Joue avec moi.

Partie 1 :

23 h 30, l'heure du coucher pour le comte Phantomhive. Malgré ses 16 ans, le jeune homme se devait de se coucher tôt. Il s'asseyait sur le bord de son lit, vêtu de sa simple chemise de nuit, lui couvrant la moitié de ses cuisses. Le majordome, toujours impeccablement habillé l'approcha, s'agenouillant en face de lui afin de finir de boutonner le haut de sa chemise. Ses mains gantées effectuèrent chacun de ses gestes avec une lenteur qui surprit son maître. Celui-ci ne s'en plaignait pas pour autant, il n'avait pas sommeil donc cela ne le déranger pas plus que ça. Les yeux toujours posés sur le démon, Ciel remarqua quelque chose d'inhabituel chez lui. Son visage habituellement impassible, semblait se poser des questions. Ses sourcils étaient froncés tandis que ses lèvres étaient tirées légèrement vers le bas, comme-ci une chose le tracassé. Instinctivement, presque sans vraiment se contrôler, la main de Ciel, se voulant rassurante se leva vers les cheveux corbeau de son majordome soucieux. Mais, à mi-chemin, ses doigts se refermèrent sur eux-même tant dis que sa main s'étala sur le matelas. Il allait alors prendre la parole, voulant savoir ce qui le tracassait autant.

- Tu-
- My lord ? Fit Sebastian en se relevant.
- Uh ? Répondit Ciel en le suivant du regard.
- Tenez-vous à moi ?

Le comte écarquilla les yeux, surprit par la question. Tenir à lui ? C'était une question à laquelle il ne s'était jamais intéressé auparavant. Sebastian était censé n'être qu'un pion. Pour autant, après mûre réflexion, avec ses autres pions, sa nature hautaine et arrogante prenait vite le dessus pour se protéger en quelque sorte, alors qu'en sa compagnie, il pouvait être un peu plus... '' lui-même ''. Est-ce que ça voulait dire qu'il tenait à lui pour autant ? Pendant qu'il réfléchissait à ceci, son regard était fixé sur le démon en face de lui. Ses yeux s'ouvrir un peu plus lorsqu'il en prit conscience. Il serra ses cuisses l'une contre l'autre tout en détournant le regard, embarrassé.

- Dois-je te rappeler que tu n'es qu'un pion à mon service ?
- Non. Cependant, j'ai le sentiment d'être un peu plus qu'un pion, comme s'il y avait un lien spécial entre vous et moi.
- Le lien entre un maître et son serviteur, oui.
- Il y a quelque chose de plus fort que cela.
- Les liens du pacte dans ce cas ?
- Pas tout à fait.. Répondit le démon dubitatif.
- Où veux-tu en venir Sebastian ? Qui y a-t-il entre nous? Demanda le comte qui commençait à s'impatienter.
- Eh bien... Quelque chose comme un amour protecteur.
- A-Amour?!

À la simple entente de ce mot, son cœur ne fit qu'un bon en lui, tandis que le rouge se pressait de prendre place sur ses pommettes.

- Ne vous affolez pas. J'ai juste pu observer que lors de votre derrière mission, ce qui semblait être de l'inquiétude sur votre visage lorsque j'étais blessé. Cependant, vous savez que je ne risque pas la mort. Puis, vous avez toujours un air légèrement soulagé lorsque que l'un des combats prend fin, alors que si cela n'avait été qu'un pion parmi tant d'autres vous ne prendrez pas la peine de vous inquiéter. Tout comme votre vie m'importe plus que n'importe laquelle, la mienne vous importe tout autant.

 Cette vérité, dite en ces derniers mots, toucha le comte qui écarquilla les yeux lors d'un instant. Ne sachant plus comment réagir et se sentant maintenant vulnérable, comme mi à nu, il essaya d'utiliser la froideur comme réponse.

- Comment oses-tu croire que-..

