La vertèbre C3*

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Cette page a pour but de parfaire votre culture Zandilandaise. Sa non lecture n'entraverait pas la compréhension du reste de l'œuvre. Mais il serait tout de même dommage de la zapper. Préparez une boîte d'aspirines.

La droiture de la colonne vertébrale du Public Non Roulant* facilite la libre circulation du Liquide Céphalo Rachidien. La pression de ce liquide qui irrigue la moelle épinière et les hémisphères du cerveau est libérée jusqu'aux terminaisons nerveuses. La position verticale leur est donc naturelle tandis que la position assise prolongée devient quasi impossible car la sur-pression permanente du liquide LCR irrite leur moelle épinière.

Par contre les zandis* naissent avec la vertèbre cervicale C3* non alignée par rapport aux autres. Elle freine le passage du liquide et ce processus n'est pas engagé. Leur posture naturelle demeure la position assise.

Bien que parfois suite à un traumatisme au niveau des cervicales, la vertèbre C3* échappe de ses cavités et se déplace, libérant le liquide en provocant d'irréversibles dégâts sur la moelle.

Leur vie bascule. C'est la cata.

Vous l'avez compris, Zandiland est peuplé à 92 % de zandis en fauteuil autoproclamés normaux en situation de validité qui doivent cohabiter avec un Public Non Roulant. Ces personnes en situation de handicap représentent 8 % de la population.

Les zandis*, le P.N.R.* et leurs enfants :

Au fur et à mesure des années le squelette du zandi vieillit et se fragilise. Les cavités osseuses qui immobilisent la vertèbre C3* dans sa position de rotation par rapport aux autres vertèbres, n'assurent plus leur fonction. C'est pourquoi bon nombre de zandis âgés terminent leur vie en marchant. Ils cumulent ainsi deux causes de discrimination (handicap et âge).

Les couples zandis ont des enfants zandis, sauf que... Il peut y avoir un problème lors de l'accouchement de la zandi* Maman : le bébé est mal placé et le cordon ombilical s'enroule autour de son cou. CLAC, la fameuse vertèbre cervicale C3* se déplace bien que les cavités osseuses soient présentes. La pression du liquide devient trop importante, provoque des dégâts plus ou moins réversibles et un nouveau petit bébé du P.N.R. voit le jour.

Si les parents zandis décident de le garder (ce qui arrive dans la majorité des cas), ils devront changer de voiture et déménager ou effectuer des travaux pour rendre leur logement accessible. Tout mettre aux normes, hauteur sous plafond*, aménager les toilettes et la salle de bain, prévoir des appuis fessier* le long des murs...et réorganiser leur vie, car leur enfant ne sera jamais en fauteuil comme les autres. Puis commencera pour eux le parcours du combattant (crèche, scolarité, centre de loisir, scolarité, adolescence, études supérieures...). Ils n'auront plus d'amis, leur famille va les éviter. Le couple risque même d'éclater ironisent certains handicapés du P.N.R. « debouts »* depuis plusieurs générations.

Quant à l'adulte zandi, le coup du zapin* peut le mettre « debout »*. Le traumatisme dû au CdZ* mais aussi certaines maladies dont la plus répandue est la cléroze*, rare certes mais existante. Le zandi passe par les cases 'déambulateur' puis « debout »*. Il effectuera un séjour en zapino thérapie* où il fera connaissance avec le sympathique Toяsadeur*. À la suite de ce parcours il retrouvera ou pas sa posture naturelle : assis dans un fauteuil, ou « debout »* jusqu'à la fin de ses jours.

Le couple du P.N.R. dont le handicap est héréditaire a toujours des enfants « debouts »*. C'est génétique. Leur blase se présente sous la forme P...N...R... (PioNèRe, PlaNtieR, PalaNdieR...) tandis que les autres P.N.R. sont des ex zandis (voir plus haut). La nature a oublié les petites cavités osseuses dont le rôle est de bloquer la vertèbre C3*. La posture assise leur est quasi impossible. Dès que l'un d'eux tente de se poser, une rigidité musculaire excessive apparaît. Ces contractures brusques et involontaires sont très douloureuses et créent une résistance au mouvement de flexion des jambes.

Chez le sujet handicapé âgé du P.N.R., l'origine de ses difficultés sera uniquement musculaire. Les efforts permanents que ces personnes déploient leur vie durant pour se maintenir « debout »* les ont fatiguées prématurément. On le comprend aisément car à Zandiland la position naturelle de l'homme est la position assise. Avec l'âge, chez certains d'entre eux, leurs jambes devenues flasques ne les portent plus et ils ont recours à un exosquelette pour se maintenir « debout »* puisque la position assise leur est interdite. Cette orthèse externe les aide à conserver la position verticale et leur permet de continuer de marcher.

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Appui fessier : coussin matelassé ergonomique fixé sur un support vertical ou le long d'une paroi comme dans nos transports publics.

Blaze : patronyme.

C3 (la vertèbre) : elle est en quelque sorte le talon d'Achille des zandis.

Cléroze : affection dont les syndromes associés sont le redressement évolutif et la perte progressive de l'équilibre. Symptômes dont l'apparition survient lors d'une nouvelle poussée.

Coup du zapin : (vulgarisation : le CdZ) choc au niveau de la colonne cervical à la suite duquel les zandis se retrouvent debout et doivent marcher. Quelle horreur !

Un « debout » / des « debouts » : membre(s) du P.N.R.

P.N.R. : « Public Non Roulant » (8 % de la population). Public en situation de handicap aussi appelé les « debouts ».

Plafond (hauteur sous) : les plafonds normaux des bâtiments de Zandiland sont à 1,654 mètre du sol et le P.N.R. ne peut pas s'y déplier complètement.

Redressement évolutif : syndrome insidieux d'évolution lente qui provoque un redressement inexorable du squelette chez le zandi jusqu'au moment où il ne pourra plus rester assis.

Toяsadeur : appareil de rééducation dont le but est de re-torsader la colonne (dés-aligner la vertèbre cervicale C3 du zandi ayant subit le coup du zapin. Ainsi le liquide rachidien n'irriguera plus certaines terminaisons nerveuses.

Zandi : personne en fauteuil en situation de validité (92 % de la population) autoproclamée normale.

Zapino thérapie : épreuve du Toᴙsadeur puis traitement intensif des conséquences invalidantes du coup du zapin dans l'espoir de replacer la vertèbre C3 dans sa cavité.

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Cela semble complexe mais en fait, c'est beaucoup plus simple que dans la vraie vie. 

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