6. PREMIER CONTACT

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Vous aimez SYLVES? Un petit vote demande un clic de votre part et un commentaire demande une minute de votre temps. C'est toujours apprécié de savoir comment vous réagissez à la suite d'un chapitre et ça m'encourage très honnêtement à ne pas me décourager XD

Sinon, j'ai sérieusement hésité entre publier la suite de Space Artemis et la suite de Sylves. J'ai opté pour Sylves, puisque l'écriture est plus avancée et que j'ai hâte de vous faire découvrir un certain passage de l'histoire que vous aurez l'occasion de lire dans un ou deux chapitres. Hé! Hé! 

Sur ce, je vous dis bonne lecture! <3

- Éli -


6. PREMIER CONTACT

" Journal de Tristan - Écrit le: 27 Août 2334 -

Je me sens vide.

Un peu comme un coquillage à demi enfoui dans le sable d'une plage, rejeté par la mer. Inutile à son ancien occupant. Insuffisant. J'aimerais dire que c'est à cause de la mort de Liam, de la disparition de Keven, ou de l'indifférence de mes parents, mais la vérité, c'est que je me suis toujours senti ainsi... Brisé dès le début. Défectueux. Il y a quelque chose en moi qui, malgré tous mes efforts, me pousse à me révolter alors que la seule chose à laquelle j'aspire réellement, c'est d'être heureux. 

J'essaie d'être un bon fils. Je n'élève jamais la voix, j'obéis à mes parents. Je fais ce qu'on me dit sans discuter. Mais au fond de moi, j'hurle. Je me débats. Je me sens pris en cage dans mon propre corps, et ça me terrifie. Ce moi qui supplie qu'on le libère me torture de ses ongles, de ses cris, alors qu'il se démène comme une bête sauvage. Et chaque fois, je me sens suffoqué par cette montée de colère, par cette lave qui s'étend doucement et me brûle les veines. Cette fureur que je ne comprends pas, que je n'arrive pas à apaiser.

Faire profil bas, ce n'est pas difficile. Garder le silence et me fermer non plus. C'est plus simple de paraître calme, pour moi et pour ceux qui m'entourent. Si mes parents connaissaient réellement l'intensité de cette rage qui m'étouffe, je suis sûr qu'ils se débarrassaient de moi. D'une façon ou d'une autre. 

Je ne suis pas stupide. Je les ai entendu parler, un soir, de leur séparation. De leurs projets... Des projets qui ne m'incluent pas. Des projets qui parlent de se refaire une vie, chacun de leur côté. Je sais que ma présence est un poids, que je leur rappel leur déception avec Keven, leur douleur de la perte de Liam. Comme si j'étais ce qui justifiait leur éloignement, la fracture de ce qui faisait de nous une famille. Je leur rappelle trop d'échecs. 

Je pensais avoir quelques bons souvenirs d'enfance, comme lorsque ma mère, fière de mes progrès en danse, nous passait les enregistrements de ses chorégraphies. Aujourd'hui, je comprends qu'elle vivait ses propres moments de bonheur et de nostalgie à travers moi. 

Ma mémoire n'est pas la meilleure qui soit, ou alors elle est très sélective. Les images que je me plais à évoquer sont celles qui n'impliquent jamais mes parents. Chaque événement heureux de mon enfance a été vécu avec mes frères et Darel. Les sorties à la crèmerie du coin, les courses-poursuites dans le champ près de la maison, la construction d'une cabane à l'équilibre précaire dans un arbre... 

Je ne sais pas ce que je ressens pour eux... Mes parents. J'ai essayé d'être un bon fils. De me rattraper pour leur prouver qu'ils n'avaient pas tout perdu. Puis j'ai compris qu'ils n'y portaient aucune attention. Qu'ils n'en porteraient jamais aucune. Parce que mes parents ont toujours été trop pris par leurs regrets, leur nostalgie d'une époque révolue, pour s'intéresser à l'avenir. À nous. Je pense que l'engagement de Keven au sein d'Olympe n'est pas seulement causé par sa colère envers les sylves. Je pense qu'il en veut autant à nos parents qu'aux sylves.

SYLVES - Les Enfants d'AstériaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant