Need to be saved

Chapitre dix-neuf : Ma nouvelle famille

Ma vie entière défile devant mes yeux. Des détails dont j’avais totalement oublié l’existence me reviennent, je peux voir toute cette tristesse, toute cette méchanceté. Mais en même temps, je peux voir la fierté dans les yeux de mon père, dans des très rares moments. Quelque chose que je n’avais encore jamais vu. Je peux voir l’arrivée d’Allison, ce que ses parents lui ont dit sur moi et mon père avant d’arriver au manoir. « C’est un enfant instable, tu dois faire attention avec lui, d’accord ? –C’est à cause de ton frère tout ça, renchérit la rousse, il n’est sûrement pas fait pour élever un enfant ! Je n’ose même pas imaginer son état mental. Il est temps que nous arrivons ! ». Et à l’arrière de la voiture, ma sœur entend sans comprendre. Je vois ensuite toutes ces fois ou elle m’a aidé dans mes cauchemars alors que ses parents lui avaient interdit de m’approcher. Je vois ses sourires quand elle réussissait à me faire parler. Je vois les étoiles dans ses yeux quand elle réussit enfin à me faire sortir dehors. Sa fierté quand j’entre au lycée. Je vois ma grande sœur comme je l’ai jamais vu. Puis, je vois la meute qui marche dans le couloir, le jour de mon arrivée. Scott me reconnait comme le cousin de sa copine, et Derek me dévore des yeux. Je vois leur panique dans les cachots quand on les a capturés. « Il était trop canon pour être sympa ! » rigole Danny, s’attirant un grognement d’Ethan et un regard noir de Derek. Puis je vois l’hésitation de ce dernier devant mes sms. En parallèle, je vois les moments simples passés avec Allison. Les rondes aussi, très longues. Puis je vois comment on se rapproche de la meute, qu’on devient proches. Comment j’utilise Nathan. Nathan qui reste fort et fier alors que les jumeaux l’insultent en pleine classe. Puis je vois la conversation entre Scott et Derek pour qu’il vienne me voir le soir même. Les choses s’accélèrent, je vois la rupture, je vois les meurtres, je vois Kira, je vois Isaac. Je vois la mère de Scott ce qui me semble être il y a trois jours. Je vois tout, mais je ne vois rien. Mes yeux restent fermés. Je sais que j’arrive à la fin de l’histoire et je ne parviens pas à les ouvrir. J’ai peur, peur de mourir. Alors, dans le froid et le noir, je lutte pour me réveiller. Comme quand je faisais des terreurs noctures étant petit. Mais je suis plus fort qu’avant.
Quand j’ouvre les yeux, je vois juste le noir, encore. Sauf que cette fois ci, je suis bien vivant. Je le sens. Il y a une odeur horrible autour de moi, comme si des dizaines de cadavres gisaient autour de moi. Je pousse sur mes pieds et voit finalement la lumière. J’étais dans une sorte de… Tiroir ??? Je comprends alors d’où vient l’odeur : je suis à la morgue. J’étais mort.

Je descend du tiroir et essaye de sortir de l’hopital sans faire de bruit. Mais en chemin, je croise des infirmiers.

-Qu’est ce que vous faîtes là jeune homme ?! Me menace l’un d’eux.

Mais une autre voix les interromp :

-Stiles ? Oh mon dieu !

Je reconnais la mère de Scott. Elle se rue sur moi et me prend dans ses bras. Elle a l’air d’aller mieux, elle est plus forte quand je la sers dans mes bras.

-Melissa, tu le connais ?

-Oui, oui ! Je le ramène à la maison, désolée pour tout ça…

-On comprend, pas de soucis !

Elle a l’air d’être vraiment aimée ici, pour qu’elle s’en sorte ainsi, sans excuse valable.
Elle m’entraîne par le bras jusqu’au parking, où elle m’engouffre pratiquement de force dans sa voiture. Je la suis, totalement perdu. Je ne réalise pas ce qu’il m’arrive. Quand elle s’arrête devant la maison de Scott, je réalise enfin. Je ne suis pas mort, je vais revoir tous mes amis, je vais reprendre une vie  ‘‘normale’’, avec eux tous. Je souris grandement à cette pensée. Melissa me fait signe de la rejoindre sur le pas de la porte, où elle sonne, attendant que son fils vienne ouvrir.