𝟾 ¦ 𝙲𝙾𝙼𝙱𝙰𝚃𝚂 𝙸𝙽𝚃𝙴́𝚁𝙸𝙴𝚄𝚁𝚂²

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𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟾
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒉

     Quelques jours après cette conversation, Jean eut l'occasion d'assister à l'un des cours particuliers que Mikasa dispensait à Marco

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     Quelques jours après cette conversation, Jean eut l'occasion d'assister à l'un des cours particuliers que Mikasa dispensait à Marco. La salle d'arts martiaux se trouvait à une demi-douzaine de kilomètres, ainsi les deux garçons s'y rendirent tranquillement à vélo pour échauffer leurs frêles muscles. Un quart d'heure plus tard, ils s'arrêtèrent devant un bâtiment plutôt ordinaire à la façade blanche un peu salie par le temps. Une fois leurs vélos adossés contre une barrière et enroulés d'un épais anti-vol, Marco entraîna son ami vers la porte qu'il poussa. Si l'extérieur n'avait rien de remarquable, l'atmosphère changea du tout au tout lorsqu'ils pénétrèrent directement dans la pièce principale du dojo. Jean s'attendait à rentrer dans l'une de ces petites sales ternes semblables à celle où il avait fait une initiation au judo en primaire. Mais la vérité en était bien éloignée : vu de l'intérieur, la salle d'arts martiaux paraissait immense et presque intimidante.

     Du mouvement sur sa droite lui fit détourner le regard. Mikasa, le corps bien droit, mais complètement à l'envers, leur fit signe un signe de tête pour les saluer. Avant d'observer les lieux, Jean prit un instant pour admirer la jeune fille qui défiait la gravité en élevant ses pieds vers le ciel. Ses bras tendus ne montraient pas le moindre signe de faiblesse et Jean ne put qu'être impressionné. L'idée que Mikasa entraîne elle-même Marco lui parut soudain un peu terrifiante. Il se demanda s'il n'allait pas discrètement lui toucher un mot ou deux pour s'assurer qu'elle n'abîme pas trop son ami dans son dos. Juste pour être certain qu'il revienne en un seul morceau de ses séances d'entraînement...

     Laissant de côté ses petites inquiétudes, Jean prit une profonde inspiration avant de détailler avec attention la pièce principale du dojo. L'influence de l'esprit japonais se faisait sentir tout autour d'eux. Un parquet qui avait déjà bien vécu était posé au sol et des poutres verticales venaient séparer l'entrée du cœur de la pièce. Contrairement à la façade, le bois s'invitait ici dans la plupart des murs et s'élevait même jusqu'au plafond. Quelques pas devant les deux garçons, le sol était recouvert de véritables tatamis et non de simples tapis de gymnastique bas de gamme. Au fond de la pièce, une sorte d'autel avait été édifié. Le portrait en noir et blanc d'un homme japonais qui dégageait un certain respect surplombait quelques sabres soigneusement exposés à l'horizontale sur un présentoir.

     — On appelle ça le kamiza, lui souffla Marco qui avait surprit son regard. C'est en quelque sorte la place d'honneur de la pièce ou l'endroit le plus éloigné de la porte. Dans les dojo, on place généralement le portrait du maître de l'art martial pratiqué. Dis bonjour à Morihei Ueshiba.

     Avec sa grosse moustache blanche, le fondateur de l'aïkido les dévisageait d'un air légèrement sévère. Se sentant observé en retour, Jean préféra détourner les yeux. Sous leurs pieds se trouvait un grand paillasson qui rappelait silencieusement à chacun de ne pas salir le sol. Avec une certaine timidité, il imita les gestes de Marco qui s'en alla placer ses chaussures sur une étagère en bois incrustée dans le mur. Connaissant visiblement bien les lieux, le brun se dirigea vers une porte latérale qui donnait probablement sur un vestiaire. Mikasa choisit cet instant précis pour se remettre debout grâce à une galipette avant. Et même si ce n'était pas grand-chose, Jean ne se souvient pas d'avoir déjà vu une galipette aussi bien exécutée.

𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐊𝐈𝐍Where stories live. Discover now