Chapitre 2-2

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- Qu'est-ce que vous faites ici ?!

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- Qu'est-ce que vous faites ici ?!

Pris sur le fait, les deux flics sursautent en même temps. Celui qui m'a retourné le cerveau comme une crêpe me lâche mais, dieu merci, j'arrive encore à tenir sur mes guibolles. Je me redresse tant bien que mal et me rhabille pour ne pas me faire pourrir par ma nouvelle maman qui vient de débarquer par les escaliers. 

Alors que je devrais plutôt m'inquiéter de la fureur qui s'évase autour de la maman louve, la seule pensée rationnelle qui traverse mon esprit est : mais qui prend les escaliers pour monter six foutus étages ?

- Madame  Klis... tente le plus grand policier des deux.

- Je vous avais interdit de lui parler, claque la voix de Christina, forte et autoritaire.

Un sac en plastique blanc dans la main, elle me rentre pratiquement dans le lard pour me pousser dans l'appartement et s'interposer entre moi et les policiers. 

- Nous ne sommes pas ici pour lui parler, se défend celui à la peau aux couleurs des grains de café. J'ai appris qu'elle était sorti de l'hôpital et je voulais m'assurer qu'elle...

- Débarrassez immédiatement le plancher ou j'appelle vos supérieurs, l'interrompt Christina en me poussant un peu plus dans le couloir, cherchant à rabattre la porte sur le nez des agents. 

Dans sa tentative de m'écarter, elle me met un doigt dans l'œil et je rouspète bruyamment en lui faisant une tape sur la main. Elle me fait aussitôt de gros yeux sévères, la bouche crispée.

- File, je dois parler à ces messieurs, m'ordonne-t-elle.

Mais c'est une blague j'espère ? Elle croit que je vais obéir comme un brave chiot ? Alors que je viens à peine d'avoir le coup de foudre de ma vie ? Ce mec est sans nul doute mon grand amour, et je devrais juste le laisser me filer sous le nez parce que "Môman" a décidé que j'étais une enfant ? 

Une monstrueuse envie de lui montrer mes fesses en hurlant "tu les vois celles-là ?" me prend, et je me retiens in-extremis en me souvenant que Andy ne se comporterait jamais comme ça. 

Vous avez un doute quant au fait que moi je le fasse ? Mes petits, ne sous-estimez jamais une tarée de vingt-sept ans à qui on a prédis une mort prochaine. La honte a fugué de mon répertoire personnel le jour où j'ai découvert ma maladie. Je ne crains les foudres de rien ni personnes !

Voyant que je n'obtempère pas et qu'en plus, je me campe fermement devant elle en levant le menton, Christina me foudroie du regard et me claque la porte sous le nez.
En s'isolant dans le couloir avec les policiers.

Diantre, je n'ai même pas eu le loisir d'imprimer le visage de mon futur époux ! 

Je m'apprête à rouvrir la porte avec humeur lorsque Piaf apparaît sur la poignée.

- Andy ne le ferait pas, m'apprend-il. Elle irait s'enfermer dans sa chambre en claquant les portes et en ronchonnant.

Loin d'être surprise de le voir, je hausse un sourcil à son intention.

- Tu sais ce que veux dire ronchonner ? m'étonné-je avec un sourire moqueur.

- Bien entendu. Ronchonner signifie...

- Chut ! lui intimé-je en mettant ma main devant son bec comme si je pouvais le faire taire par magie.

- ... manifester son mécon...

Je lui attrape le bec et le foudroie du regard.

- ...tentement en grognant ou en protestant d'un ton mesuré, termine sa voix dans mon esprit.

Comment il fait ça ? Moi aussi je veux apprendre !

- Tais-toi, sifflé-je en secouant sa petite tête de pigeon. J'essaie d'entendre ce qu'ils disent ! 

En réalité, entendre ce que peste Christina - elle les invective sans retenue -  n'est pas bien difficile ; en revanche, saisir les réponses des deux policiers s'avère bien plus complexe.

- Hé, Piaf, si je suis un ange-gardien, je peux pas avoir des super pouvoirs comme une super-ouïe ?

- Tu en auras déjà bien assez, me dit-il par la pensée puisque je lui ferme toujours le clapet.

Je relâche ma prise étant donné que ça ne change absolument rien. Je note cette information dans mon cerveau : l'apparition physique du Piaf n'a aucune répercussion sur son être, donc un bon coup de pied au dernière ne devrait pas plus lui faire d'effet qu'un pet sur la figure.

- Tu viens d'aiguiser ma curiosité. Mais j'ai déjà un paquet de questions pour toi : pourquoi ces deux policiers sont venus me voir ? Pourquoi ils ont été surpris de me voir debout ? Pourquoi Christina les empêche de me parler ? Quels pouvoirs je vais avoir ? Tu sais que ce type sur le palier est mon âme-sœur ? Si je me jette par la fenêtre, des ailes d'anges vont me pousser ? 

- Ces policiers sont venus car ils ont presque été témoin de l'accident d'Andreas. Ils ont été surpris parce que tu n'étais pas supposée te remettre aussi bien ni aussi vite dudit accident. Ta mère a peur qu'ils réveillent chez toi de mauvais souvenirs : ton docteur a prédit des complications de ton état mental si jamais tu étais trop brusquée dans les jours à venir. Tes capacités de Gardienne viendront en temps voulu, sois un peu patiente. Concernant ce jeune agent, ne te fait pas de faux espoirs : il n'est que ton protégé, rien de plus Je ne répondrai pas à ta dernière question, mais je te demanderai de ne pas essayer avant quelques mois.

Je reste comme deux ronds de flan, estomaquée par la rapidité de ses réponses. Il faut dire qu'après la seconde phrase il m'avait déjà perdu.

L'unique chose que j'ai bien enregistré, c'est l'absence de négation concernant les pouvoirs. J'avais pas vu ce passage dans le pas-vraiment-contrat-que-j'ai-pas-signé. 

- Je vais devenir une genre de super girl ? je m'écrie, m'imaginant déjà l'héroïne de mes meilleures bandes dessinés. 

Mais Piaf vient de disparaître, juste avant que Christina n'ouvre la porte pour me foudroyer du regard en constatant que je n'ai pas bougé. Je lui fais les yeux de lapins. Si, je vous assure que les lapins ont des yeux adorables : faites-y attention la prochaine fois que vous passez en animalerie.

- Depuis quand tu ouvres la porte aux inconnus ? 

- Depuis que les inconnus ont des uniformes ultra-sexy.

Ses yeux exorbités me dévisagent. Vient-elle seulement de se demander si sa fille n'a pas vraiment été kidnapper par des extra-terrestres ? Finalement, elle me fourre son sac en plastique dans bras :

- Viens m'aider à faire à manger, m'ordonne-t-elle.

Bien sur chef, c'est mon premier vœux depuis mon retour à la vie. 

Adieu Aby, Bonjour AndyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant