Chapitre vingt-cinq

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J'ai à peine le temps de faire trois pas que deux bras m'enlacent la taille et me retournent. Merde Jake ! Prend tes distances ou je vais t'embrasser ! Je ne peux pas être bon pour toi...

Ne supportant pas le poids de son regard, je baisse les yeux et il vient resserrer ses bras autour de moi. Je plonge alors ma tête dans son cou, ce qui est guère très pratique car je suis plus grand que lui, mais je n'en ai rien à faire.

Il relève mon menton doucement. Bordel Jackson, éloigne-toi ! Mais il vient placer sa boucher près de mon oreille et murmure : « Je t'embrasserais bien mais d'abord, j'ai besoin de réponses. »

J'hoche simplement de la tête et je l'entraine dans l'un des cafés pas loin, de manière à ce qu'on soit tranquille pour discuter.

Les portes de l'établissement sont seulement à une dizaine de mètre de nous et je commence à stresser. Je n'ai aucune excuse. J'ai pris peur et j'avais besoin de faire le point sur mes sentiments pour lui, et je ne sais pas comment interpréter ce qui en résulte. Nous prenons place en face l'un de l'autre et commandons rapidement de quoi boire avant d'aborder le sujet si contradictoire.

Cela doit déjà faire cinq bonnes minutes que nous nous fixons dans le blanc des yeux sans qu'aucun de nous n'ose faire le premier pas. Il ouvre la bouche puis la referme, signe qu'il ne trouve pas les mots. Puis soudain, nous nous exclamons dans un même élan : « Je suis désolé. » Nous nous regardons et rigolons quelques instants avant que je ne me décide à lui dire ce que j'ai sur le cœur.

Je lui parle de tout, du début jusqu'à la fin. Je ne sais pas si c'est le fait qu'il soit silencieux ou qu'il me regarde avec un sourire bienveillant, mais cela suffit pour me rassurer et m'aide à ne pas m'interrompre.

Je lui explique à partir de quel moment j'ai commencé à penser à lui de manière plus qu'amicale. De combien j'avais envie et j'étais attirer par son corps. Puis je lui parle de ma lâcheté, de pourquoi j'ai fui à la patinoire, mais aussi aujourd'hui. Du personnage sans état d'âme que j'ai été durant le dernier moi.

Il m'écoute sans m'interrompre une seule fois ce qui m'encourage à aller jusqu'à la fin de ma pensée. Je ne cherche pas à donner un sens à mes phrases, juste à dire tout ce que j'ai sur le cœur. Je le dis comme cela me vient à l'esprit.

« – Tout cela pour dire que je me suis attaché à toi rapidement, peut-être trop rapidement, car sans toi je suis paumé. J'ai essayé de prendre mes distances pour te laisser de l'espace mais je suis que heureux que tu sois venu aujourd'hui. Je ressens des sentiments envers toi que jamais auparavant, je n'avais ressenti. Tout est plus fort. Je me suis épris de toi Jackson, et je sais que c'est irrévocable. Tout en toi m'attire et je n'y peux rien, c'est comme si je ne contrôlais plus mon corps. Ce n'est pas mon cœur qui s'est épris de toi, c'est mon être tout entier. »

Woaw... Okay, je ne pensais pas dire quelque chose d'aussi profond mais c'est ce que je pense et d'un côté, ça me libère de lui l'avoir dit.

Ses yeux me fixent et je devine, par leur brillance, que je l'ai touché. En ai-je trop dit ? L'aurais-je effrayé ? Je n'ai pas le temps de réfléchir plus longtemps qu'une masse s'abat sur moi et niche sa tête dans mon cou. Les gens autour ne doivent pas comprendre mais je n'en ai rien à faire.

« – On est embêté alors, me dit-il finalement.

– Comment ça ?

– Je ressent exactement la même chose. »

Le sourire semi-triste, semi-joyeux qui trône sur son visage me va droit au cœur et je pose tendrement mes lèvres sur les siennes.

Je ne sais pas où on en est mais la sensation que me procure ses lèvres m'enlève toute capacité de réflexion. Nous nous écartons doucement l'un de l'autre, à bout de souffle et après un petit débat – que j'ai gagné – pour savoir qui paye la facture, nous sortons du petit habitacle rempli de chaleur humaine.

Je ne sais que faire. Dois-je proposer à Jackson de rester tout en sachant qu'il a cours demain ou dois-je simplement le laisser à son arrêt de bus ? Ce dernier se rapproche justement et je n'ai toujours pas pris de décision.

Allez Evan, tu as assez été lâche pour un bon bout de temps, prend les choses en main !

« – Jake ? l'interpellai-je alors qu'il montait dans son bus. Tu voudrais heu... tu sais... venir dormir chez moi ?

– Je... répond-t-il en reposant les pieds sur le béton froid de l'arrêt de bus, pourquoi pas ? »

Puis il tourne la tête en direction du bus qui tourne bientôt au coin de la rue.

« – De toute façon le prochain ne passe pas avant une heure, il y a des travaux. »

Je lui souris et envoie rapidement un message à ma mère pour l'en informer. Comment suis-je sensé agir devant mes parents ? Comment Jake voudrait-il que j'agisse ?

« – Heu... tu veux faire comment vis-à-vis de mes parents ?

– Je pense qu'il faut nous laisser du temps pour voir comment les choses évoluent...

– De toute façon, ils verront bien que quelque chose cloche vu que depuis au moins trois semaines je tire la gueule tout le temps, ils ne vont pas comprendre le changement.

– Si quelqu'un fait la remarque, je ne pense pas nier, mais je ne vais pas en parler de mon plein gré pour le moment, si cela te va ?

– De même, je pense qu'il nous faut du temps pour être fixé. »

Rassurés, nous reprenons le chemin en direction de chez moi. Je manque de me prendre mon frère alors que je n'ai qu'un pied chez moi.

« – Désolé ! Maman m'a envoyé un message.

– Et elle t'a demandé quoi ?

– D'aller faire les courses. Je serai revenu d'ici une vingtaine de minutes. Je n'ai pas mes clés donc évitez de quitter la maison sans me mettre au courant. Salut Jackson je suis Alexis, le plus jeune de la fratrie, ravi de te rencontrer !

– De même.

– J'espère que tu réussiras à remonter le moral de mon frère car il est devenu très pénible ces derniers temps. »

Puis après un dernier sourire, il s'en va rapidement afin de prendre l'ascenseur. Nous posons nos affaires dans l'entrée puis je propose à Jake de monter pour que nous puissions discuter bien que la maison soit vide.

« – Je vois que tu as un nouveau lit, remarque Jackson en entrant.

– En effet, je n'ai pas eu vraiment d'autre choix que de la changer après la dernière fois.

– Je suis désolé...

– Ce n'est en aucun cas ta faute.

– Il vaudrait mieux éviter de recommencer tout ce qui a un rapport quelconque avec des oreillers ou des chatouilles.

– Peut-être...

– Pourquoi « peut-être... », tu es en manque ?

– Pas de chatouilles... »

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Bon, chapitre pas vraiment relu mais ce sera fait d'ici un ou deux jours. Je suis en vacances à partir de mercredi ce qui va me permettre de pouvoir prendre de l'avance, j'ai déjà hâte !

Un seul message [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant