Chapitre trente-quatre

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Cela fait plus de trois semaines que je n'ai pas vu Evan et il me manque beaucoup trop pour une si petite durée de relation, et pourtant... Je stresse un peu à l'idée de le revoir car je n'ai pas répondu à son dernier message, trop perturbé. Cependant, j'ai tout de même hâte. Je me parfume rapidement et dévale les escaliers. Exceptionnellement, ma mère a congé et elle a accepté de me poser.

Maintenant devant son immeuble, j'embrasse rapidement ma mère et monte les escaliers quatre à quatre, guidé par mon envie. J'ai à peine le temps de presser sur la sonnette que déjà Evan vient m'ouvrir et m'attire dans ses bras.

– Tu m'as manqué...

– Toi aussi...

– Je suis prêt.

– A quoi ?

– A tout leur dire, à mes parents.

– Ah heu... Je... Tant mieux.

– Ça ne te dérange pas ? Tu voudrais que j'attende ?

– Non, on leur dira ce soir, c'est bien.

– Ma mère arrive dans une vingtaine de minutes.

– On lui dira à ce moment alors.

En attendant le retour de la mère d'Evan, nous décidâmes de sortir dans le parc d'à côté afin de nous chercher une glace. Qui sait comment cette soirée pourrait tourner. Nous profitâmes un maximum du temps qu'il nous restait tous les deux. Le parc était calme, les rares enfants jouant sur la place de jeu ne nous prêtaient aucune attention. Lorsqu'on est « petit », on ne prête pas attention au regard que les autres peuvent avoir sur nous. Puis nous grandissons et pour certains, les choses changent. Certains commencent à se poser des questions – utiles autant qu'insignifiantes – et notre vision de ce qui nous entoure change.

Je ne prétendrais pas vouloir retourner dans mon enfance, être « grand » a des avantages aussi. Je n'avancerais pas non-plus que je ne me pose plus aucunes questions, bien au contraire. Je commence tout juste à réussir à ne pas prêter trop d'attention au regard des autres et le « pas » que nous – Evan et moi – nous apprêtons à franchir ce soir me rend impatient. J'ai envie d'enfin pouvoir l'embrasser où je veux, devant qui je veux.

Nous finissons par regagner l'appartement afin d'être sûr d'y arriver avant le retour de ses parents.

Comme prévu, une vingtaine de minutes plus tard, un bruit de clé qu'on insère dans la serrure puis des bruits dans l'entrée se font entendre. Je suis content, d'ici quelques heures, je ne n'aurais plus à me cacher, chose que je détestais faire. Cela faisait quelques temps déjà que j'avais envisagé de tout dire à mes parents mais j'attendais l'approbation d'Evan. Je n'appréhendais pas réellement car je n'y voyais aucune raison logique. Mes parents le prendraient surement bien je ne voyais même pas pourquoi j'étais sensé passer par là. Je ne connais personne encore qui a déjà été devant ses parents et leur a dit : « Papa, maman, je suis hétérosexuel. ». Ce pourquoi je ressentais un petit fourmillement dans mes intestins c'était la nouvelle de notre couple. Accepté l'orientation sexuelle de son fils était une chose, accepter qu'il soit en couple, une autre. Malgré tout, je n'étais pas dupe, je savais que ma sœur en avait touché deux mots à ma mère et cela n'avait pas eu l'air de la déranger.

Nous regagnâmes tranquillement le hall d'entrée, main dans la main toutefois légèrement cachée par nos corps côte à côte.

– A les garçons ça va ? Vous m'avez l'air tout tendu ?

– Je... Nous allons bien.

– Tu ne laisses plus Jake s'exprimer mon chou, rigola la mère d'Evan.

– Heu... Maman, Jackson et moi on sort ensemble.

– Chouette ! Et vous allez où ? Ne rentrer pas trop tard, hein.

– Heu non... on... enfin... on est ensemble quoi... bégaya-t-il en dévoilant nos mains liées.

– Ah heu... c'est ce qu'on dit, c'est facile de dire que ça ne nous pose aucun problème, plus dur quand c'est notre entourage, marmonna-t-elle plus pour elle-même qu'à notre intention. Ne vous méprenez pas, reprit-elle, je suis contente pour vous. Tant que vous êtes heureux, peu m'importe que vous soyez amis ou petit-amis, laisser moi juste quelques secondes, je ne m'y attendais pas.

Elle l'avait plutôt bien pris, enfin, il me semble.

– Jackson, ta mère nous a invité à dîner ce soir, j'imagine que c'est une bonne occasion ?

– Oui, merci.

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Je n'ai pas eu le temps de relire, désolée mais je suis en pleine période de semestrielles et je tenais absolument à publier ce chapitre avant la semaine prochaine.

Un seul message [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant