Chapitre 10 : Souffrance et guérison

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Bip. Bip. Bip. Bip.

- Comment va-t-elle ?

Une voix féminine, autrefois pleine de vie, maintenant désespérée.

- Sa vie n'est plus en danger immédiat. Toutefois... Ses cellules semblent s'être engagées dans un processus d'autodestruction que nous ne parvenons pas à endiguer, encore moins à stopper.

Une voix d'homme. Plus mûre, plus distante aussi. Mais tout aussi pessimiste.

- Elle est la seule à pouvoir inverser le phénomène. Je me trompe Sumire ?

Une troisième voix, de femme encore une fois. Beaucoup plus faible que la première.

- Anami ! reprit la première. Tu devrais encore être au lit ! Tu es bien trop faible pour te lever, encore plus pour te déplacer !

- Je vais bien. Ça fait trois jours que je suis scotchée sur un lit. J'ai eu le temps de me reposer.

- Mais et Ame...

- Son père s'occupe de lui. Il faut bien qu'ils profitent des moments père-fils qu'ils peuvent avoir. J'adore mes enfants Sumire, je les aime plus que tout au monde. Mais pour le moment, ma filleule a encore plus besoin de moi.

Les deux femmes furent interrompues par de petits coups sur la porte en bois, qui s'ouvrit sur un jeune garçon aux yeux terrorisés.

- Asaki ! s'exclama la ninja de Konoha. Toi non plus tu ne devrais pas être debout !

- Je vais bien Sumire-senseï. Je veux voir ma sœur.

- Asaki...

- Je veux voir ma sœur !

Le cri lui avait échappé et il s'attira ainsi les regards réprobateurs des trois adultes.

- Faites moins de bruit... gémit quelqu'un.

***

Ils étaient obligés de parler aussi fort ? Ça pulsait dans ma tête. Fort. Ça faisait mal. Très mal. Il fallait que je leur dise de faire attention

- Faites moins de bruit... gémis-je.

Ah. Ça avait été efficace. Très efficace. Maintenant il n'y avait plus aucun bruit. C'était parfait. Beaucoup plus reposant.

- Mitsuko !

Oh non, ils n'allaient pas recommencer ! Moi qui pensais avoir enfin la paix...

- Mitsuko, tu es réveillée !

Très bien, il semblerait que je n'ai pas le choix. Je pris mon courage à deux mains et me décidai à ouvrir les yeux. Sur le gris plafond de l'endroit où j'étais, qu'importe l'endroit. Je tournai légèrement la tête vers l'origine des voix, pour découvrir mon frère, ma marraine et ma senseï, debout à côté de mon lit. Tous m'apparaissaient dans un dégradé de gris et même l'argenté des cheveux de mon jumeau n'était pas rendu à sa juste valeur.

- Saki... ânonnai-je. T'as vraiment mauvaise mine.

Il laissa échapper un léger rire, un peu crispé, qui laissait entrevoir son soulagement. Sumire-senseï pleurait silencieusement, une main grisée plaquée devant sa bouche et Anami-san, légèrement en retrait, souriait faiblement.

- Tu peux parler, murmura mon frère, tu es dans un état encore pire que le mien !

Je ne répondis rien, consciente que dans la situation actuelle, rien ne pourrait les rassurer. D'ailleurs, plus personne ne parlait en réalité, ce qui me fit soudainement prendre conscience de la gravité de la situation.

L'Ombre des OmbresWhere stories live. Discover now