Chapitre 4 - Le cours de chimie

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Hello hello voilà la suite pour le cours de chimie, si vous avez bonne mémoire vous savez ce que cela signifie !

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J'observe l'horloge murale en tapotant des pieds, cette heure d'anglais est un véritable calvaire. J'ai mal au crâne et je suis crevée, j'aurai voulu dormir des heures encore. Mais non mon cerveau en à décider autrement, je n'ai pas arrêté de repenser à cette vidéo. Le pire c'est que le match a eu lieu il y a trois jours et que je n'ai pas vu mon meilleur ami depuis.

Il m'a laissé un message vocale d'une voix grave et enrouée tôt le matin après sa soirée en m'annonçant qu'il était malade comme un chien et qu'il ne viendra pas. Sauf qu'il n'a pas dit non plus quand il déciderait de se pointer au lycée. Je me sens seule sans lui, je n'ai pas de super bonnes copines à qui je peux parler. En tout cas pas de ce que j'ai envie de parler. Gabin.

Je n'ai fait que l'observer du coin de l'œil, souriant bêtement quand j'arrivai à le croiser inopinément dans un couloir. Et j'ai bien cru que mon cœur allait exploser quand j'ai frôlé son épaule. Telle une groupie j'aurais voulu ne plus jamais laver mon pull et je me suis rappelé de ce que Ruben aurait pu me dire.

« T'es crade comme nana. »

Je soupire longuement en recopiant les prochains mots de vocabulaire à apprendre pour la prochaine leçon. J'ai pris tous les cours pour Ruben, mais je n'ai pas eu le courage d'aller le lui apporter. Ça craint, parce que je lui en veux de ne pas avoir forcé la main à Alec pour m'inviter aussi, ou qu'il me bombarde de messages pour me raconter leur soirée. Rien à part ce message vocal de douze secondes. C'est vraiment tout ce que je représente pour lui ?

La sonnerie stridente retendit dans la salle de cours et il est temps pour nous de nous séparer. Pas de chance, cette semaine je serai en cours de chimie tandis que les autres auront le plaisir d'aller au self une heure à l'avance et profiter des meilleurs desserts. Je marche dans les couloirs en sortant ma blouse blanche de mon sac, Ruben n'est jamais absent, ce sera la première fois de l'année que je me retrouve seul à ma table. Sans mon binôme, sans mon meilleur ami. Il me manque terriblement.

Je m'assois sur une table carrelée de part et d'autre dans le fond du laboratoire. Des fioles remplies de liquide violet sont disposées devant nous, ainsi que des tubes à essai. Une paire de lunettes en plastique de protection me fixe me rappelant que nous sommes en travaux pratiques et que je vais devoir supporter quelqu'un d'autre que mon meilleur ami. Il ne sait pas à quel point je vais le recevoir celui là quand il donnera signe de vie.

-Salut la place est libre ? me lance une voix masculine à ma gauche.

Alors que j'avais sorti, mon téléphone portable prête à incendier Ruben pour sa lâcheté, je relève la tête pour découvrir celui qui désire s'asseoir à mes côtés. Mon corps réagit plus vite que je ne pense, je reconnais des cheveux blonds et un regard azur hypnotisant me faire face. Mes joues s'empourprent, mon cœur s'emballe, détale prêt à sortir hors de ma poitrine et rebondir sur plusieurs mètres.

J'ai subitement très chaud, mes maintes sont moites, j'inspire profondément quand je réalise que je ne respire plus. Gabin sourit plus largement face à ma soudaine gêne plus que voyante. Il poste son sac en bandoulière en cuir sur le tabouret à côté de moi.

- Je prends ça pour un oui.

Tout respire la perfection chez lui, il sort de son sac un cahier soigné et des stylos en très bon état. C'est loin de ressembler aux feuilles volantes et aux capuchons mordillés que Ruben stocke sur son bureau. Je réalise que je ne lui ai pas répondu, je passe nerveusement ma main dans mes cheveux blonds, grimaçant en sentant la dizaine de nœuds qui emprisonnent mes doigts dedans.

-Bien sûr... Tu peux t'asseoir.

-Je suis déjà assis, aurais-je dû attendre un geste de ta part ?

Qu'est-ce qu'il est poli, doux et délicat. Même ses paroles glissent sur moi comme une caresse, j'en Frisonne en l'imaginant une seconde pousser ses doigts sur ma peau.

-Oui, oui tu es déjà assis.

-ça ne te dérange pas ?

-Non non non absolument pas, répondis-je en secouant nerveusement la tête de part et d'autre.

Gabin sourit et ouvre son cahier, reprenant là où nous nous étions arrêtés il y a deux semaines. Je suis sur un petit nuage, j'ai envie de sautiller et gazouiller comme un poussin surexcité. Mais ça risquerait de passer de la catégorie cool à ringarde en un instant. Le professeur s'installe à son bureau et nous explique la leçon du jour, nous avions pu voir la théorie ensemble la semaine précédente, désormais nous devions élaborer des hypothèses et les vérifier. Lorsque nous travaillons de manière individuelle, Gabin n'est pas très bavard, il note ses idées. Et vient enfin le moment tant attendu et peut-être un peu redouté, l'observation.

Le blond tire son tabouret pour se rapprocher de moi, son genou frôle à peine le mien. Et a chaque fois qu'il le fait je m'électrise davantage. Je n'arrive pas à détacher mon regard de lui alors qu'il agit l'éprouvette devant lui. Aussi près, je n'avais jamais pu voir à quel point il était musclé.

-Je pense qu'on a mis trop de fluor dans ce tube à essai, regarde le résultat.

Je bifurque aussitôt sur l'expérience, j'ai un mal fou à me concentrer en sa compagnie. J'ai déjà du mal avec Ruben, mais c'est uniquement parce qu'il fait l'idiot. Je tente de répéter chaque mot dans ma tête avant de parler.

-C'est parce que tu n'as pas rajouté le dioxygène liquide, regarde.

Sans réfléchir, j'attrape le produit dans mes mains et le verse dans la mixture de Gabin. Au moment où je ramène ma fiole vide, le dos de ma main effleure la sienne et son contact me rend toute chaude. Je rougis encore plus que je ne devais l'être depuis le début du cours. Le blond se lance un regard, mais la solution se met à mousser et déborder. Il secoue sa main, cherchant du coin de l'œil une serviette pour s'essuyer.

-C'était pas une bonne idée, rigole-t-il, mais c'est cool de le faire avec toi.

-Ha... réussis-je seulement à dire en restant la bouche ouverte.

-C'est ennuyant avec Eliott, il ne comprend rien, heureusement qu'il est meilleur au basket. Mais avec toi c'est plus cool, ça te dit de faire le prochain exposé avec moi.

Je crois défaillir quand j'écoute sa proposition, jamais dans mes rêves les plus fous je n'ai imaginé faire un devoir avec Gabin. La meilleure approche qu'il puisse exister au lycée, comment n'ai-je pas pu y penser !

-Ouais... Bien sûr.

-On en reparle la prochaine fois ? demande-t-il alors que la cloche sonne déjà midi pile et que je dois écourter ce moment si parfait en sa compagnie.

Gabin se relève aussitôt, il a toujours entraînement entre midi et deux et il ne rate aucune séance. Je l'observe s'éloigner, ainsi que les affamés de la salle pour rejoindre la cafétéria. Je suis comme une cocotte minute à l'intérieur durant tout le reste de la journée.

C'est uniquement quand je quitte la rame du tram que je bondis comme un lièvre le jour de Pâques. Je n'arrive pas à croire ce qu'il vient de se passer, je suis au paradis. C'est une journée magique comme j'en ai rêvé, je soupire joyeusement en reprenant le chemin de la maison. Pour une fois je me suis arrêtée devant chez moi, je tente d'enfoncer ma clef quand je découvre que la porte est déjà ouverte.

Je pénètre dans la maison, cherchant le manteau de ma mère sur le porte-manteau ou comme elle a l'habitude sur le coin du canapé. Au lieu de ça, le plaid s'agite et je découvre une chevelure bouclée sortir de là. Ruben.

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Alors que pensez-vous de Gabin ?

Casben ?

Casbin ?

Be my Lover [Terminé]Where stories live. Discover now