Chapitre 29 : Enfant de l'espoir

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Il serrait contre lui le corps sans vie de la femme qu'il aimait tant, souhaitant plus que tout la voir rouvrir les yeux, se redresser, lui offrir un de ces sourires dont elle avait le secret. À un moment, il réalisa que les larmes coulaient à flot sur ses joues, sans emporter la peine qui lui dévorait pourtant le cœur.

Elle était morte. Elle était morte, morte, morte ! Son amour de toujours n'était plus...

Un cri rauque s'échappa de sa gorge, qui étouffa ses sanglots. Non, décidément, il n'arrivait pas à comprendre. Il ne pouvait pas admettre une telle vérité ! Il baissa ses yeux, humides et troublés par ses pleurs, sur le visage si calme et en même temps, si paisible de celle qui avait emporté tout son être.

- Mitsuko, gémit-il, Mitsuko ne me laisse pas seul. Je t'en supplie, tu ne peux pas être morte... On avait la vie devant nous, tellement de choses à faire ensemble, à expérimenter, à vivre ! Nous aurions pu emménager ensemble, nous marier, avoir des enfants... Nous aurions vécu ensemble, vieilli ensemble. Mitsuko, je t'aime de tout mon cœur, alors je t'en supplie ne me laisse pas seul...

Une main se posa sur son épaule mais il n'y prêta pas attention : impossible pour lui de se détourner d'elle. Cependant, qui que soit cette personne, elle ne comptait pas s'arrêter là. Elle s'assit à côté de lui, enroula son bras autour des épaules du jeune homme et le serra contre elle. Il reconnut alors l'odeur de sa mère et se réfugia dans son étreinte alors que ses sanglots redoublaient.

De l'autre côté du corps de la kunoichi, ses parents non plus ne parvenaient pas à accepter ce qu'ils voyaient. Blottis l'un contre l'autre, ils tremblaient de tous leurs membres et un flot de paroles sans queue ni tête s'échappait des lèvres de la Kaguzu. Elle finit par s'affaisser sur le sol et se mit à caresser doucement les cheveux de son enfant chérie. Son mari s'agenouilla à côté d'elle, et à ce moment-là, les larmes se mirent à couler sur les joues des deux ninjas, torrent de douleur qui creusait leur visage dévasté.

À quelques pas de là, son jumeau se tenait immobile, raide comme une statue. De là où il était, il ne pouvait voir que la tâche argentée que formait les cheveux de sa sœur. Il ne se souvenait pas qu'elle les avait aussi longs... En même temps, il ne l'avait pas vu depuis plus d'un an, bien plus d'un an, et à cette époque, elle avait déjà commencé à se les laisser pousser. Elle avait maigri aussi, au point qu'elle paraissait presque squelettique maintenant. Asaki savait parfaitement ce qui était en train de se passer. Son esprit s'accrochait à des détails, futiles et au fond, sans aucune importance, pour fuir la vérité. Oui, il le savait parfaitement. Et pour le moment, cela lui convenait, parce qu'il n'était pas capable d'imaginer un monde sans Mitsuko. Un monde où sa moitié n'existerait plus.

Ôkami s'approcha de son coéquipier et lui attrapa le bras, de la même manière qu'un enfant s'accrocherait au bras de sa mère. Elle se serra contre lui, se disant que, peut-être ainsi, elle pourrait sentir la présence de la jeune Hatake. Elle avait encore tant de choses à lui dire. Elles venaient à peine de se retrouver, la kunoichi de Suna pensait, qu'enfin, elle pourrait savoir ce qui lui était arrivé pendant ces longs mois. Et elle avait besoin de son aide. Mais son espoir lui avait été arraché aussitôt, sans même qu'elles aient le temps de savourer leurs retrouvailles. Il n'y avait rien de plus douloureux...

Personne, dans toute l'assemblée, ne pouvait croire à ce qui était en train de se passer. L'instant d'avant, elle se tenait droite, fière de sa réussite, leur parlant de tout et de rien. Présente, avec eux. Et maintenant... Elle serait morte ? C'était impossible ! Tout bonnement impossible...

Une voix s'éleva alors, celle de Shikamaru Nara, qui essayait désespérément de camoufler sa propre souffrance, sans y parvenir vraiment.

- Il y a peut-être encore un espoir, murmura-t-il. Elle a parlé d'un village où nous devrions nous rendre, Hirano je crois. Elle a dit que là-bas, nous devrions chercher une femme, du nom de Chitose. Il s'agit peut-être d'une kunoichi qui a trouvé un remède à votre Kekkei Genkai.

L'Ombre des OmbresWhere stories live. Discover now