Chapitre V

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Nous nous garions devant chez moi. L'homme au chapeau noir y était. Ca me glaça le sang quelque part, car je n'avait aucune idée de comment il avait sû ou j'habitais. Il était seul cette fois. Il fumait le cigare, et avait l'air plus serein que les autres fois.

" J'éspère qu'il n'y a pas eu d'embrouilles.

- Non, on a dû juste buter le chef du gang.

- Vous aviez carte blanche. C'est les 20 000?

- Oui, tenez.

- Merci bien. Prenez ça. Vous êtes ennemis publiques numéro uns au nord, vous l'avez mérité. Je ne suis pas le cerveau de ce que vous appelez les "ombres", mais je pourrait essayer de vous donner un place."

Je saisis la liasse de billets qu'il m'avait tendu. Il y avait 8000 néofrancs. J'était satisfait. Je crois qu'on allait fêter ça.


Nous étions dans ma rue. Je me sentait tellement bien... Je regardait les étoiles titubant avec Fred qui s'appuyait à mon bras et Franck une bouteille à la main qui chantait la marseillaise. 

" Hé enculé! Dit Fred en tirant sur une fenêtre

- Pourquoi tu fais ça?

- Pour se faire arrêter, comme ça on va mourir!

- Ca m'a l'air d'être un bon plan."

J'était devant la porte d'entrée de mon immeuble, essayant de faire entrer la clef dans cette putain de serrure. Je commençait à voir trouble.

"Bon tu l'ouvres cette foutue porte de merde?"

Je m'arrêta un moment, et vomi tout ce que je pût sur la chemise de Fred.

" Désolé Man.

- Fils de pute!"

J'ouvris enfin la porte et monta l'escalier. Encore une porte. J'enfonçait la clef. Dévourouilla la porte. J'ouvrit. J'était complètement bourré. Six grammes d'alcool dans le sang je présume. Je m'alluma la énième clope de la soirée.

" Hé tu fais tater ce que t'a acheté au gars bizarre du bar?

- Ouais."

Il sortit un pochon avec quatre petites bulles en plastiques remplies de poudre jaunâtre. 

"C'est quoi?

- Taz. Mélange de Md, d'exta et un peu toutes sortes de saloperies."

Je l'avait dit comme si j'en avait déjà pris, mais à part le speedball du braquage je n'avait jamais pris de drogue dure. J'en pris un je disposa la poudre sur la table.

"Attend, mec ça s'avale ces trucs!"

Je sniffa tout d'un coup. Presque aussitôt mon dos se braqua contre le dossier. Je sentait mon corps s'étirer, ma vision étaient comme en triangle, déformée et rapide. Comme une vieille télé qui déconne. Je tira une grande taffe sur ma clope, regardant Fred presque fier de ma connerie. J'était le mec le plus explosé de toute la planète. Fred fit de même, mais ne sniffa pas tout en entier. Trop puissant. Il eu le même reflexe que moi, se relever d'un coup. Franck l'avala. Le silence s'était installé. Je ressentait des énergies, un bombardement de rayons invisibles. La porte frappa. Un homme rentra aussitôt. Pareil, trois hommes vétu d'une grande veste, chapeau. Jusque ici je n'avait pas remarqué sa fine moustache de pirate.

" Bon que les choses soient claires. On a besoin de toi. 

- Moi? Pas Fred?

- Non. De toi seul. On sait que t'as des couilles. On doit éxecuter un connard qui traîne à l'assemblée. Un communiste. Il essaye de renverser notre gouvernement. Il habite loin d'ici, on y sera dans une heure. 

AldebarenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant