11 ; match et trêve.

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Leroy ne saurait pas expliquer ce qui l’a fait tomber amoureux d’Amanda. Il sait seulement que lorsqu’il a commencé à la regarder, les heures semblaient être des secondes et il a remarqué tout ce qui était beau en elle. Ses yeux noirs bordés de cils épais dans lesquels il se perdait si facilement. Ses lèvres rouges et charnues sur lesquelles il voulait en permanence poser les siennes. Son nez adorable, qu’elle détestait profondément, mais que Leroy admirait tant. Ses longs cheveux bruns et bouclés qui cascadaient le long de son dos, ses mains pleines de cicatrices et son rire mélodieux. Pour Leroy, Amanda est une véritable œuvre d’art qui mériterait les plus grandes odes.

— Leroy, est-ce que tu m’écoutes ?

Leroy secoue légèrement la tête tandis qu’il reporte de nouveau ses yeux sur Amanda. La frustration prend alors place sur son visage, puis elle pousse un petit gémissement exaspéré lorsqu’elle réalise qu’il n’a pas retenu un seul mot de ce qu’elle vient de dire. Amanda est en pause pour le moment, et Leroy et elle en ont profité pour se poser à une table du café pour discuter un peu. Enfin, elle discute toute seule tandis que Leroy darde sur elle des regards subjugués. Il finit par la gratifier d’un sourire d’excuse et la prie de bien vouloir répéter.

— Tu vas m’écouter cette fois ? Amanda plaisante, et Leroy soupire en hochant la tête. Je t’ai dit que j’aimerai beaucoup aller au match Allemagne-Pays-Bas dans deux semaines.

— Tu veux venir me voir ? Leroy écarquille les yeux, surpris par sa demande.

Il adore avoir Amanda dans les gradins pendant une rencontre. Elle se place en permanence près du banc de touche et l’encourage de toutes ses forces. Sans compter qu’elle ne manque jamais d’arborer le maillot bleu ciel de City, avec le numéro dix-neuf floqué dans le dos. Et cette vision fait toujours battre le cœur de Leroy plus vite, le pousse à se dépasser un peu plus au fil des minutes. Il veut impressionner Amanda et la rendre fière de lui.

— Ouais, Amanda ascquiece et son agacement est perceptible dans sa voix. Mais je te l’ai déjà deux fois.

— Désolé, désolé, Leroy sourit en prenant ses mains dans les siennes. Je promets de t’écouter à partir de maintenant.

Ses yeux s’adoucissent aussitôt parce que, vraiment, il sait comment se la mettre dans la poche. Un sourire et un contact affectueux, et Amanda ne nourrit plus aucun sentiment désagréable à l’égard de quiconque. Pourtant, elle ne se laisse pas complètement amadouer étant donné qu’elle arque quand même un sourcil. Leroy se comporte de maniere bizarre ces derniers temps.

— Qu’est-ce qui ne va pas avec toi de toute façon ?

Leroy se contente de hausser les épaules, son sourire adorable ne quittant pas son visage. Amanda décide alors de laisser tomber en comprenant que son petit ami n’acceptera pas d’en dire plus, puis elle revient à la charge :

— Alors c’est d’accord pour que je vienne à ton match ?

Leroy a envie de se rouler par terre par ce que le mot d’accord est certainement le plus gros euphémisme qu’il ait jamais entendu. Alors il ascquiece furieusement, excité comme jamais à l’idée de passer un moment avec elle durant la trêve internationale. Amanda lui sourit à son tour, et elle profite de leur proximité pour déposer un baiser furtif sur ses lèvres. Leroy râle un peu—sa gourmandise est sans égale—puis il fond sur sa bouche sans lui laisser le moindre répit. Heureusement pour eux, ils sont à l’abri des autres tables ou ils n’auraient pas pu échapper aux regards indiscrets, ou bien aux flashs des appareils photos. Ils finissent par se détacher à regret quand la cloche retentit et que les portes s’ouvrent sur une joyeuse bande d’adolescents.

— Je dois y aller Le, Amanda souffle en essayant de se redresser, mais Leroy la force à rester assise pour la mitrailler de baisers.

Amanda est tentée de se laisser faire, mais elle finit par se relever sous ses plaintes avec un rire attendri.

— Je dois travailler, mais tu viens toujours chez moi ce soir, pas vrai ?

— Ouais, évidemment, Leroy déclare, la moue boudeuse. Mais tu vas me manquer d’ici ce soir.

Amanda se mord les lèvres pour ne pas sourire, puis elle lève les yeux ciel.

— Mais qu’est-ce que j’ai fait pour avoir un petit ami aussi collant ?

— Juste un cappuccino.

Sur ces mots, Amanda rit et se penche une dernière fois pour rencontrer les lèvres de Leroy. Il la regarde s’éloigner rapidement en lui lançant un clin d’œil complice, et il sourit encore comme un imbécile.

Sérieusement, Leroy ne peut pas être plus heureux.

CAPPUCCINO┃l.sané (✓)Kde žijí příběhy. Začni objevovat