3. CŒURS BRISÉS

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HEY! 
Petite mise à jour! J'ai corrigé les chapitres en lignes. Il ne devrait plus y avoir de fautes, mais si vous en dénichez, aidez-moi à les traquer s'il vous plaît, ce serait super apprécié! XD 

Si jamais vous aimez cette histoire, un petit vote et/ou un commentaire est toujours apprécié! On travaille fort (le on étant applicable aux auteurs de wattpad en général) pour vous donner du contenu à lire de qualité, gratuit et je l'espère, agréable. C'est donc toujours super apprécié d'être encouragé et soutenu dans notre travail d'écriture! :)

Sur ce, une bonne lecture à vous! 

Bises! 
- Éli - 


3. CŒURS BRISÉS

" Journal de Tristan - Écrit le: 27 Décembre 2334 -

Quand j'étais petit, maman me faisait visionner les enregistrements des spectacles de danse qu'elle avait chorégraphiés. Ça me fascinait de voir cet ensemble de corps bouger en rythme, comme si chaque danseur était relié à tous ses comparses par un lien invisible qui les faisait bouger de façon si coordonné, qu'on aurait dit des vagues parfois langoureuses, parfois violentes.
C'est ce qui m'a poussé à prendre des cours de danse, à l'époque. J'ai souhaité arrêter, le jour où j'ai réalisé que les garçons de mon âge préféraient les sports de compétition. Mais Keven m'a dit que ce serait du gâchis, parce que j'étais talentueux, selon lui. Il n'en avait rien à faire que son frère passe trois soirs par semaine entouré de filles en tutu. Alors j'ai continué de danser et maman était fière.

Puis Liam est mort et l'année d'après, Keven disparaissait.

J'ai arrêté la danse.

La danse me donnait des ailes, me donnait une impression de liberté que j'avais perdu avec l'absence de mes frères. Comment se sentir comme un oiseau, libre et sans chaînes, quand son petit frère de huit ans a été réduit en cendres et que son frère s'est engagé dans une lutte sanglante contre les Autres? 

Je me suis rabattu sur la natation parce que dépenser mon énergie m'aidait à apaiser la rage, et qu'évoluer dans le silence de l'eau, seul, me semblait plus juste. Je n'avais pas le droit de me sentir léger et heureux quand ma famille portait le poids de la tristesse, alors je préférais m'enfermer dans un milieu plus calme, moins euphorisant.

Papa a cessé de parler de ses folles années de jeunesse passées sur les pistes de danse avec maman. Maman a jeté tous les enregistrements des chorégraphies qu'elle aimait tant. C'était comme si, Liam et Keven partis, nous n'avions plus le droit de rire. Comme si nous devions porter le deuil silencieux de mes frères. Et ce deuil est comme une chape de plomb au fond de mon ventre qui m'enfonce de plus en plus loin dans le silence et la colère.

On ne parle plus pendant les repas, sinon pour demander comment a été la journée. Mes parents ne se sourient plus, ne se touchent plus... Ils se contentent d'être là sans réellement être ensemble. La solitude est pénible et parfois, j'ai l'impression qu'il aurait été plus facile pour mes parents que je ne sois pas là, à leur rappeler le bonheur qu'ils ont perdu. Sans moi, je crois qu'ils se seraient déjà quitté pour se refaire une vie ailleurs, plus paisible.

Je suis un poids pour eux, je le sais. Je leur rappelle mes frères. Je leur rappelle une vie qui n'est plus que dans nos mémoires. Mon père a brûlé et jeté toutes leurs choses, comme s'ils n'avaient jamais existé. Je n'ai même jamais pu me recueillir sur la tombe de Liam; mes parents ont refusé de m'indiquer où elle se trouve.

Parfois, j'en veux à Keven de m'avoir laissé dans cette maison silencieuse. Avec Olympe et sa compagnie, j'aurais pu continuer à me sentir vivant et utile. J'aurais pu me consoler en me disant que mes actes vengeaient Liam, à défaut de pouvoir lui dire adieu. "

SYLVES - Les Enfants d'AstériaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant