Un mariage peut en cacher un autre | Charmione

Chapitre 5

Le vacarme qui régnait à présent dans le jardin s'atténua lorsqu'il pénétra dans la maison. Ici, rien ne venait briser le silence. Inspirant profondément, Charlie gravit les marches de l'escalier. Pourquoi donc le sort s'acharnait-il à ce point sur lui aujourd'hui ? « Va la voir » ! Elle était bien comique sa mère, franchement. « Et je fais quoi, moi, après l'avoir trouvée ? » Se demandait-il, agacé. Comme si elle n'avait pas pu envoyer Bill, Fleur ou même Angelina ! Entre filles, elles auraient très certainement su quoi faire, elles ! Lui qui vivait entouré de dragons, loin de toute agitation et de perturbations émotionnelles, qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir faire ?

Il n'eut malheureusement pas le temps de réfléchir à la question puisqu'il arrivait déjà devant la chambre des filles. Il ouvrit doucement la porte et remarqua dans un premier temps le bazar qui y régnait. Mais que c'est-il passé ici ? Lorsqu'une chaussure frôla sa joue, il tourna la tête et découvrit la raison de tout ce remue-ménage. Tournée face au mur, Hermione se tortillait dans tous les sens pour tenter de défaire le nœud de sa robe, situé au milieu de son dos. Figé sur le seuil, Charlie la regarda se débattre et jurer comme un charretier.

Au bout de plusieurs minutes cependant, les genoux et les bras de la jeune fille lâchèrent et elle se laissa tomber au sol. Agenouillée de la sorte, parmi tous les froufrous et les jupons de sa robe, elle paraissait tellement vulnérable que le cœur de Charlie se pinça. Son frère était un véritable abruti, il n'y avait rien à dire là-dessus.

Charlie se demanda encore ce qu'il avait bien pu faire à Merlin pour que celui-ci lui impose cette épreuve, avant de s'approcher doucement de la jeune femme.

- Hermione, je euh... C'est Charlie.

Imperceptiblement, il la vit sursauter puis se raidir.

- Je doute que tu veuilles voir quelqu'un, mais ma mère... Enfin, tu sais comment elle est... Elle m'a envoyé voir si tu allais bien, dit-il avant de se traiter lui-même d'imbécile

« Espèce de veracrasse, comment veux-tu que ça aille après ce qu'elle vient de vivre ! »

- Hum. Je vais bien, merci. Ne te préoccupe pas de moi, retourne auprès de ta famille. Dès que j'aurais enlevé cette maudite robe, je m'en irais et vous n'entendrez plus parler de moi.

- Comment ça ? Tu seras toujours la bienvenue chez nous. Mariée ou pas à Ron, tu fais partie de cette famille ! Affirma-t-il, déconcerté.

Hermione eut un petit rire dédaigneux qui fit froid dans le dos de Charlie.

- Bien sûr, ironisa-t-elle tout en se relevant.

Une fois encore elle tenta de défaire le nœud qui fermait sa robe et une fois encore, ce fut peine perdue.

Charlie fit alors un pas dans sa direction et la vit de nouveau se tendre. Sans tergiverser, il attrapa un des rubans du nœud pour tirer dessus. Et avant qu'Hermione n'ait eu le temps de la retenir, la robe tomba à ses pieds, révélant ainsi la lingerie en dentelle blanche qu'elle cachait dessous.

Déglutissant, le rouquin recula rapidement de deux pas pendant qu'elle enfilait rapidement un jean et un chemisier. Lorsqu'elle fut habillée, il l'entendit inspirer très profondément et sortir sa baguette pour envoyer se ranger toutes ses affaires dans sa valise. Elle ne se tourna vers Charlie que quand elle eut fini. Et celui-ci souhaita immédiatement que le sol s'ouvre pour l'engloutir. Parce que, si tout à l'heure, elle avait tout fait pour cacher ses sentiments devant la foule d'invités, elle ne prenait plus cette peine à présent.