Le monde de Mélis

Une amie

Mélis vit alors trois personnes arriver devant lui. Il se retourna et vit quatre autres adolescents lui barrer la route. Il était pris au piège. Le jeune garçon repéra parmi eux Jonas, Maxime, Yann et Elliott. Mais chacun portait une capuche et il eut beaucoup de mal à les reconnaître.

Alors ils se jetèrent sur lui. Mélis tenta de se défendre mais il y avait juste trop d'adversaire. Il tomba au sol et tenta de protéger sa tête. Il ressentait les coups de pieds qui pleuvaient, les rires de ses assaillants et plus que de la douleur, il se sentit humilié. Il reçut alors un coup dans la tête et il tenta de se relever mais il reçut un autre coup de pied dans le nez et encore un autre dans l'œil. Il avait terriblement mal et il était tout bonnement impuissant. Mais il ne pensait plus rien. Il subissait les coups sans bouger et sans même se défendre. Il avait perdu.

Cependant, si les coups ne cessaient pas, il allait commencer à avoir de sérieux problèmes. Et quand un coup le frappa dans l'arrière du crâne il se rappela qu'il avait toujours son couteau pour tailler du bois sur lui, dans la poche avant de son sac à dos.

Alors quand les garçons, visiblement lassés de frapper Mélis, décidèrent de partir, ce dernier, sous le coup de l'adrénaline, se releva très rapidement et attrapa son couteau. Elliott était tout proche, et il n'aurait pas le temps de réagir. Cependant Mélis ne fit rien. « Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pensa-t'il, Je vais pas tuer quelqu'un... »

Mais il voulait quand même avoir sa vengeance. Alors il cria: « Vous faites pitié les abrutis. Allez crever. »

Elliott se retourna donc avec un petit sourire et dit « En voilà un qui n'en a pas eu assez... tu veux un second round ? » Mais Mélis brandit alors son couteau et qui lui servait habituellement à couper du bois et répondit: « Avec plaisir. »

Les sept adolescents,  bien qu'en supériorité numérique, prirent peur et s'empressèrent de partir. Mélis retomba alors par terre. Il avait un mal fou à rester conscient. Alors, au sol, il se mit à pleurer. Il ne supportait plus rien: ce qui lui était arrivé avec sa mère, avec Margaux, son physique, sa vie, rien.

Il entendit alors une voix derrière lui: « Mélis ! Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? » c'était Margaux. Pourquoi était-elle encore là ? Il n'en savait rien. Alors, elle l'aida à se relever et l'amena chez elle avec son bras par dessus les épaules.

Margaux sortit les clefs quand ils arrivèrent devant chez elle et ouvrit la porte. Il s'assit sur une chaise de son salon et elle alla chercher des produits pour soigner Mélis. Quand elle revint, elle enduit un coton d'un peu d'alcool et elle l'appliqua sur une plaie de Mélis. La scène avait un aspect apaisant que le jeune garçon n'avait pas vu depuis longtemps et il se sentit nostalgique.

Cependant, ce dernier, légèrement gêné, essaya de tenir lui même le coton mais Margaux repoussa sa main. « Tiens d'ailleurs ma mère est allé faire une course. Tu as largement le temps de me raconter ce qu'il s'est passé.»

Alors l'adolescent expliqua toute l'histoire. Le visage de Margaux s'assombrit alors. « Du coup... c'est à cause de moi... dit-elle.
- Mais non... c'est moi qui ai décidé de me battre contre eux hier soir. Tu... tu n'y es pour rien... » tenta de la rassurer Mélis.

Alors elle fit un petit sourire avant d'appliquer un nouveau coton sur une plaie de Mélis. Cette fois-ci, ça le piqua avec force. Il grimaça sous la douleur et cela fit rire Margaux.

Alors elle amena Mélis jusque dans sa chambre et l'assit sur sa chaise de bureau. La chambre de Margaux était assez grande, la plus grande de la maison, et rectangulaire. Les murs étaient peints en bleus azur et s'y trouvaient accrochés de nombreuses affiches des personnages de mangas préférés de Margaux ainsi qu'un dessin que Mélis lui avait fait peu de temps au paravent sur « commande ». Il représentait Gon et Kirua de l'œuvre Hunter X Hunter. C'était la préférée de Margaux.

Son bureau où trônait fièrement son ordinateur éteint était contre un mur et elle possédait un grand lit double bleu. Dans sa chambre se trouvaient aussi quelques étagères et commodes sur lesquelles étaient posées des figurines de personnage de mangas et autres objets divers.

Mélis observa le bureau de Margaux et y vit des cahiers de cours,des babioles qui traînaient dessus depuis plusieurs années et un couteau. Un couteau ? « Eh Margaux pourquoi il y a un couteau sur ton bureau ? Demanda-t'il surpris
- Ah ça... c'est un couteau que j'avais prit un midi où j'ai mangé ici. » Répondit-elle visiblement embarrassée.

Margaux avait fait venir son ami dans sa chambre pour une raison précise: lui montrer ses trois nouveaux mangas. Il leur en fallait peu mais ils se mirent à en parler pendant plus d'une demi-heure. Au bout d'un moment Margaux se rendit compte que sa mère arrivait bientôt et que l'état de Mélis ne le rendait pas très présentable.

Alors ils sortirent tout deux de la maison de la jeune adolescente et se dirigèrent vers celle de Mélis. Mais sur le pas de la porte il se produisit une chose à laquelle le garçon ne s'attendait pas. Margaux le regarda dans les yeux et se mit à pleurer. « Bah... il t'arrive quoi Margaux ? Demanda Mélis gêné.
- C'est toi espèce d'abruti... tu m'as fait peur ! » s'exclama Margaux avant de serrer Mélis dans ses bras « Qu'est-ce que je ferais sans toi ? » Sanglota-t-elle.

Mélis, sous le coup de l'émotion, ne su quoi répondre. Il se laissa juste faire. Alors Margaux se retira et le regarda dans les yeux. Ses larmes coulaient à flots. Elle les essuya, tourna le dos et reparti.