Ses dents mordirent sa lèvre inférieure tandis qu'il baissa le regard tout en refermèrent ses mains sur le drap blanc. Ce n'est pas totalement faux, il avait même totalement raison, la vie de son majordome avait une haute importance pour lui. Néanmoins, il avait du mal à l'admettre, il était bien trop fier pour ça. Un lourd soupire s'échappa de ses lèvres légèrement rougies parle passage de ses dents. Ses poings se détendirent comme s'il venait de relâcher un peu de pression. Peu à peu ses yeux retrouvèrent ceux pourpres déjà posés sur lui. Le majordome planté là, pencha la tête sur le côté, portant sa main à son menton. Il attendait visiblement une réponse. Résigné,Ciel avoua.

- Eh bien, je suppose.
- Qu'est-ce que vous supposer ?
- Que ce que tu as dit est vrai.
- Et qu'est-ce que j'ai dit ? Demanda une fois de plus le démon au sourire taquin.
- Que...-

Ciel se rendit soudain compte de ce que Sebastian essayer de lui faire dire. Il était légèrement surpris par son assurance soudaine et il aurait très bien pu s'énerver, mais au lieu de ça, il décidait d'user de son humour.

- Après mûr réflexion, je pense que tu as faux. Totalement faux.

Un sourire pris place sur les lèvres de Sebastian qui se pencha à la hauteur de son maître. Sa main gantée s'approcha de son visage afin de glisser son pouce sur les fines et tendres lèvres de celui-ci. Il avait très envie de s'amuser ce soir. C'est les yeux pleins de malice qu'il reprit la parole avec d'autant plus d'audace.

- Vous pensez cela, car je n'ai pas mentionné le reste ?
- Le reste ?
- Oui, vous savez très bien ce que je veux dire.

Les lèvres du comte s'ouvrirent et se refermèrent plusieurs fois, pourtant aucun mot n'y sortait. De la surprise pouvait se lire dans ses magnifiques yeux vairons. Son cœur se serra un instant dans lequel ses joues avaient pris une jolie couleur rosée. Tandis qu'il ne quitter pas Sebastian des yeux, il eut l'impression que celui-ci pouvait lire en lui avec un simple regard. Est-ce que son majordome était fort au point de pouvoir lire dans ses pensées les plus intimes ? Cette idée l'embarrassait tout autant que cette main sous son menton. Cependant, il reprit tout de même vite son répondant, essayant de faire volte-face.

- Tss. Parce que tu crois qu'il y a plus entre nous que ce que tu as déjà dit? 

Ses mots se finirent en un rire sarcastique alors qu'il balaya du revers de sa main, celle de Sebastian. Il pensait avoir gagné, mais le démon surenchéri aussi vite.

- Non, je ne le pense pas, j'en suis sûr.
- Comment peux-tu être si sûr de ça ?
- Oh, monsieur, n'importe qui pourrait le remarquer.

Une forte confiance pouvait s'entendre dans sa voix. Prit de cour, le comte était à la fois surpris et amusé du toupet qu'avait Sebastian ce soir. ''Remarquer'', mais remarquer quoi? Qu'il avait depuis un moment, les lèvres qui brûlée d'envie de goûter les siennes? En effet le comte avait déjà eut ce genre de penser à l'égard de son majordome. Cela lui arrivé de plus en plus souvent en ce moment, sans doute les hormones de l'adolescence. Pourtant, comme la tristesse qu'il pouvait ressentir, il penser tout aussi bien cacher ces envies là. Jusqu'à présent personne ne lui avait fait de remarque là dessus et il s'était résigne à ce que cela ne reste que de simple pensées. Éclairé par la lune et la lumière du chandelier, ils étaient seuls dans la pièces. L'ambiance ne pouvait pas être plus propice au révélation. Cependant, l'idée de jouer à ce jeu taquin avec lui, lui était plus plaisant. Il voulait savoir où tout cela le m'enterait. Un fin sourire narquois orné ses lèvres tandis qu'une l'heure de défit animé son regard vairons.

- Tu sembles très confiant, Sebastian. Fit-il d'un ton joueur.
- Effectivement. Je suis d'humeur joueuse ce soir. Répondit-il de la même manière.
- Tu n'as pas de chance, moi aussi.
- Oh si, seulement, je ne pense pas que le soyez de la même manière que moi.
- Que veux-tu dire par là?