Une journé éprouvante

14 4 5
                                    

Mélis se sentait mal. Il ne savait pas pourquoi, mais d'un côté, il mourrait d'envie de parler à Margaux, et de l'autre, il savait que ça serait stupide. Lui parler ne ferait sûrement qu'agrandir la douleur qu'il ressentait.

Néanmoins, il lui envoya un message: « Hey salut Margaux, si tu veux parler à quelqu'un à propos de Clément, je suis là ».

Il l'envoya sans réfléchir et le relut après. Il trouvait ça un peu bizarre finalement. Cependant, il reçut une réponse: « Heuuuuuu.... merci ? C'est gentil... »

Alors il se trouva stupide. Il lui envoya un dernier message pour lui dire qu'il était désolé et qu'il ne savait pas pourquoi il avait écrit ça puis il alla s'allonger sur son lit.

Il ressentait en lui comme un vide. Pourtant il était conscient que ce n'était qu'une déception amoureuse de collégien. Il ferma les yeux mais rien à faire. Elle occupait chacune de ses pensées. Il la voyait, là, à chaque seconde.

Il entendit alors son téléphone vibrer et alla voir ce qu'il en était. Margaux lui répondait: « C'est pas grave, mais là je n'ai pas besoin de t'en parler au fait ».

Mélis hésita; d'un côté, il voulait lui parler, et de l'autre, il savait qu'il devait la laisser tranquille. Le jeune adolescent finit par choisir la deuxième option en écrivant simplement « Ça marche, à demain. »

Alors il écouta de la musique. Et il eut l'impression que quelques instants, il ne pensait plus à elle. Ensuite, on l'appela pour manger. Il descendit et mît le couvert mais Margaux était de retour dans ses pensées.

Mélis était dépité. Alors, quand vint l'heure de se doucher, il se regarda torse nu dans le miroir de la salle de bain. Mélis s'en rendit compte: il se trouvait moche. Et son ventre ressortant légèrement le fit penser qu'il était gros.

Il alla se coucher, mais cette nuit là, encore une fois, il ne dormit pas. Certains événements le rongeaient littéralement de l'intérieur, et sa déception amoureuse en fût un petit supplémentaire.

Le lendemain, Margaux avait l'air angoissée. Elle regardait partout autour d'elle. Mélis lui demanda de se calmer mais rien n'y fit. Elle lui répondit que tout allait très bien.

Dans le bus, elle n'utilisa une nouvelle fois pas son téléphone, et, avant de rentrer au collège, Mélis eut l'impression qu'elle tremblait.

Mais elle faisait mine de rien et Mélis ne savait pas comment s'y prendre. Elle lui parlait et il lui répondait. Et c'était très bien comme ça, pensa-t'il.

Dans la cour de récréation, ses amis semblèrent remarquer que quelque chose n'allait pas mais personne n'en parla.

Mais c'est pendant le premier cours que Mélis se rendit compte de ce qu'il se passait. Avant même de rentrer, deux filles poussèrent Margaux et pouffèrent de rire. Mélis se retourna mais Margaux posa sa main sur son épaule et lui dit de laisser couler.

Ensuite, en classe, alors que Mélis était assis à côté de Margaux, une boulette de papier fut lancé sur cette dernière. Elle la déplia et lu ce qui était inscrit dessus. Avant qu'elle n'ait eu le temps de le ranger, Mélis lui tira des mains et lu à son tour.

Son expression changea alors du tout au tout. Sur le papier il était écrit: « Rentre chez toi McDo ».

C'était une phrase visant à insulter Margaux de « grosse » et ça, Mélis le comprit bien. Margaux avait beau ne pas être très mince, elle était encore plus loin d'être grosse.

Il s'énervait mais à nouveau, Margaux, au bord des larmes cette fois-ci, le supplia de se calmer. Ce qu'il fit, non sans peines.

Mélis réfléchit et se rendit compte que ce qu'il arrivait à Margaux ressemblait fortement à du harcèlement. Il vit d'autres événements pareils dans la journée, mais Margaux lui dit de se calmer à chaque fois.

Mais à la sortie des cours, Mélis n'en pouvait plus. Alors, il entendit un cris. Margaux venait de se faire jeter au sol par trois personnes: une fille et deux garçons, dont Elliott. C'en était trop. Il s'interposa entre son amie et ses assaillants et s'écria: « Eh ! Laissez la tranquille !
- Pfffff... allez dégage de là Mélis. J'ai rien contre toi, et puis tu ne voudrais pas t'attirer plus d'ennuis. Lui répondit Elliott.
- Mais t'es con sérieux ? Elle t'a fait quoi pour que tu la frappes ? Elle t'a mît un râteau ? Bah c'est tout ce que tu mérites enfoiré ! »

Mélis se trouva un brin trop violent mais il était entré dans une colère noire que rien ne semblait pouvoir stopper. Elliott se crispa. Alors il dit: « Dégage pauvre con, avant que je t'en mette une.
- Va te faire foutre Elliott. »Répondit Mélis

Alors le garçon à la droite d'Elliott se lança sur Mélis. Ce dernier l'examina en vitesse. Il n'était pas très grand ni musclé et n'avait pas l'air de savoir se battre. Mais avant qu'il ne se passe quoi que ce soit, Elliott arrêta son « homme de main ». Il lui dit: « Laisse Thibaut, je m'en occupe. »

Alors Elliott fonça sur Mélis et tenta de le frapper au visage. Mélis esquiva de peu et envoya son poing directement dans le visage de son adversaire. Elliott recula de quelque pas avant de revenir à la charge en donnant un puissant coup de poing dans le ventre de Mélis sous les yeux effrayés de Margaux.

Alors Mélis, fou de rage, attrapa le poing de son adversaire et le tordit avec force avant de lui donner deux puissants coup au visage. Elliott tomba au sol. Alors, Thibaut se jeta sur Mélis. Ce dernier reçu et lui donna quelques coups mais il n'eut pas le temps de voir Elliott se relever et l'attaquer également. La situation se présentait très mal. Mais Mélis ne lâcha rien et, dans un excès de rage, il donna un coup de pied dans le ventre de Thibaut qui s'effondra au sol. Alors il reçut un coup de poing dans le nez de la part d'Elliott. Mélis sentait quelque chose de chaud sur son visage. Du sang. Son sang.

Il se rendit alors compte de la situation. Il se battait devant le collège et il allait falloir que cela se termine au plus vite avant que trop de curieux se mettent à regarder. Mais c'était trop tard. Ils étaient presque encerclés par la foule.

Mélis donna alors un puissant coup de genoux sur le côté de la cuisse d'Elliott qui se tordit de douleur, avant de lui asséner un coup final dans la tempe qui fit tomber son ennemi au sol.

Alors Mélis alla voir Margaux qui était restée au sol, et l'aida à se relever. Il titubait. Ils montèrent dans le bus et son amie dit à Mélis un timide « merci ».

Mélis ne ressentait aucune fierté à avoir battu ses deux adversaires. Non, il était plutôt angoissé de ce qui pourrait lui arriver si le personnel du collège l'apprenait.

Et évidemment, il ne se rendit pas compte de son erreur.

Le monde de Mélis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant