XL.2

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J'étais paniqué. Tout simplement paniqué. 

Voilà à mon avis longtemps que je marchais ainsi en rond, ne sachant à quoi occupé mon corps. Charlie, elle, était assise non loin et réfléchissait. Mais réfléchir a quoi ?? Nous n'avions pas le temps pour ça ! Le soleil allait se coucher, et elle ne semblait toujours pas avoir trouvé de solution. Que pouvions nous faire ? On ne pouvait pas laisser Jodie entre les mains de ces humains ! Ils lui voulaient du mal, c'était certain ... Si je n'allais pas me livrer à eux ... Non ... Ou plutôt, si Charlie ne me livrait pas à eux. Ils me prenaient vraiment pour un objet. Rien d'autre qu'un outil, servant plus ou moins la cause des machines, plus ou moins celle des humains. J'étais si peu que ça ? Voilà où s'arrêtait ma vie ? Je détestais ces humains.

J'étais pris d'une étrange émotion que je n'avais alors jamais encore expérimenté. Mais elle m'obsédait, et je n'arrivais pas à m'en défaire. 

Je levai les yeux, et voyais le soleil passer par delà la montagne. C'est étrange ... Mais la vue de ce spectacle qui m'avait pourtant tant apaisé durant notre voyage ne m'apporta à ce moment rien de bon. Je ne pouvais m'empêcher de penser à Jodie.

Je me décidai à aller voir Charlie.

Je fis quelque pas, et comme elle m'entendit approcher, elle se tourna.

"Avril ?

-Charlie ... Il faut absolument ...

-Oui, je sais, laisse moi réflechir.

-Mais il n'y a pas à réflechir plus ! Jodie est là bas ! Si au coucher du soleil nous n'avons-

-JE SAIS !

Je me tus, surpris par le ton que Charlie avait employé.

Je ... je le sais Avril ! Tu crois que tu es le seul à tenir à Jodie ? 

Je ne répondais rien. Oui ... Je ne pensais qu'a moi, et ... je ne pensais jamais à Charlie. Mais si elle était là, c'était avant tout par amitié pour Jodie. Même moi je n'avais pas tant fait pour elle, je devais ... Lui faire confiance. Mais pour la première fois de ma vie, j'en avais assez d'être spectateur. Jodie avait toujours tout fait pour moi, maintenant qu'elle n'était pas là, je voulais réfléchir à un moyen de l'aider, et l'exécuter. Avec Charlie, je voulais la sortir de là. 

-D'accord ... Mais s'il te plait, tiens moi au courant.

Le ton apaisant de ma voix calma Charlie.

-Oui ... Excuse-moi. C'est juste que ... 

Je m'assis à côté d'elle, lorsque je remarquai que ses mains tremblaient.

-Charlie...?

Elle ne répondait pas, elle avait les yeux dans le vide.

Tu as froid ? Lui demandai-je naivement. 

Alors qu'elle secoua la tête, j'entourais ses épaules de mes bras. Elle eut un petit sursaut lorsque je la touchai, puis se laissa envelopper. 

-Merci ... 

Je ne savais pas quoi faire ; Charlie était mal, et je n'aimais pas ça ... Je savais qu'elle m'appréciait, alors je me disais qu'un contact physique lui ferait du bien. Je n'avais jamais été doué pour donner des paroles de réconfort ... Alors c'est tout ce que je pouvais faire pour elle.

Avril ... Je ne sais pas quoi faire ... Elle marmonna, et j'entendais qu'elle avait la gorge serrée.

Je ne répondais pas.

Light OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant