Hadès (Trilogie Hadès #1) [VF]

Chapitre vingt

Je souris, croisant mes bras et me penchant contre l'embrasure de la porte.

—C'était à peine nécessaire, Kezia arque un sourcil, brandissant un couteau. Tu vas rester ici et me rendre mal à l'aise ou tu vas venir et dire bonjour à ta grâce salvatrice ?

—Grâce salvatrice ? rénâclé-je  m'approchant et sautant sur le comptoire. Tu as fais quoi exactement pour me sauver ?

—Casse toi de mon plan de travail avant que je te chope les jambes, me menace-t-elle, me regardant dans les yeux et je déglutis en glissant du meuble mal à l'aise. Et j'ai, pour ton information mademoiselle ingrate, re-modernisé ta garde robe ; tu es une putain de chanceuse que je puisse me charger de toi.

Je baisse mes yeux vers ma robe tunique rouge, brièvement capable de contenir ma jubilation.

—Tu as convaincu Calla d'arrêter de me forcer à rentrer dans ces robes mortelles ? Mon dressing a jamais été différent même pour une journée, comment t'as fais ça ?

—Je l'ai menacé avec mes meilleurs amis, sourit-elle, caressant le couteau et elle roule des yeux quand elle voit mon expression. Oh arrête Evie, je suis pas si psychotique. Je lui ai juste dis que vu que tu allais rester ici avec nous pour toujours et à jamais, elle devait au moins te donner les vêtements que tu voulais ou tu lui rendras sa vie plutôt misérable à force d'en avoir marre de ses corsets de malade et ses vêtements sophistiqués. Alors techniquement, je l'ai menacé en t'utilisant.

—Je sais pas si je dois te frapper ou t'enlacer, rigolé-je en attrapant une carotte en bâtonnet et le mâchant. Pauvre Calla ; sait-elle même dans quoi elle s'est plongée ?

—Bien sûr que non, elle est aussi naïve que toi il y a six mois elle me lance un grand sourire innocent quand je la regarde. Oh me fais pas ce regard, tu sais que c'est vrai.

Je lui lance ma carotte en bâtonnet.

—T'es une diablesse.

—Non, ça c'est ton nouveau petit-ami, éclate-t-elle de rire quand je la bouscule. Maintenant, maintenant, sois gentille, j'ai le couteau tu sais. Comment est votre nouvelle vie aux Enfers, votre majesté ?

—Eh bien pour commencer, j'ai fait la stupide erreur de devenir amie avec des démons tels que toi, l'embêté-je et elle renifle en se retournant pour hacher les légumes. Je suis officiellement reine aux Enfers depuis une journée Kezia, jusqu'à présent c'est assez docile.

—Oh, je m'excuse votre majesté, se moque-t-elle, tirant sa langue joyeusement. Seulement assez docile? Alors quoi, ton gigolo surnaturel n'est pas assez distrayant  ?

—Kezia ! grogné-je, laissant mon visage tomber dans mes mains. C'est pas mon gigolo ! Je sais même pas ce qu'il est.

—Eh bien, d'abord, c'est un dieu... commence-t-elle avec un rictus, levant ses mains en soumission quand je lui lance un regard noir. D'accord, d'accord, j'arrête d'être ridicule. Qu'est-ce qui te dérange, petite ?

—Les choses habituelles ; Hadès est furieusement déroutant, mais c'est rien qui puisse être insupportable.

Je hausse les épaules, volant une autre carotte en bâtonnet.

—Oui et ? Continue-t-elle en hachant les légumes, poussant ceux déjà coupés en dés dans un gros pot.

—Et...hésité-je tentant d'avoir l'air détendue. Hadès a peur de quelque chose de grand et les jumeaux aussi, et on me dit rien.

Kezia s'arrête de couper l'autre moitié du légume, se tournant lentement vers moi.

—Es-tu en train de me demander si je suis au courant ? Parce que non Evie.

—Ouais, et je suis pas la reine des Enfers, réponds-je sarcastiquement, croisant fermement mes bras contre ma poitrine. Évidemment que tu sais Kezia, tu fouines dans les secrets des autres comme les bonbons que tu me cache.

Elle dirige son regard vers moi, son  visage habituellement gentil est plus froid que celui d'Hadès quand il est en colère.

—Je sais pas Evie. Laisse tomber. Avant que je t'oblige.

Suspens. Suspens.

Qu'en pensez vous?

Est-ce que Hadès et les jumeaux ont raison savoir peur ?

Kezia en sait-elle plus qu'elle en dit ?

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(Roulement de tambour)

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