X. Diversion

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J'étais avec Helsinki en train de surveiller les derniers otages qui occupaient le grand hall, quand Nairobi a foncé sur moi, l'air grave. A voir son air suspect, elle a une révélation à me faire, mais quelque chose s'est passé, c'est certain ! Le grand baraqué à côté nous épie les sourcils froncés, mais je ne lui donne pas l'occasion de s'incruster. Je réponds à l'invitation de mon amie et la suis plus à l'écart du groupe :

- Il y a un problème ?

- Un putain de gros problème, ouais !

- Pitié, dis moi que ça ne concerne que le plan et rien d'autre...

Tout sauf Berlin, je t'en prie. Je suis déjà assez dans la merde comme ça !

- Oui et non... Figure toi que j'ai trouvé Denver, il planque Mónica dans le coffre fort ! Il n'y a que Moscou qui est au courant, et ils la soignent plus comme des bouchers qu'autre chose !

- Elle est blessée ?

- Denver lui a tiré dans la jambe pour faire croire à Berlin qu'il l'avait tué... entre les tâches de sang et le coup de feu...

- Sauf que tout ça est faux... Merde Nairobi, il ne faut surtout pas qu'il l'apprenne !

- Je sais, je me suis occupée d'elle et j'ai promis de garder le secret mais tout finit par se savoir ici...

Helsinki nous regarde de travers. Le fusil d'assaut à hauteur de la taille et le doigt prêt à presser la détente, il cherche à connaître le sujet de notre discussion. Je lui lance un sourire emplit de faux semblant qu'il gobe par naïveté. Il a beau être Monsieur Muscle, il en reste assez manipulable parfois. Nairobi baisse les yeux, tracassée :

- Il y a autre chose dont je voudrais te parler...

- Je t'écoute.

- C'est à propos de Berlin. En entrant dans son bureau, je l'ai surpris en pleine conversation avec la prof, Mercedes... Là n'est pas le problème, même si elle semblait super nerveuse... Et j'ai vite compris pourquoi. Dans la pièce d'à côté, Berlin y a enfermé l'une de ses étudiantes. Et elle était attachée de la tête aux pieds, en larmes alors qu'il s'amusait de la voir dans un tel état. Ça m'embête sincèrement de te parler de tout ça, mais comme tu es proche de lui, je pensais que tu pourrais le raisonner ou trouver une solution. 

Et voilà que la douloureuse sentence vient de tomber. Voilà que j'encaisse toute la perfidie de ce connard parce que les autres pensent qu'on est intime. Mais merde, je vais devoir réparer les pots cassés en plus de le surveiller ! Je me racle la gorge discrètement en articulant doucement :

- Je ne sais pas quoi faire... Je l'ai vu enfermer cette fille, mais je ne pensais pas qu'elle serait si mal en point.

- Elle était au bord de la crise d'angoisse. Tu sais... on connait tous Berlin maintenant, du moins, on commence à voir quel personnage il est. Je suis désolée de te poser cette question mais, est-ce que tu crois qu'il pourrait lui faire du mal ?

- Non, pas du mal.

- Tu en es sûre ? Je veux dire, il est complètement tordu...

- Pas de mal physiquement. Ce qui l'excite, c'est plus ce qui touche à l'esprit. S'il peut la briser mentalement, il le fera avec joie.

Elle jette une injure à l'égard d'Andrés et m'avoue outragée :

- Il est passé aux infos, les flics ont trouvé un bouton de sa veste dans la voiture... Ils sont vite remontés jusqu'à lui et ont diffusé son portrait à la télé. Cet enfoiré n'est pas qu'un ancien voleur qui a fait de la taule. C'est aussi une ordure de proxénète avec des penchants pour les mineures ! 

I. Berlin ciao [TOME 1 - La Casa de Papel | Money Heist]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant