 ans. Et surtout ils n'étaient pas en position offensive. Leur attitude semblait posée, comme j'avais rarement vu des FSP l'être. Ils ne sont pas là pour vous, souffla une petite voix dans ma tête. Même si je me fiais à cette petite voix -et ce n'était pas le cas-, je ne pouvais cependant pas me détendre tant qu'ils étaient là. Autant rester prête à détaler en cas de besoin. Christian ne bougea pas de son escabelle, mais je pouvais remarquer qu'il s'était crispé. Et puis même si ces hommes n'étaient pas agressifs, leur revolver, leur scanner et l'appareil produisant cet horrible son étaient toujours pendus à leur ceinture, comme une menace.

-Il y a encore moyen de faire le plein ? demanda l'un d'eux d'une voix haut perchée pour un homme. Ou vous n'avez plus d'essence ?

-Bien sûr, bien sûr. Dîtes-moi combien de litres vous en voulez, je vais m'en occuper. Maria, tu veux bien terminer d'approvisionner les rayonnages ? Les caisses sont dans la réserve.

Il me fallut un long instant pour comprendre que la dénommée Maria eh bien... c'était moi. Et ce fut seulement son regard insistant qui me le fit comprendre. J'hochai la tête et me redressai légèrement pour contourner le comptoir. Je sentis les regards des FSP me suivre, mais la voix de l'homme les empêcha de continuer.

-Venez avec moi, je vais vous faire le plein.

Je jetai un regard que j'espérais désinvolte par-dessus mon épaule pour voir les deux hommes hocher la tête. L'un d'eux regarda tout de même Christian en fronçant les sourcils.

-Quels âges ont-ils, vos employés ? Ils me semblent bien jeunes...

J'écarquillai les yeux. S'ils demandaient à voir nos pièces d'identité ou, pire, s'ils tentaient de nous scanner pour vérifier que nous n'apparaissions pas sur le réseau des FSP, nous étions foutus. Le propriétaire de la station essence rit, mais son rire me parut un peu trop forcé.

-Vous trouvez ? Il me semble pourtant que Chico fait beaucoup plus que ses 20 ans ! D'ailleurs, Chico, quand tu as fini, tu vas aider Maria ?

En bon Vert, Christian comprit dans la demi-seconde et hocha la tête.

-Compris, chef, répondit-il avec un accent mexicain des plus convaincants.

Christian hocha la tête et je compris à son regard qu'il avait saisi quelque chose qui m'échappait.  L'un des FSP partit devant mais celui à la voix aiguë resta avec nous, observant mon ami d'un air suspicieux.

-Détendez-vous, officier. Vos collègues qui sont passés il y a deux semaines ont eu la même réaction. Ils ont déjà vérifié. Ce sont seulement des étudiants que j'aide. Les universités sont chères vous savez, conclut Père Noël avant de jeter un regard à Christian. Évite peut-être de trop t'esquinter sur cette alarme. Si elle te résiste tant, on appellera un électricien.

Let the Sparks Fly {Darkest Minds} - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant