- Ça va, tu t'amuses bien Martin? lui souffla-t-il. 

- Non. Tu es brillant mais tu n'arrives toujours pas à saisir ma leçon. 

- Je suis loin d'être faible. 

- Tu l'es. Tu l'as été le jour où tu t'es détourné du plus important. 

- Et de quoi je me suis détourné, Martin?

- De l'amour, Jedusor. Pour toi, c'est la pire des faiblesses. Mais il y a dans l'amour un pouvoir, immense et caché. Un pouvoir que tu ne verras jamais, car tu ne le mérites pas. 

Jedusor ricana puis, devant le regard furieux d'Hermione, explosa d'un rire glacé. 

- L'amour! Alors tu crois que c'est ça qui me détruira? L'amour est la plus grande des idioties. Il n'existe pas. Il n'a jamais existé. 

- Je vois. Tu n'apprendras jamais. Je vais donc devoir employer ton langage. 

- Oh! Martin, vas-tu utiliser la magie noire? ricana-t-il.

- Oui.

Son sourire se figea. Ne venait-elle pas un instant plus tôt de lui dire qu'elle se refusait à tomber dans son piège? 

- Le sort que je prévois d'utiliser ne me feras perdre la tête, pas comme le pourrait un Doloris ou un Avada Kedavra, Jedusor. Je ne peux peut-être pas utiliser autant de sorts de magie noire que toi, mais ce serait bête de ne pas essayer les plus "inoffensifs". 

- Que...? 

Elle s'approcha de lui, baguette tendue. Son visage s'était fermé. Soudain, il sentit une douleur très aiguë au niveau de son torse. Il grogna sous la souffrance, se refusant à crier. 

- Cesse de bouger. Tu n'aimerais pas gâcher encore plus ton torse maigrelet. 

Que lui faisait-elle? Quelque chose pour l'humilier, c'était sûr. Il ne bougea cependant plus, comprenant que la baguette de son ennemie creusait sa peau. Cela dura longtemps, le brûlant, l'élançant, le coupant. Il vit beaucoup de sang couler, mais régulièrement Hermione lui faisait avaler de la potion de régénération sanguine. Au bout de ce qui lui sembla être une éternité, Hermione se releva, avec un air satisfait. 

- Tu as de la chance, Jedusor. J'ai très bien dessiné! 

- Que m'as-tu fait? cracha-t-il. 

- Je t'ai laissé un souvenir de ce moment privilégié entre nous. 

- C'est tout ce que tu peux faire en magie noire? ricana Jedusor. 

- Peut-être, répondit-elle avec un sourire froid. Mais ne rit pas trop tôt. Tu ne pourras jamais effacer cette trace de moi. Jamais. 

- QU..?! 

- Je dois te laisser digérer tout ça maintenant. Les cordes disparaîtront d'elles-mêmes à 7 heures du matin. Tu pourras bien sûr aller te plaindre ou me dénoncer. Mais souhaites-tu vraiment montrer à tous cette humiliation? Oh, et ta baguette se trouvera dans ta chambre si tu la cherches. Bonne nuit Jedusor. 

- MARTIN! REVIENS! 

- Oh et il y a un sort de dissimulation et un Assurdiato sur la porte, donc personne ne te trouvera ou ne t'entendra. 

Et elle partit sans un autre mot à son égard, malgré ses protestations et ses vociférations. Tom Jedusor bouillonnait à l'intérieur. Oui, elle l'avait humilié, l'avait mis plus bas que terre sans même utiliser un seul sortilège impardonnable! Elle l'avait affaibli, l'avait battu sans magie noire. Et maintenant, elle l'avait marqué. Tout comme il avait lui tenté de la briser, de l'obtenir, elle avait gravé sa peau comme elle aurait écrit ses initiales sur un livre lui appartenant. Elle l'avait objectifié, l'avait placé en-dessous de l'être humain. Il refusait cela. Il saurait se venger, lui faire plus mal que jamais, la briser et se repaître de ses morceaux. Il commencerait par ceux qu'elle aimait, pour l'atteindre au plus profond. 

Au bout d'un certain temps, ses liens se desséchèrent et il put se libérer. Par les fenêtres, il pouvait voir le ciel s'éclaircir. Il était l'heure de prendre le petit-déjeuner. Son premier réflexe fut de toucher son torse. Il sentit sa peau boursoufflée de part en part mais ne put deviner ce qu'Hermione avait dessiné. Il s'habilla rapidement, ne souhaitant pas qu'on le voit dans cet état de faiblesse. Elle avait raison, il n'irait pas se plaindre. Il courut à sa salle commune, monta dans son dortoir, récupéra sa baguette puis s'enferma dans une salle de bain. Là, il découvrit son torse. Ce qu'il vit le plongea dans une profonde réflexion. Lui aurait aposé ses initiales, ou aurait mit un serpent. Mais les cicatrices de son torse lui renvoyait l'image d'une loutre, la tête levée vers les étoiles, comme si elle était curieuse. Pourquoi une loutre? Qu'est-ce que cela signifiait? Était-ce un message caché? 

Furieux, il descendit dans la Grande Salle. Il ne la vit pas et décida de patienter devant la salle de potions, le premier cours de la journée. Elle ne vint pas. Elle n'apparut pas de la journée, ce qui n'était pas à son habitude. Elle n'était jamais absente. Alors, Jedusor changea de cible. Dès que Malefoy passa à côté de lui, il le prit à part. Il ne remarqua qu'à cet instant que le serpentard avait revêtu un masque hautain, d'une extrême froideur. Il ne regardait pas Jedusor, mais un point au-dessus de lui. 

- Qu'est-ce que tu me veux, Tom? demanda-t-il alors, refusant toujours de croiser son regard. 

- Où est Martin?

- Je ne sais pas, Jedusor. 

Il se dégagea pour aller en cours de métamorphose. Là, le professeur Dumbledore était pour une fois très silencieux et observait ses élèves avec une concentration particulière. Puis, alors que ses élèves commençaient à chuchoter face à ce comportement étrange, il prit la parole. 

- Bien, aujourd'hui nous verrons comment lancer le sortilège Avis, qui fait apparaître une nuée d'oiseaux. Mais avant cela, je dois vous faire part d'une nouvelle. Miss Martin, de la maison serpentard, a dû retourner en France suite à une affaire de famille. Elle ne reviendra pas. Sur ce, ouvrez vos manuels page... 

Jedusor n'écouta plus un mot du cours. Martin était partie, avait disparu. Il ne croyait pas un seul mot de Dumbledore. Elle avait fuit. A moins qu'elle n'ait fini sa mission. Dès que le cours fut fini, il courut jusque dans son dortoir et chercha un instant dans sa valise. En voyant son journal, il soupira d'aise. Elle n'avait pas trouvé son horcruxe. Ne l'avait même pas cherché. 

Cependant, la frustration s'empara soudain de lui. S'il ne savait pas où elle était, comment ferait-il pour se venger? Il porta une main sur son torse. Peu importait. Il la trouverait, quelque soit le prix. 

Retour dans le passé [Terminée]Where stories live. Discover now