Chapitre 18-Ne jamais retrouver ses amis

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Toute la bande était réunie : Javier, Giulietta, Intissar et le nouvel arrivant John.

Ils étaient assis sur le toit, et contemplaient leur ghetto.

John sirotait une bière paisiblement, Javier avait posé sa tête sur l'épaule de Giulietta, et Intissar partageait une écharpe avec John. Le froid s'était abattu sur la ville.

"Bon John, tu vas faire quoi ? Continuer les études ? demanda Giulietta.

-Bien sur ! La médecine c'est mon truc  !Et toi ? Tu vas faire quoi ? répondit il

- Continuer mes études en communication. fit Giulietta"

Javier s'écria :

"Les gars ! J'ai trouvé un boulot génial ! Pas besoin de diplôme ! Mon talent suffit juste ! Je vais créer des chaussures !"

Le groupe éclata de rire, puis ils se ravisèrent en voyant le visage offusqué de Javier.

"Mais c'est super mon amour !" s'écria John

Intissar applaudit puis annonça :

"Les gars... Vous savez que... Enfin voilà ça fait un moment que tout ça s'est produit et donc, je... Je pense que dès ce semestre je vais retourner sur les bancs de l'université pour faire de la traduction."

Ils se firent un câlin groupé puis fumèrent un joint, laissant la froideur de l'hiver et le vent emporter leurs douleurs bien loin.

"J'ai dit à mes parents que j'étais gay et que je sortais avec John... la voix de Javier brisa le silence

-Alors ? demandèrent le reste du groupe

-Bah je me suis fait taper par la chiffon de ma mère... Et elle a appelé ma famille à Cuba... Tout le monde est sous le choc et je crois qu'ils vont l'accepter tant bien que mal.

-Amen. ironisa Intissar

-Gloire à Dieu. reprit Giulietta

-Et vive le pape !" finit John

Ils s'applaudirent et éclatèrent de rire à l'unisson. John fit passer des nouvelles bouteilles de bière et ils trinquèrent à la santé de "l'archevêque de New York"

Cette déclaration fut suivie de nouveaux éclats de rire.

Le cœur d'Intissar se serra, elle riait alors que son frère ne pouvait plus rire...

Giulietta lui murmura discrètement : "Tu as le droit d'être heureuse. Tu es vivante."

Javier brancha la musique et c'est ainsi que le groupe finit la nuit, tous les quatre, sur un toit, avec un joint dans une main, une bouteille de bière dans l'autre et les hanches ondulant au gré de la musique.

Intissar avait les yeux mi clos et pensait au futur.

C'est à cet instant précis qu'elle comprit et que sa décision fut prise. Et rien ne la ferait changer d'avis.

Fais moi taireWhere stories live. Discover now