CHAPITRE TRENTE-QUATRE .2

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Il disparut en courant et Tranit s'accorda deux beignets fourrés avec une nouvelle tasse de lait. Adacie appela un autre enseigne auquel elle donna ses instructions pour que Tranit puisse trouver son terrain d'exercice au plus vite.

Lorsque le premier enseigne revint avec le druide soigneur, elle finissait sa deuxième tasse et se sentait repue. L'homme retira le pansement en posant quelques questions à Adacie qui se faisait soudain toute timide.

Tranit lui parla du regard fiévreux du matin. Le druide palpa et huma la plaie et décréta que la cicatrisation se passait bien, il augmenta quelques doses des potions et recommanda le moins d'exercices possible pour les jours suivants. Tranit le raccompagna, rassurée.

Elle s'assura que la petite Lonig allait s'occuper d'Adacie puis prépara ses affaires pour sa reconnaissance. À l'heure même où elle aurait souhaité être réveillée, on lui apportait sa monture déjà sellée et le peloton de patrouille se préparait en grande hâte pour l'accompagner.

À peine en selle, Tranit fut rejointe par la patrouille et rendit son salut à l'enseigne la dirigeant.

— Mon commandant, je pense avoir deux ou trois endroits qui vous conviendraient.

— Alors allons-y enseigne, ne perdons pas de temps.

Ils partirent dans un rythme endiablé. Que pouvait-on demander d'autre à de jeunes cavaliers débordants de vitalité et pouvant échapper à la routine d'une vie de casernement.

Tranit se laissa entraîner par leur rythme et apprécia un petit galop dès l'aurore. Les cavaliers l'amenèrent au nord-est, vers des terrains qu'elle-même ne connaissait guère.

Après un temps qu'elle estima à celui d'une pipe dégustée tranquillement, la patrouille arriva sur une sorte de terrasse rocailleuse. Elle était surplombée par une paroi assez plane puis une autre terrasse à trois ou quatre toises du niveau précédent.

L'ensemble n'était pas très long, moins d'une centaine de toises mais devrait convenir. Tranit grimpa sur le niveau supérieur. Assez large pour que deux cavaliers s'y promènent côte à côte ou que six hommes lourdement équipés fassent front.

Tranit se tourna vers l'enseigne.

— C'est très bien. Vous auriez d'autres endroits du même genre mais un peu plus éloignés ?

— À quelle distance mon commandant ? De l'autre côté de cette colline, il y a un endroit similaire, même longueur sauf qu'il est situé plus en hauteur. La pente pour y accéder est peut-être plus ardue pour des hommes à pied.

— On va y aller. Notez mes instructions. Je veux que cette plateforme soit fermée par une petite palissade à créneaux, comme on peut le voir en général sur les remparts des villes, comme Outre-berge ou Maubourguet. Vous voyez ce que je veux dire ?

— Parfaitement mon commandant.

— Bien, au bas de la paroi, je veux que ça soit nettoyé sur une largeur de dix à quinze toises.

Ensuite, vous voyez que le sol remonte aux extrémités pour rejoindre le niveau supérieur. Aux deux extrémités, je veux des abris, comme si l'on y installait une baliste ou une barbacane pour y abriter des hommes.

L'adjoint de l'enseigne notait à toute vitesse ce que Tranit ordonnait. Tranit observa l'endroit d'en haut, puis une nouvelle fois d'en bas avant de se déclarer satisfaite, l'endroit ferait l'affaire. Elle ajouta avant d'aller visiter le second lieu.

— Sur la terrasse supérieure, vous creuserez une rigole d'un pas de large au moins et la remplirez d'eau. Voilà, faites leur part de mes besoins, j'aimerais vraiment que l'endroit soit prêt pour cet après-midi. La demie de la première heure, ça serait possible ?

Le cavalier eut une petite hésitation à faire la conversion.

— Quatorze heures trente ? Oui mon commandant, le message va partir maintenant.

D'un geste, son adjoint qui venait de vérifier les codes utilisés pour le message, s'était emparé de son appareil de transmission optique et le dirigeait vers le haut de leur campement où Erwan avait installé un centre de communication. Deux cavaliers restaient avec lui alors que les autres rejoignaient le deuxième lieu.

S'y rendre était un peu plus difficile, mais comme annoncé, il comblait les souhaits de Tranit. Il allait permettre de corser les difficultés des exercices qu'elle voulait faire subir à ses hommes.

Elle indiqua ce qu'elle voulait changer, construire et tout fut scrupuleusement noté par un deuxième enseigne qui secondait le responsable de la patrouille.

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Vixii

Les Larmes de Tranit - 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant