Chapitre II

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Bandanas noirs. Tous trois à la table. Avec Fred et Morty, un membre du gang. Le seul qui ait osé dans le gang. Fred roulait sa cigarette, Morty buvait un verre de vin et moi je chargeait mon colt. 

"C'est les balles les plus chères. Un coup, c'est une balle de sniper. 

- Ils auraient pu nous donner d'autres armes... Un colt c'est huit coup, après bonne chance pour recharger fit remarquer Morty

- Ouais mais si ça tirerait aussi bien que les baïonnettes de leur foutue police c'est mort. 

- Pourquoi?

- J'ai visé un des soldats dans le nord y a trois jours. C'était impossible. La balle doit pas être puissante. 

- En tout cas je suis meilleur au tire que ce que je pensait.

- C'est sûr que buter deux personnes en deux balle avec un Beretta du premier coup c'est pas mal. "

Je parlait avec une fausse voix. Le braquage devait se faire dans une heure. Je le sentait pas. Et je voyais bien que mes acolytes aussi. 

"Bon on récapitule, proposa Fred en allumant sa cigarette. Je rentre, Kim, tu rentre, Morty t'attends à la bagnole. Je tire un coup, j'annonce le braquage, Kim, tu menaces, je crie, tu récupère les néofrancs et on se casse. Loin. 

- On est enfermés dans ce putain de quartier.

- C'est une façon de parler. En voiture bande de sacs à merde" en chargeant son pistolet. 

Je monta dans la voiture. Morty était le chauffeur. J'était stressé. Plus les avenues d'Aldebaren défilaient par la fenêtre plus je réalisait ce qu'on allait faire. Je couvrit ma tête avec un ruban. Quand je vis la banque au coin de la rue une panique s'empara de moi. Morty s'arrêta. Il ouvrit une boite en ferraille où se trouvait une poudre blanche et marron. 

"C'est quoi cette merde?

- Speedball. Mélange d'héroïne et de coke. Sur le moment tu vas être speed par la coke, et l'héroïne évacuera ton stress plus tard. 

- Et ça se sniffe?

- A ton avis connard." répliqua Fred toujours aussi courtois en sniffant le tiers du contenu. 

J'hésita un instant et j'aspira. Je me sentait encore plus anxieux que tout à l'heure. D'un coup. Mon cœur battait plus vite que le moteur de la bagnole.

" Allez on reste pas ici on y va, deux minutes chrono!"

Je descendit de la voiture, colt à la main. Fred ouvrit la porte.

"Le prochain qui bouge il se prend une balle de ce putain de flingue d'accord!? quatorze mille néofrancs ou c'est ton crâne qui prend!"

L'homme s'exécuta pour sa vie, aussi vite qu'il pût. Je le pointait de mon colt. Je me sentait comme en plein milieu d'une scène de théâtre sans savoir quoi faire. Je commençait à trembler. 

"Calme toi Kim"

J'eût une contraction aux doigt à force de trembler. Une balle traversa la vitre devant le banquier et la décora du sang qui provenait de sa gorge. Fred me regarda ahuri.

"Je peux savoir ce que tu fout bordel?"

Il pris le sac plein d'argent. Sirène.

"Putain fait chier, trois minutes il y a déjà le flics!"

Morty, qui était devant la vitrine la traversa criblé de balles dans l'élan des mitrailleuses de la police millitaire. Je me planqua derrière le comptoir. Une balle. Raté. Le type à la mitrailleuse était un peu plus à droite. Raté encore. Fred tira sur la poitrine d'un des deux officiers. J'appuya une nouvelle fois sur la gachette. Dans le bras. Pendant qu'il tomba j'en mis une deuxième. Touché. Dans la poitrine. Et la dernière balle de Fred alla se loger dans le crâne. Décidémment il était fort. Nous montions vite dans la voiture, abandonnant le cadavre de Morty.

"Putain mais t'as vraiment rien dans le cerveau foutu couillon de merde" cria Fred hurlant et tappant sur le volant, sous l'effet voyant de la coke. 

"J'ai... Mon doigt a appuyé tout seul j'te jure. J'ai paniqué.

- On va où là tu peux m'expliquer?

- Du calme bordel.

- Morty est mort à cause de toi comment tu veux que je me calme !?"

Fred était  tellement fou à taper sur son volant qu'il perdit le contrôle du véhicule qui se logea dans des poubelles en bas d'un immeuble. Les airbags se déclenchèrent. Je repris un peu mes esprits. Je pris le sac plein d'argent, et sortit de la voiture. Dans trois rues on est chez moi... Du calme... Fred rouvrit les yeux et sortit également. 

"Attend moi foutu connard de merde! Raclure! Je vais te flinguer un jour ou l'autre! D'ailleurs!"

Je lui balança mon colt à la figure. Il s'était assommé. Je le pris par le col et le traîna en pleine rue jusqu'à chez moi en prenant le risque très élevé de croiser la police. Mais j'arriva chez moi entier. Je commençait à perdre mon adrénaline. Je commençait à me sentir tout mou. Un flashback de tout le braquage se déroula dans ma tête. Je sentait une euphorie monter puis une somnolence. Le stress que j'avais accumulé jusque là et qui était le pire que je n'ai jamais eu se dissipa. Je tomba sur mon canapé et m'endormit. 

Quand je me réveilla une lumière lointaine atteignait l'horizon. Je me sentait triste. C'est la première chose qui me venu à l'esprit lorsque je me réveilla. Fred était endormit en fumant un cigarette dans la nuit à sa position. Je me déplaça lentement et difficilement vers la bouteille de rhum près de la gazinière. J'en bût une gorgée et regarda par la fenêtre.

"Putain de merde!" criais-je en explosant le bouteille contre la table. 

Fred se réveilla en sursaut. 

" Qu'est-ce que tu fous...

- T'es enfin réconcilié on dirait.

- De quoi? 

- Du mec que j'ai tué.

- Je me souviens plus... C'est trop loin.

- Tu te souviens plus quand t'as pété ton câble en m'insultant de tout les noms et que ta bagnole s'est enfoncée dans le mur?

- Fais chier. Non je m'en souviens plus. Je me souviens vaguement du braquage. Le speedball était trop puissant. Avant j'était plus habitué au crack. La coke ça me rend trop agressif et nerveux. 

- En tout cas on a les quarante milles.

- On aura une part. dix mille par là. On fait quoi avec?

- On achète de la coke dans l'ouest. De l'héro dans le nord. On refait un speedball."

C'est le moment où je compris vraiment ce que j'allais devenir. Un mafieux. Je n'avais jamais tué de personnes, jamais pris de drogues, jamais fait de braquage. Je venait de le tout faire en trois jours. Ce n'était pas la vie que j'imaginait. Mais ça me plaisait quand même. Mais je savait, que la fin de ma vie serait au fond de la Seine. C'était presque sûr. Être payé par la mafia c'est bien les premières années. Et tôt où tard tout se casse la gueule. De toute façon, je n'avait aucun moyen de reculer.



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