CAPPUCCINO┃l.sané (✓)

6 ; numéro et baiser.

Amanda laisse échapper un rire incrédule. Elle n’arrive pas à croire que toute cette situation est réelle, alors juste pour être certaine qu’elle ne rêve pas, elle plante ses yeux dans ceux de Leroy et répète lentement :

— Tu as une Lamborghini et elle est bleue. Et juste pour vérifier, tu veux aller à un rendez-vous avec moi, c’est ça ?

— Ouais ! Je veux dire, si t’en as toujours envie. Je te jure que je comptais te parler de tout… ça.

Leroy termine sa phrase en désignant la télévision d’un geste vague de la main, et même un aveugle pourrait voir qu’il est clairement en train de paniquer. Ce qui aurait été plutôt drôle dans un autre contexte, parce que Amanda panique elle aussi. Alors elle tente de le rassurer, et même si elle ne pense pas complètement ses mots, le sourire que Leroy lui offre ensuite fait toutefois disparaître toute son anxiété.

— Tout va bien. Est-ce que tu vas venir me chercher avec ta Lambo ?

— Je viendrai te chercher avec ce que tu veux.

— D’accord, pourquoi pas ce soir ? Amanda demande tandis que Leroy lève un regard peu assuré vers elle.

— Ce soir ?

— Pour notre rendez-vous. Est-ce que tu peux venir me chercher ce soir ? Amanda l’interroge, et son sourire est si large qu’elle a l’impression que sa mâchoire risque de se déboiter à tout moment.

— Ouais, Leroy sourit timidement à son tour. Je peux venir te chercher ce soir.

Ils restent un moment silencieux, à se regarder droit dans les yeux et à se consumer d’amour l’un pour l’autre. Ils ne parlent pas, mais leurs regards en disent assez pour qu’ils n’aient pas à employer de mots. Puis Amanda se souvient du morceau de papier qu’elle a plié dans sa poche un peu plus tôt dans la matinée.

— Oh ! s’exclame-t-elle en l’extirpant puis en le poussant vers Leroy. Tiens, c’est pour que tu puisses m’appeler. Et m’envoyer des messages. Pour notre rendez-vous.

Leroy hoche la tête et sort son téléphone pour copier soigneusement son numéro. Ses mains tremblent un peu et il continue de fixer Amanda, presque comme s’il avait peur qu’elle disparaisse ou ne change d’avis. Sauf qu’elle n'a absolument aucune intention de le faire. Son téléphone vibre dans sa poche et Amanda le regarde pour voir un numéro inconnu s’afficher à l’écran.

— C’est moi, Leroy l’informe.

Amanda acquiesce avant d’enregistrer immédiatement le contact, et elle le sauvegarde ensuite directement dans sa boîte mail, juste au cas où elle perdrait son portable d’ici ce soir. Puis une fois que toutes ces choses sont faites, Leroy et elle se sourient comme deux parfaits imbéciles. Amanda ne semble pas pouvoir s’arrêter, car cet homme divinement beau vient de lui demander de sortir avec lui et viendra la chercher dans une Lamborghini bleue. Elle n’a aucune idée de la façon dont sa vie a basculé, mais elle est prête à saisir cette incroyable opportunité et à goûter au bonheur. Et c’est Leroy qui lui procure toutes ces sensations nouvelles.

— Je vais être en retard pour l’entraînement, Leroy se rend soudainement compte, les orbes rivés sur l’horloge sur le mur derrière Amanda. Vraiment très en retard.

— Okay, Amanda hoche la tête tandis que Leroy s’éloigne à reculons, les yeux de nouveau fixés sur elle. Je te vois ce soir.

Leroy approuve quand, brusquement, il trébuche sur une chaise et tombe lourdement au sol. Un silence choqué fait suite à sa chute avant que Amanda ne se précipite de derrière le comptoir pour le rejoindre. Elle l’aide à se relever et le palpe comme si elle était capable de sentir des fractures ou des ecchymoses sous ses vêtements.

— Ça va ? Amanda fronce les sourcils, inquiète.

Leroy hoche la tête, toujours les yeux écarquillés. Amanda réalise alors qu’elle se cramponne à ses avant-bras depuis tout à l’heure et s’éloigne vite.

— Je vais bien, Leroy murmure, et son expression attendrie la fait rougir jusqu’à la racine de ses cheveux.

— Tu ferais mieux. Je ne veux pas être poursuivie par des supporters de ton club parce que je t’ai accidentellement blessé. Ils ont besoin de toi cette saison.

— Je pensais que tu connaissais rien au football ? Leroy arque un sourcil.

— C’est le cas ! Amanda rougit davantage. Mais je dois m’y intéresser maintenant, je suis engagée.

— Tu l’es ?

Le regard de Leroy est plein d’espoir alors Amanda hoche furieusement la tête. Cette fois, Leroy parvient à la porte sans se blesser et Amanda le regarde partir en se sentant léger. Il se retourne une fois, juste avant de sortir et lui fait un signe de la main adorable. Puis Leroy part, et Amanda peut respirer pour la première fois en une heure. Elle est sur le point de retourner à son comptoir, mais la cloche sonne à nouveau. Soudain, Amanda sent la main de Leroy, douce sur sa joue, l’attirer vers elle et ses lèvres effleurer les siennes.

Ils se séparent en haletant et Leroy bredouille :

— Je ne pouvais pas partir sans faire ça, je suis désolé, j’aurais dû te demander la permission en premier.

— C’est bon, Amanda rit, ce qui déclenche un sourire sur son visage. Je voulais que tu le fasses. Et tu vas vraiment être en retard pour ton entraînement.

Les yeux Leroy s’écarquillent et il s’enfuit un clin d’œil, la porte du café se refermant derrière lui avec un bruit sourd. Amanda lève les doigts pour toucher ses lèvres, un peu étourdie, ridiculement heureuse et rougissant comme pas permis. Puis tous les clients dans le café applaudissent, des acclamations retentissent aussi. Amanda cache ses joues brûlantes dans ses mains et gémit.

Elle a vraiment hâte d’être à ce soir.