XXXI

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        "Tu n'as rien à faire ici, pars immédiatement !

J'étais incapable de bouger. 

Que ... Que faisait-il ici ...? Mes yeux piquaient tant ils ne clignaient plus. J'avais l'impression que mon corps pesait des tonnes, et la partie la plus lourde se trouvait dans ma poitrine.

Elles voulaient s'enfuir, mes jambes. Pourtant, elle ne bougeaient pas. Je voulais hurler, mais ma gorge était trop serrée. Pourquoi ...? Pourquoi ... 

...

Mes yeux ne pouvaient pas le quitter, lui, lui que j'avais tant cherché, lui que j'avais tant attendu, tandis que mes oreilles n'entendaient qu'à peine ce que me disait le docteur. Je ne comprenais pas. Qu'est-ce qu'il était entrain d'arriver ? Est-ce que j'étais entrain de devenir folle ? Comment ... Comment était-ce simplement possible ...?

Je balançai tout le poids de mon corps en avant pour me forcer à avancer une jambe. L'autre suivit. Petit à petit, je me rapprochai de lui. Il n'y avait que lui dans ma vision, la blancheur blafarde de sa peau, ces cheveux d'ivoire m'éblouissaient tant la pièce était sombre, et lui, brillait dans mes yeux. Lui et les nombreuses perfusions qui reliaient son corps meurtri à la machine du docteur. Qu'est-ce qu'il n'allait pas ? Pourquoi ... Pourquoi était-il immobile ? Chacun de mes mouvements me tapaient le crâne, et les battements de mon cœur s'accéléraient au fur et à mesure que je me rapprochai de lui. J'étais devant lui. 

... Il ...?

Il était là. C'était bien lui. 



Avril ... Qu'est-ce que tu faisais ici ....?




Un vertige me saisit. Je me baissai vers lui pour appuyer mes coudes sur la table. Il était si ... Abîmé ... Pourquoi était-il dans cet état ...? Je tendais ma main vers la sienne ; je ne savais pourquoi j'avais peur de la lui toucher, cela faisait si longtemps ... Je lui pris la main. Elle était glacée ... Ses cheveux blancs étaient en bataille, et sa tête reposait sur le côté. Ça lui ressemblait tellement.

Pourquoi était-il dans cet état ? Qu'est-ce qu'il lui était arrivé ? Ce n'était pas possible ! Avril ... Comment est-ce que ... On m'avait dit ... Pourquoi Frédéric ...? C'était lui qui ... Qu'est-ce qu'il avait pu lui faire ...? Et ... Comment avait-il pu oser ? 

Mes poings se contractaient, mon visages se crispa. Je tournai furieusement la tête vers le médecin.

"Libérez-le. Sifflai-je entre mes dents serrées.

-Jodie, écoute, calme toi, je ne peux pas ...

-LIBÉREZ-LE !

D'un seul coup, mon corps récupéra sa vivacité : je fonçai sur le médecin, et lui collai le revolver contre la tempe. 

-J-Jodie ... Tu ne peux pas faire ça ...

-J'en ai rien à faire, détachez mon ami, tout de suite.

Mes mains ne tremblaient pas du tout, j'avais la tête froide mais le cœur bouillant. J'étais prête à tirer. Il dut s'en rendre compte ; il me regardait avec ses yeux ahuris, les lèvres tremblotantes comme s'il voulait argumenter, mais la voix ne suivait pas. Il finit par détourner misérablement les yeux, et il se mit à faire quelques manipulations sur son clavier, à contre cœur. D'un seul coup, les lanières qui plaquaient Avril contre la table ainsi que les nombreux câbles qui plongeaient dans ces bras se retirèrent. 

Light OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant