Apprends-moi à jouer au basket. C

Je peux entendre la vibration de son téléphone depuis ma place, il fouille dans son pantalon en soupirant.

On organise des matchs amicaux avec le groupe, tu n'as qu'à venir avec samedi après-midi. R

On est obligé d'aller avec eux ? C

T'aurai préféré jouer à deux ? C'est compliqué pour un sport collectif et puis ça te changera de toujours voire uniquement ma tronche. R

J'ai envie de répondre que sa tronche ne me dérange absolument pas, mais mon téléphone m'alerte qu'il n'a plus de batterie et s'éteint aussitôt. Je soupire en le glissant dans la poche de mon cuir. C'est peut-être mieux ainsi. Le jeu continue dans le même enthousiasme, le score est serré. Je vois Gabin défendre son équipe à grosses gouttes. Ses bras musclés tressautent, on peut deviner un postérieur musclé sous son short. Il est trempé de sueur, ses cheveux blonds sont collés à son front. Mais il ne défaillit jamais, il reste concentré jusqu'au moment où l'arbitre annonce le début de la mi-temps.

Les joueurs vont s'asseoir sur les premiers bancs, leurs fans leurs apportant des bouteilles d'eau fraiches. Je sens de nouveau l'ombre de mon meilleur ami au-dessus de mon épaule, mais cette fois-ci je ne me retourne pas au risque d'être confondu avec une tomate bien mûre.

– Tu aurais dû t'approvisionner en eau pour aller servir le Roi Gabin.

– Peut-être, répond-je en essayant d'écourter cette conversation.

A force de toujours être penché prêt de moi, les autres spectateurs vont bientôt croire que nous sommes ensembles. Je peux déjà reconnaitre les regards lourds de sous-entendu dans les gradins d'en face. Des filles nous observent en riant se pensant très discrètes. Si je ne n'arrête pas cette comédie tout de suite, la rumeur va se répandre plus vite que des petits pains dans le lycée et il deviendra impossible d'approcher Gabin.

– Comment ça peut-être ?

– Ruben lâche-moi, déclaré-je sèchement toujours en évitant son regard.

– Comme tu voudras, mais je risque d'augmenter le tarif.

– Je suis sérieuse, grogné-je en tournant la tête vers lui.

Mon front rencontre le sien brusquement, le choc fait écho dans mon crâne et je grimace alors qu'il se retient d'éclater de rire.

– T'as une grosse tête Castille.

– Fous-moi la paix.

– Je t'ai connu plus drôle.

– J'ai pas envie de rire.

– Bon les amoureux, vous allez continuer de vous chamailler dans les vestiaires, intervient à son tour Alec en se vautrant sur le banc peu confortable.

Trop tard, Ruben a réussi, encore une fois, à faire croire que nous étions ensemble. Si cela remonte aux oreilles de Gabin, mon avenir amoureux avec lui est fichu. Je détourne complètement la tête, sentant une douleur pointer le bout de son nez. Il fait chier putain.

Le match reprend comme il a démarré ardemment, ils luttent tous pour creuser l'écart, mais cinq minutes avant la fin du match, le capitaine de l'équipe adversaire bondit sur ses jambes immenses et marquent un point fatal à notre équipe. Des cris résonnent dans le gymnase et ricochent sur les murs, de joie, d'hystérie mais aussi de tristesse.

J'aperçois Gabin se rendre prêt de son sac de sport dépité et se saisir de sa serviette. Le capitaine de l'équipe adverse vient le saluer et Gabin le prend même dans ses bras en souriant. Quel bel homme, il n'est pas si mauvais perdant que j'ai cru l'entendre.

Rapidement le lycée gagnant regagne le bus qui les a ramenés en chantant à gorge déployée, les autres avalent difficilement la défaite en squattant devant les buvettes bientôt sur leur fin de stock. Le vent s'enroule autour de moi comme un serpent quand je rejoins l'extérieur, je grelotte en resserrant mes bras contre ma poitrine.

– Bon ça n'empêche pas d'aller faire la fête chez moi ! annonce Alec en levant les bras au ciel.

Je n'entends pas ce que les autres racontent, j'observe Gabin et ses amis ressortirent encore en tenue de sport du gymnase en riant aussi. Pourquoi suis-je la seule à me sentir en marge ? Une voiture noire de luxe est garée sur le côté, la porte passager s'ouvre et Gabin s'engouffre le premier suivit par ses amis les plus proches. Ce n'est pas ce soir que je mettrai à l'œuvre mon plan d'attaque.

– Ta mère m'a écrit Castille, elle t'attend en bas, elle s'inquiète tu aurais pu charger ton téléphone.

Reconnaissant la voix moralisatrice de Ruben je roule des yeux, de toute façon je n'avais pas envie de passer le reste de la soirée avec eux. Je suis donc retournée comme une âme en paix chez moi, ma mère ne m'a rien dit au sujet de mon téléphone, elle compte souvent sur Ruben. Elle m'a parlé de la dernière recette de rouleau de printemps qu'elle a mangé avec ses amies ce soir et de la délicieuse soupe miso.

Mon ventre ne peut s'empêcher de gargouiller quand je plonge sous ma couette, ayant troqué mes vêtements contre mon énorme pyjama douillet. Je branche mon téléphone, réactualise mes fils d'actualité pour découvrir une vidéo en live de la fête chez Alec. Ils dansent dans sa chambre, la lumière est tamisée et j'aperçois dans la pénombre Ruben discuter avec celle qui avait voulu s'asseoir à ses côtés. Elle lui murmure quelque chose à l'oreille et je reconnais la mimique qu'il fait quand il est gêné. J'espère que cette fille n'est pas en train de lui raconter des choses sordides ! Et puis je m'en moque, il peut faire ce qu'il veut. Avant même que la vidéo ne se termine, je balance mon smartphone sur ma table de nuit et ramène la couverture sur moi. J'aurai mieux fait de réviser mon prochain contrôle de mathématiques au lieu de sortir.

*

Alors que pensez vous des l'attitude de Ruben et celle de Castille ?

Casben ou Casbien en vu ?  ♥

Be my Lover [Terminé]जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें