La Vie est une Tragédie

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ACTE V

SCÈNE PREMIÈRE

EDMOND. - Vous l'avez entendu, j'ai pour ordre de vous tuer.

CECIL. - En effet, mais sommes-nous obligés d'en arriver la ?

EDMOND. - C'est fâcheux mais je me dois d'obéir à l'Ancien, en outre, cela rend service à ma mère et à mon frère.

CECIL. - Je l'entends, vous choisissez donc cette option.

EDMOND. - Effectivement.

CECIL. - Dans ce cas, en garde ! (Il dégaine son épée).

EDMOND, en sortant son épée. - Préparez-vous mon frère.

(Ils se battent, Edmond prend un coup puis vient le tour de Cecil).

EDMOND, en plantant Cecil. - Ha !

CECIL, blessé à l'épaule. - Ce n'est rien, prenez cela ! (il tranche la gorge d'Edmond).

CECIL, s'adressant au cadavre d'Edmond. - Vous vous êtes bien battu mon très cher frère.

(Cecil se dirige vers l'étage supérieur du château).



SCÈNE II

Entrent des GARDES.

GARDE 1, parlant à Cecil. - Halte-là !

CECIL, en fuyant le garde. - Vous ne m'aurez point !

GARDE 2, apparaissant devant Cecil. - Vous voilà dans de beaux draps ! Qui ne vous aura point ?

CECIL. - Que me voulez-vous ?

GARDE 2, au garde 1. - Tu entends ça ? Il se demande ce qu'on lui veut.

GARDE 1. - Quel sot alors qu'il vient de famille royale !

CECIL. - Taisez-vous bon sang !

GARDE 1. - Tu fais le malin alors que tu es en mauvaise posture ?

GARDE 2. - Tu es le fils du roi Gonzague non ? Dans ce cas tu dois avoir du foin dans tes bottes !

GARDE 1. - Il est vrai. Tu vas être réduit au bâton blanc ! Ah ah ah !

GARDE 2, riant. - Ah ah ah !

CECIL. - Bon, que voulez-vous ?

GARDE 2. - Tiens toi tranquille, on va t'amener à l'impératrice et au prince. Elle souhaite discuter avec toi.

CECIL. - Dans ce cas, ne perdons pas de temps.



SCÈNE III

ZENJI et STEPHANIA entrent.

GARDE 1, jetant Cecil à terre. - Le voici Votre Majesté.

STEPHANIA. - Merci bien.

CECIL. - Je vous rencontre enfin, impératrice des Terres Perdues.

STEPHANIA. - Cela fait longtemps, Cecil.

CECIL, surpris. - Que dites-vous ?

STEPHANIA. - Je dis que cela fait longtemps que nous ne nous sommes point vus.

CECIL. - Je ne comprends pas bien, pourriez-vous être plus claire ?

ZENJI. - Quelle insolence ! Parle mieux à notre mère, l'impératrice des Terres Perdues.

CECIL, d'une confusion extrême. - A-attendez ! Seriez-vous en train de me dire que vous êtes ma génitrice ?

STEPHANIA. - C'est cela.

CECIL. - Non, c'est impossible...

STEPHANIA. - Pourtant, tel est le cas. J'ai aimé, autrefois, Gonzague, ton père, c'est avec ce dernier que je t'ai eu, Cecil. Avant toi, j'ai eu Zenji, et après toi Edmond. Il faut que tu saches que Edmond est ton véritable semblable, tandis que Zenji ne l'est point.

CECIL. - Zenji est donc un bâtard ?

ZENJI. - Je le suis.

CECIL. - Je l'entends.

STEPHANIA. - Ton père m'a beaucoup fait souffrir, c'est pourquoi je me suis échappée de Saint-Joseph le lendemain de ta naissance. J'ai créé le Royaume des Terres Perdues, un royaume très loin de celui de Saint-Joseph, et un royaume camouflé par une relique créée par Nyx, la Déesse de la Nuit.

CECIL. - Un royaume camouflé ?

ZENJI. - Nul ne peut voir les Terres Perdues sans pénétrer à  l'intérieur de la sphère créée par la relique.

CECIL. - Pratique.

STEPHANIA. - Prendras-tu quelque chose à boire ?

CECIL. - Avec plaisir !

ZENJI. - Ne bougez pas mère, je lui apporte cela. (apporte du vin à Cecil).

CECIL, prenant le verre. - Merci bien, cela est fort aimable.

STEPHANIA. - Tu peux boire, il n'y a point de poison. Tu peux lui montrer l'exemple Zenji.

ZENJI, en buvant. - Voilà, tu peux boire, c'est du bon vin.

CECIL, buvant. - Pourquoi diable tant de bonté ? Vous ne vouliez donc point me tuer ?

STEPHANIA. - Je ne tuerai jamais mon fils, quelle idée.

ZENJI. - Alors je ne vais pas avoir à le... (un temps) tuer ?

STEPHANIA. - Que t'arrive t-il mon Zenji ?

ZENJI. - Mère, que contient (silence) ce vin ? Il est spécial, et (un long temps) point très bon.

STEPHANIA. - Ce vin ? Ah flûte ! Ce n'est point le bon vin que je t'ai donné, je comptais lui faire boire ce vin à lui et lui seul, mais j'avais abandonné cette idée, malheureusement, j'ai oublié de le jeter.

ZENJI. - Que contient ce vin ?!

STEPHANIA, pensive. - D'après mes souvenirs, j'y ai ajouté de la toxine botulique.

CECIL, souffrant et anéanti. - De la toxine botulique ?! Comment avez-vous osé ?! Non seulement vous allez me tuer, mais vous allez aussi tuer votre fils favori.

STEPHANIA. - Je n'ai jamais aimé mes enfants, je vous ai seulement vu comme des outils.

ZENJI. - Je vous aimais, mère... (il s'éteint).

STEPHANIA. - Je suis heureuse de l'apprendre.

CECIL. - Vous êtes abominable.

STEPHANIA. - Il faut bien être ainsi pour être au pouvoir.

(Cecil trépasse).

STEPHANIA. - La naïveté conduit à la tragédie,
Alors la tragédie n'est autre que la vie.

(Tous sortent).




FIN

L'Exil de CecilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant