La mal baise

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Il continuait ses pansements de femmes. Et comme Bethsabée n'avait pleuré que son sexe, qu'il n'y survécut qu'en sa bite, il pensa queue.

Il est des femmes qui ne sont de peau. Combien sommes-nous à la voir comme un sac qui contient tout mêlés nos abats ? Des femmes qui au mieux sont du con, et baisent pour le combler mais sans plénitude. Jamais, même à tressaillir, même à s'arquer, toujours quelque chose échappe, elles jouissent maigre sans se réjouir. On les poinçonne comme un ticket de métro pour voyager dans un tunnel. Elles sont ce tunnel, nous sommes le va et vient. Et au terminus tout le monde descend d'où il est parti. Ce n'est pas tant le peau à peau qui les intéresse qu'une brève dépossession, se hisser au bâton pour fouetter à leurs vents, comme nous, alors, moins elles que leurs possessions, les soulever de vit avant de s'y vider. Elles jouissent du con et son bâtonnet comme l'homme de sa bite. Pauvrement, comme communément pissons, en soulagement. Et nous quittons leurs chambres et elles sortent de nos lits, comme du cabinet en tirant la chasse.

Et la queue baisa selon qui, mais toujours queue baisant.

Mais qui avaient corps, me demandaient parfois un encore qui tendait au plus en cœur. Peut-être par la lenteur de ma main qui glissait de sillon en vallon le long du torse, qui écartait une mèche au moment où leurs bouches s'ouvraient sur des mots sans grammaire, mon regard posé aux yeux à l'instant qu'elles jouissaient ? Peut-être percevaient-elles un cœur possible ?

Mais moi, en leurs yeux ne voyais plus que ce moment où elles n'étaient qu'à elles, comme avant par leurs mains que je n'y étais queue pour elles.

Il les lut où elles le touchaient et comme. Et d'elles se décoda les gestes de sa Bethsabée.

Les mains posées aux fesses pour mieux sentir le mouvement trahissaient le con encore inerte.

Les mêmes qui forçaient la mesure m'avouaient le godemichet.

Seules qui s'y promenaient me disaient la caresse, et cela était rare et souvent con-venu.

Assises dessus et cadençant du bassin, ou dessous centrées aux cons, c'était deux points de vue pour même vulve. Et les mains accrochées aux épaules, poussées aux torses, l'étaient pour mieux sentir le mâle. Se seraient-elles glissées de la joue vers l'oreille pour se trembler dessous, cela aurait murmuré autre chose. Cela aurait dit, moins que mâle et femelle, toi et moi.

Mais leurs attentions étaient surtout à queue, pour inspection et mise en forme, et je ne crois pas que beaucoup de femmes aiment que l'on se vide dans leurs bouches, car celles que j'ai con-nu sitôt l'objet gonflé le mettaient ailleurs.

Et le goût de l'enculement, non plus, ne le crois pur. C'était pour moi des rituels de domination par quoi certaines femmes s'autorisent le jouir, comme certains hommes s'osent la femme en évitant leur sexe. Je baise sans même te. Je baise ce que réduit à Ça, Je suis puissant en Çà.

Mais je pouvais aussi mettre ma bouche à leurs basses, si j'avais senti l'intervalle d'autre chose que leur jouir. Pour leur en donner plus à ce mérite et comparer leurs goûts à celui qui me rongeait la bouche.

Car sitôt que j'avais corps un peu je revenais, et je me saisissais de Bethsabée par elles, comme je n'avais su le faire pendant, tant l'élan m'avait soufflé l'esprit. Je l'étudiais. Chacune avait morceau d'Elle, et me permettait d'en compléter lentement le puzzle.

Elle n'aimait pas ses seins dont le mamelon creusait, je lui disais que moi les aimais. Au pourquoi je répondais : "parce que ces seins sont tiens". Mais ce pourquoi qui disait pour Toi décevait, il eut fallu pour eux. Que je lui dise que j'en aimais le globe. J'aurais pu puisque c'était vrai, si je n'avais voulu d'abord la dire Elle dans son entièreté.

Du cahot de l'anthropieWhere stories live. Discover now